vendredi 2 novembre 2012

À quoi sert le Parti communiste chinois?


Vermander, Benoît. À quoi sert le Parti communiste chinois? , Études, 2005/4, Tome 402, p. 461-470.

Texte de Véronique Forest-Marchand

Benoît Vermander, auteur de À quoi sert le Parti communiste chinois?, est un jésuite d’origine française. Sinologue et politologue, ses travaux portent principalement sur le christianisme en Chine, les religions chinoises et la situation de la Chine dans le contexte de mondialisation. Directeur de l’Institut Ricci de Taipei depuis 1996, Vermander est également chercheur et professeur associé à la Faculté de philosophie de l'Université Fudan. Il est aussi consultant auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Dans ce texte, écrit en 2005, Vermander analyse les forces et les faiblesses du Parti Communiste Chinois. Il se demande dans quelle mesure celui-ci est apte à faire face aux nouveaux défis qui se présentent à lui, sur le plan économique, politique et social. De même, l’auteur se demande sous quelles conditions  le PCC pourra conserver le pouvoir. Afin de mieux tenter de répondre à ces questions, l’auteur retrace les principales évolutions du PCC au cours des dernières décennies et dresse un bref portrait des contestations sociales récentes (1997-1999) envers la réforme du système des entreprises d’État. L’auteur fait toutefois remarquer que ces contestations ne sont en rien une véritable menace pour le parti, malgré une forte mobilisation populaire, puisque les revendications concernent surtout l’économie et la corruption et que le parti ne fut jamais directement contesté. Cependant il ne minimise pas l’importance ou la force symbolique de ces contestations. Selon Vermander, le PCC a pour principal avantage sa victoire sur le parti socialiste du Guomindang, durant la guerre civile. . Le parti assure également assez bien sa pérennité par le biais de ses liens symbiotiques avec l’appareil étatique. La stabilité interne du parti, depuis une dizaine années, constitue également un avantage notable pour se maintenir au pouvoir. Sa légitimité reste solide car le parti a assuré et continue d’assurer son rôle de moteur du développement économique chinois. Mais la modernisation de l’économie chinoise ne peut continuer d’évoluer sans laisser plus de place aux initiatives et aux entreprises privées, sans amener des profonds changements dans la société. Voilà qui mènerait le PCC à perdre de son essence s’il se transformait à outrance devant ces réalités, mais s’il ne modifie rien, le PCC devra  faire face à une crise économique et sociale La Chine fait face, en ce début de 21 e siècle, à de nombreux changements économiques, politiques et sociaux qui demeurent lents, mais demeurent perceptibles. Le PCC conservera le pouvoir que s’il s’adapte suffisamment aux nouvelles réalités sociales, sans perdre conclue Vermander.

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