vendredi 2 novembre 2012

À quoi sert le Parti communiste chinois?


Vermander, Benoît. À quoi sert le Parti communiste chinois? , Études, 2005/4, Tome 402, p. 461-470.

Texte de Véronique Forest-Marchand

Benoît Vermander, auteur de À quoi sert le Parti communiste chinois?, est un jésuite d’origine française. Sinologue et politologue, ses travaux portent principalement sur le christianisme en Chine, les religions chinoises et la situation de la Chine dans le contexte de mondialisation. Directeur de l’Institut Ricci de Taipei depuis 1996, Vermander est également chercheur et professeur associé à la Faculté de philosophie de l'Université Fudan. Il est aussi consultant auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Dans ce texte, écrit en 2005, Vermander analyse les forces et les faiblesses du Parti Communiste Chinois. Il se demande dans quelle mesure celui-ci est apte à faire face aux nouveaux défis qui se présentent à lui, sur le plan économique, politique et social. De même, l’auteur se demande sous quelles conditions  le PCC pourra conserver le pouvoir. Afin de mieux tenter de répondre à ces questions, l’auteur retrace les principales évolutions du PCC au cours des dernières décennies et dresse un bref portrait des contestations sociales récentes (1997-1999) envers la réforme du système des entreprises d’État. L’auteur fait toutefois remarquer que ces contestations ne sont en rien une véritable menace pour le parti, malgré une forte mobilisation populaire, puisque les revendications concernent surtout l’économie et la corruption et que le parti ne fut jamais directement contesté. Cependant il ne minimise pas l’importance ou la force symbolique de ces contestations. Selon Vermander, le PCC a pour principal avantage sa victoire sur le parti socialiste du Guomindang, durant la guerre civile. . Le parti assure également assez bien sa pérennité par le biais de ses liens symbiotiques avec l’appareil étatique. La stabilité interne du parti, depuis une dizaine années, constitue également un avantage notable pour se maintenir au pouvoir. Sa légitimité reste solide car le parti a assuré et continue d’assurer son rôle de moteur du développement économique chinois. Mais la modernisation de l’économie chinoise ne peut continuer d’évoluer sans laisser plus de place aux initiatives et aux entreprises privées, sans amener des profonds changements dans la société. Voilà qui mènerait le PCC à perdre de son essence s’il se transformait à outrance devant ces réalités, mais s’il ne modifie rien, le PCC devra  faire face à une crise économique et sociale La Chine fait face, en ce début de 21 e siècle, à de nombreux changements économiques, politiques et sociaux qui demeurent lents, mais demeurent perceptibles. Le PCC conservera le pouvoir que s’il s’adapte suffisamment aux nouvelles réalités sociales, sans perdre conclue Vermander.

mercredi 31 octobre 2012

Chinese Middle-Class Attitude toward International Affairs


Texte de Vanie-Ève Aubertin

Alastair I. Johnston, «Chinese Middle-Class Attitude toward International Affairs.» China Quaterly. No. 179, septembre 2004, pp. 603-628. 

Alastair Iain Johnston est un professeur en relations internationales à Harvard. Il se spécialise sur les institutions internationales, le principe d’identité et les relations internationales spécifiques à la Chine et en Asie de l’est. 

Johnston conçoit qu’il existe deux alternatives à la position de la classe moyenne émergente en Chine et de son influence. La première alternative implique une classe moyenne nationaliste, émotive et xénophobe. Ainsi, même si elle gagne en pouvoir face au PCC jusqu’à acquérir toute forme de poids politique qui se rapprocherait de la démocratie, on s’attendrait à ce que l’élite de l’électorat urbaine représente ces valeurs allant jusqu’à un antiaméricanisme. La deuxième alternative suggère qu’en comparaison aux autres groupes sociaux en Chine, la classe moyenne urbaine tend davantage vers une vision libérale (d’un point de vue économique évidemment) et internationaliste du reste du monde. L’auteur considère que, si l’on croit plus souvent la première alternative, c’est que c’est celle qui est le plus souvent dépeinte par les journalistes occidentaux. Or, Johnston doute de cette vision antiaméricaine et nationaliste due aux recherches statistiquement biaisées conduites par la plupart des journalistes. 

A Reconstruction of Contemporary Confucianism


Xiangjun Li, A Reconstruction of Contemporary Confucianism as a Form of Knowledge, Frontiers of Philosophy in China, vol. 1, No. 4, décembre 2006, p. 561-571

Xiangjun Li a écrit plusieurs articles sur différents sujets, notamment sur les sciences pures telles la biologie ou la chimie. Elle a aussi écrit 2 fois pour Frontiers of Philosophy in China dont un de ces articles est celui traité dans ce texte A Reconstruction of Contemporary Confucianism as a Form of Knowledge publié en 2006[1]
            Dans son article, l’auteure veut faire comprendre que le Confucianisme sous forme de savoir est une des bases principales du Confucianisme et qu’il faut ramener cette façon de penser pour pouvoir améliorer non seulement le Confucianisme d’aujourd’hui, mais également l’éducation et le savoir en général. Elle veut aussi démontrer que le Confucianisme est une forme d’étude en soi et non simplement un sujet à étudier.
            Pour démontrer son point du vue et appuyer ses propos, Xiangjun Li fait appel à l’histoire, décrivant l’histoire du confucianisme dans son ensemble et de l’évolution de ses caractéristiques et valeurs, ainsi qu’à des citations de grands penseurs ou d’autres spécialistes du confucianisme. Ses sources ne sont pas nombreuses, mais l’auteure écrit elle-même que peu de chercheurs s’intéressent au Confucianisme sous forme de savoir (p.568).

Regimenting the Public Mind


Texte de Vanie-Ève Aubertin

BRADY, Anne-Marie. «Regimenting the Public Mind: The Modernization of Propaganda in the PRC», International Journal, Vol. 57, No 4, Automne 2002, pp.563-578.

Anne-Marie Brady est une Sinologue qui s’intéresse particulièrement  à la politique et aux médias chinois. Elle est professeure associée à l’université de Canterbury en Nouvelle-Zélande. 

Sur un point de vue méthodologique, l’auteur considère que l’attitude du parti avec la propagande aide à comprendre ses intentions face aux changements éprouvés dans le pays depuis la mort de Mao et la chute de l’URSS. Elle définit la propagande comme étant la publicisation des activités du gouvernement et l’éducation du peuple. Elle analyse le contexte historique et politique par le contenu des messages de propagande, elle réalise une étude comparative de la définition de «Relations Publiques» entre l’occident et la Chine. Elle analyse des messages de propagande diffusés par le biais des nouveaux médias pour déceler l’attitude du PCC devant ces médias ainsi que le contrôle qu’ils en font. 

mardi 30 octobre 2012

Le monde vu de Chine

Texte de Vincent Dubuc-Valentine
 
Vandermeersh, Léon, Le monde vu de Chine, La découverte, Hérodote, 2003/1, no108, p. 43 à 68.

L'auteur est un sinologue français. Il a étudié principalement la Chine mais également les pays « sinisés » de la région (Japon, Corée, etc.) Il est diplômé de l'école nationale des langues orientales en chinois et en vietnamien et puis a poursuivit ses études en droit et en philosophie, d'ailleurs il a obtenu un doctorat en droit à la Faculté de droit de Paris en 1951. Il occupa différents postes de professeurs, de chercheurs et même celui de conservateur du musée Louis Finot au Vietnâm. Il rentra à Paris en 1958 où il entrepris des études chinoises puis fut affecté entre autre à Kyoto et à Hong Kong où il y poursuit sa formation sinologique. Il occupera différents autres postes dans plusieurs facultés universitaires en Asie et en France. Il fut membre de plusieurs légions d'honneur autant en France qu'en Asie. Ses recherches sur la Chine se concentrent sur l'histoire des institutions chinoises et des idées politiques qui ont parcouru l'histoire de ce pays.

Le texte de Léon Vandermeersch est très intéressant, car l'auteur nous fait voir la Chine d'un autre point de vue, celui des Chinois comme le titre de l'article nous le témoigne. L'auteur, pour en arriver à ses fins, va utiliser plusieurs  types de sources occidentales et chinoises tels des articles de presse, des articles de revues scientifiques, des monographies, des études faites par la Banque mondiale, etc. Il tente en fait de donner au lecteur le point de vue des Chinois sur le monde. Le texte porte donc, en tant que tel, sur les relations internationales de la Chine après l'effondrement de l'URSS. L'auteur aborde plusieurs points et enjeux importants de la politique internationale chinoise, comme par exemple ses relations avec Washington, l'intérêt de la Chine en Afrique, ses relations avec la Russie, avec l'Europe, l’ASEAN, etc.

Asian Barometer Survey (ABS)

Texte de Zhen Xia Xing

Asian Barometer, http://www.asianbarometer.org/
East Asia Barometer, http://www.jdsurvey.net/eab/Analize.jsp (Pour les données de certains sondages)

Le « Asian Barometer Survey (ABS) », anciennement connu sous le nom de « East Asian Barometer » est un institut de recherche appliqué qui s’appuie sur l’opinion publique. Le public est principalement sondé sur des questions de valeurs politiques, de démocratie et de gouvernance. Les personnes sondées proviennent de 11 pays (Japon, Mongolie, Corée du Sud, Philippines, Thaïlande, Vietnam, Cambodge, Singapour, Indonésie, Malaisie, Chine) et de deux territoires (Hong Kong, Taiwan) de l’Asie de l’est et de 5 pays de l’Asie du sud (Inde, Pakistan, Bangladesh, Sri Lanka, Népal). Cet institut de recherche est basé à Taiwan et est financé principalement par le ministère de l’éducation, mais aussi par d’autres agences et instituts régionaux. Il est associé à plusieurs départements universitaires de science politique taiwanais, américains et des départements partout où le ABS tient ses sondages.

La direction de l’ABS est composée d’un directeur principal et d’un coordonnateur et de son équipe de sondeurs, chercheurs et analystes pour chaque pays. Fait à noter, le coordonnateur pour la Chine et son équipe ne sont pas issus d’une université chinoise, mais américaine et taiwanaise. Les autres coordonnateurs sont associés avec une université ou institut dans le pays auquel ils sont associés.
Le modèle standard d’un sondage de l’ABS a un échantillon de 1200 personnes ce qui lui confèrent une marge d’erreur de +/- 3%. Selon la taille du pays, c’est entre 800 et 3200 répondants que doivent contenir chaque échantillon afin qu’elle soit représentative de la population et pour respecter la marge d’erreur de 3%. Les personnes cibles sont des adultes ayant l’âge requis pour voter.

Le devenir contemporain du confucianisme

Texte de Thierry Leger-Parizeault

Sébastien Billioud et Joël Thoraval, « Le devenir contemporain du confucianisme : Anshen liming ou la dimension religieuse du confucianisme », Perspectives chinoises, n°2008/3, pp. 96-116.

M. Billioud possède une maîtrise ainsi qu’un doctorat en étude chinoise? en plus d’être maître de conférence ainsi que professeur associé en civilisation chinoise à l’université Paris-Diderot, il est chercheur associé au centre français de recherche sur la Chine contemporaine à Hong Kong. Entre 2006 et 2010, il fut éditeur en chef de la revue perspectives chinoises. Ces projets de recherches récents portent notamment sur la dimension religieuse, mais aussi intellectuelle du confucianisme dans la société chinoise moderne. M. Thoroval est chercheur ainsi que maître de conférences au Centre d'Études sur la Chine moderne et contemporaine de l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales). En octobre 2002, il a est nommé président de la Commission nationale consultative des droits de l'homme. Il étudie principalement les dynamiques identitaires sur le territoire chinois, mais s’intéresse aussi au confucianisme dans le cadre de la création d'une « philosophie chinoise » contemporaine.

«Chinese Middle Class Attitudes Towards International Affairs: Nascent Liberalization?»

Texte rédigé par Félicia Legault

Johnston, Alastair Iain. «Chinese Middle Class Attitudes Towards International Affairs: Nascent Liberalization?», The China Quarterly, No. 179, September 2004, pp. 603-628.

Alastair Iain Johnston est professeur spécialisé en relations internationales à Harvard.  Ses principaux champs d’intérêts et d’enseignements gravitent autour de la socialisation des institutions internationales, de l’analyse de l’identité dans les sciences sociales et les sources des mentalités selon des choix stratégiques en référence à la Chine et à l’Asie de l’Est.  L’article étudié s’inscrit dans ces thèmes en abordant les préférences et les intérêts de la classe moyenne de Beijing face aux politiques extérieures de la Chine. L’article se base sur les résultats du Research Centre on Contemporary China à l’Université de Beijing dans les années 1998 à 2002 inclusivement.  Ces recherches constituent la première étude systématique, appliquant les règles des sciences sociales et non gouvernementales, sur l’opinion populaire chinoise concernant différentes questions internationales. L'échantillonnage a été réalisé selon une probabilité proportionnelle à la taille (une forme d'échantillonnage aléatoire stratifié), ceci afin d'assurer que l’échantillon représente le plus près possible la population de Beijing.  Les données étaient recueillies au moyen d’entrevues face à face avec les personnes interrogées.  

"Nationalisme populaire et nationalisme d’État : le cas chinois."

Text de Tian Jiang

Ben Xu, "Nationalisme populaire et nationalisme d’État :  le cas chinois."   Outre-Terre 2/2006 (no 15), p. 51-59.

Ben Xu, professeur en Études anglaises, St Mary’s College of California, professeur associé à l’École normale de Pékin.

Dans cet article, Ben Xu a démontré que les chinois ont eu une montée du patriotisme ou nationalisme contre l’humiliation des pays occidentaux.(guerre d’opium)
La théorisation du nationalisme, en Chine, est un phénomène remarquable associé à la montée des nationalismes officiel et non officiel dans les années 1990. D’autant que les Chinois sont les premiers à rejeter ou répugnent à utiliser certains concepts occidentaux comme le « nationalisme racial » ou l’irrédentisme.Certains auteurs dénoncent dans le nationalisme chinois un maintien de « vestiges irrationnels », le retour à un « passé barbare  ». Les théoriciens chinois, formulent quatre types de discours, parfois susceptibles de se recouper.

D’abord, l’obsession de légitimité depuis la crise de 1989. L’État a pour projet de transformer l’appartenance culturelle (minzu wenhua ningjuli) en solidarité politique.Ce nationalisme centré sur l’État s’ancre dans le sillage de la résurgence autoritaire des années 1980. Un néo- autoritarisme selon lequel le miracle des quatre dragons d’Asie du Sud-Est s’expliquerait par la structure patriarcale du pouvoir, un collectivisme d’inspiration confucianiste, la cohésion des liens familiaux et la frugalité des mœurs. Cette quête de légitimité vire au nationalisme au début des années 1990.

« L’illusion confucéenne ou l’impensée économique »


Texte de Sumaya Flores-Bonin

Pairault, Thierry. « L’illusion confucéenne ou l’impensée économique », Outre-Terre, 2006/2 no 15, p. 139-144.

L’auteur, Thierry Pairault, est un sinologue et économiste qui est présentement directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), situé en France, ainsi qu’enseignant à l’EHESS (Écode des Hautes Études en Sciences sociales). Ses recherchent traitent en grande partie de l’économie de la Chine ainsi que de celle de Taiwan.

Dans son article, Pairault présente ce qu’il appelle l’illusion confucéenne. Il illustre l’expression à l’aide d’une peinture où l’on peut voir une femme de Shanghai, dans les années vingt ou trente, habillée d’une robe qui semble traditionnelle, mais que l’on devine moderne. Elle est coiffée comme une Occidentale, maquillée et fume. Au premier coup d’œil, elle semble tout à fait chinoise, pourtant on voit bien qu’elle est occidentalisée et c’est exactement cela que l’auteur nomme l’illusion confucéenne : « affich[er] un respect minimum pour la tradition » tout en se permettant la liberté d’agir comme un Occidental. Il présente comment ce principe s’applique dans l’économie chinoise, en plus de présenter plusieurs points de vue sur l’économie chinoise depuis le XIXe siècle.

« Le régime chinois face aux inégalités »

Texte de Fabrice Tô

Hélène Le Bail, « Le régime chinois face aux inégalités ».  Politique étrangère 2008/2 – Eté. pages 281 à 294.

Hélène Le Bail est chercheur à l’Institut de recherche de la Maison franco-japonaise de Tokyo où elle mène des recherches sur les migrations chinoises au Japon et sur les associations de soutien aux résidents étrangers. Elle est diplômée en doctorat de l’IEP de Paris en science politique et du département de chinois de l’INALCO.

L’auteur commence tout d’abord par souligner l’écart des inégalités en Chine et le mécontentement de la population face au gouvernement chinois. L’arrivée de Hu Jintao au pouvoir en tant que Président de la Chine et secrétaire du Parti, en duo avec Wen Jiabao, son Premier Ministre, va donner un espoir aux gens d’améliorer leurs conditions de travail et, par le fait même, leurs conditions de vie. Les travailleurs ruraux, dont la charge fiscales était la plus lourde, vont voir leur fardeau s’alléger avec l’arrivée de Hu Jintao. Celui-ci va aussi annoncer la suppression graduelle des taxes agricoles.

« Confucianization : A Future in the Tradition »

Texte de Pascale Couturier

Kang Xiaoguang, « Confucianization : A Future in the Tradition », Social Research, vol.73, no.1, Spring 2006, p. 77-120.

Kang Xioguang a fait ses études en mathématiques appliquées à la Dalian Polytechnic University et a gradué à l’Académie chinoise des sciences. Il a enseigné l’agriculture et le développement rural et l’administration publique. Ceci dit, depuis une dizaine d’années ses études portent surtout sur la relation entre l’État et la société, la culture politique et les relations entre le confucianisme et le développement politique en Chine.

Dans son article, Kang Xiaoguang trace le portrait des deux destinées potentielles de la Chine pouvant mettre fin au « statu quo » actuel : une occidentalisation du pays ou une « confucianisation » de celui-ci. L’auteur tente de démontrer en quoi le retour de la Chine vers des valeurs confucéennes adaptées au contexte moderne est la meilleure solution à appliquer puisqu’elle est bénéfique à la fois au niveau des institutions administratives, politiques et économiques, mais aussi au niveau culturel et social. Ainsi, Kang Xiaoguang présente la « confucianisation » comme étant la réponse aux maux de la Chine contemporaine.

lundi 29 octobre 2012

« Anshen liming ou la dimension religieuse du confucianisme »


Texte de Samantha Gauvin

Sébastien Billioud et Joël Thoraval, « Anshen liming ou la dimension religieuse du confucianisme », Perspectives chinoises, numéro 3 (2008), p.96-116

Sébastien Billioud est maître de conférences et professeur associé sur la civilisation chinoise à l’Université Paris VII. Il est également membre du centre de recherche SEDET  à cette université même. De plus,  il chercheur associé au centre français de recherche sur la Chine contemporaine à Hong Kong. Ses études touchent l’anthropologie dans la Chine contemporaine, l’histoire intellectuelle chinoise et finalement la philosophie contemporaine chinoise. Joël Thoraval est maître de conférences également, mais au EHESS à Paris. Il travaille au sein du Centre d’Étude sur la Chine moderne et contemporaine. Ses recherches sont animées par son intérêt pour l’anthropologie culturelle et identitaires en Chine, l’évolution des cultures locales (au Nord-Ouest de Hainan), l’histoire intellectuelle contemporaine, ainsi que la philosophie chinoise contemporaine. 

L’article, écrit en collaboration par les deux auteurs, traite de la nouvelle dimension religieuse du confucianisme à l’aube du deuxième millénaire. Les auteurs divisent le texte en trois parties pour en faire l’analyse : les expériences personnelles et singulières qui font appel à la religiosité confucéenne, les mouvements de catégorisations remis en questions récemment qui permettent de comprendre davantage la notion de religion et finalement les trois projets réfléchis qui tentent de donner à la dimension religieuse du confucianisme une reconnaissance institutionnelle et officielle (religion particulière, civile et d’État). Ces trois aspects traités reflètent selon eux l’expression de Anshen liming, c’est-à-dire la quête d’un apaisement intérieur qui sous-entend une quête ou un souci du peuple chinois pour leur destin individuel et collectif à travers cette religiosité confucéenne. Les auteurs se basent sur différents témoignages dont celui de Mme D., entretiens, sites internet et articles dont certains ont été réalisés par eux-mêmes. 

L’Essor des grandes puissances : un documentaire-fleuve à la télévision chinoise


Texte deTrinh Phan 

MING, Ye. « L’Essor des grandes puissances : un documentaire-fleuve à la télévision chinoise », Hérodote, 2007/2, n° 125, p. 51-61. DOI :10.3917/her.125.0051

Ye Ming est un docteur en géopolitique de l’Université Paris-VIII et s’intéresse aux enjeux géopolitiques de la Chine sur l’Occident. Son article « L’Essor des grandes puissances : un documentaire-fleuve à la télévision chinoise » expose la Chine lors de sa préparation aux Jeux olympiques (JO) de 2008.

Alors que « tout le monde [les Chinois] n’est pas prêt à renoncer à l’ancienne manière de voir et aux préjudices […] de la guerre froide », la Chine devait être prête à accueillir les JO. Il était nécessaire pour les dirigeants de persuader la population chinoise de collaborer avec eux pour l’événement. En 2006, la chaîne de télévision d’État diffusait L’Essor des grandes puissances (EGP) pour inciter les Chinois à se moderniser selon les termes des dirigeants. Le documentaire employait des termes non marxistes pour expliquer aux Chinois les facteurs de l’essor des grandes puissances, et, surtout, lui transmettre les messages politiques du président Hu Jintao. 

L’EGP utilisait l’histoire pour démontrer à la population qu’elle gagnerait à faire des « compromis » avec les dirigeants pour établir une « sécurité politique de la société chinoise » alors que l’usage de la force pour « changer l’ordre du monde » aboutirait à des échecs. Le documentaire cherchait à amadouer la société chinoise pour « construire la paix perpétuelle, la prospérité commune et un monde où régnerait l’harmonie » dans sa modernisation dirigée par le haut. Cette modernisation était mal perçue en Occident. 

« Cultural China: The periphery as the center »


Texte de Marc-André Pagé

« Cultural China: The periphery as the center » texte de Tu Wei Ming. P. 1-32. Dans Daedalus, Vol. 120 No 2. The living tree: The changing meaning of being Chinese today. MIT Press. 1991. 

Tu Wei Ming est professeur en philosophie et est le recteur de l’Institut des Hautes Études Humaines à l’Université de Beijing.  Il est également professeur de recherche à l’Université de Harvard. Il a publié sept livres en anglais et publié plus de 100 articles  traitant principalement des transformations modernes du confucianisme.

Ce texte s’appuie sur des recherches que l’auteur a faites, mais surtout sur des expériences, opinions et constatations. L’auteur retrace l’évènement qui a bouleversé la société chinoise, la Guerre de l’opium. Les Chinois, dominés et humiliés, ont semblé perdre leur repère de confucianisme devant le fait qu’une certaine occidentalisation devait se faire pour moderniser le pays. Ils se retrouvaient envahis par ce qui était pour eux, des personnes de cultures inférieures à la leur. Même les différentes dynasties, mongoles, jurchen, mandchou ont tous été « sinisées » ou absorbées culturellement par la Chine. La Révolution du 4 mai, qui brisa le monopole des pensées et philosophies du passé pour s’ouvrir aux mentalités de l’ouest.

Traditional Confucianis in modern China: Ma Yifu’s ethical thought


Texte de Mélissande Poupart-Soucy

Wenhua Chai and Xu Yang, « Traditional Confucianism in Modern China:  Ma Yifu’s Ethical Thought.”  Frontiers of Philosophy in China 1.3 (2006). 17 pages.

On ne trouve malheureusement pas grand chose sur l’auteur de cet article : Wenhua Chai. 
Par cet article, l’auteur veut démontrer la vision de Ma Yifu du confucianisme et démontrer par là-même, la  place tenue par cet auteur dans le néoconfucianisme moderne. Celui-ci ne se base que sur les  livres qu’a écrits Ma Yifu.

Dans un premier temps, il va faire la comparaison entre les caractéristiques des humains et celles des animaux. Ce qui distingue l’homme de l’animal dans le confucianisme, est la moralité dont l’homme est doté. Ma Yifu a hérité d’une idée morale anthropologique du confucianisme. Il discute des problèmes de la nature de l’homme et parle des 5 éléments de cette nature, soient : la bienveillance, la justice, la décence la sagesse et la foi. Ces éléments sont inhérents de la nature humaine.
Par la suite, il décrit ce qu’est la bienveillance. C’est « la» vertu première dont les autres peuvent découler. Le confucianisme bâtit un système de valeur d’éthique avec la bienveillance comme point central. Il y a jusqu’à 6 concepts pour expliquer ce qu’est la vertu naturelle. Il explique ce qu’est le « de » et le « dao ». Selon Ma yifu,  la bienveillance et la décence sont unies. La bienveillance inclue toutes les vertus et la décence est une branche de la bienveillance. 

"Treat Insiders and Outsiders Differently"


Texte de Gabrielle Maisonneuve

Anne-Marie Brady, "Treat Insiders and Outsiders Differently": The Use and Control of Foreigners in the PRC, The China Quarterly, no. 164 (Dec. 2000), pp. 943-964

Anne-Marie Brady est professeure à l’université de Canterbury et se spécialise dans le domaine de la politique chinoise communiste et post-communiste et ses relations internationales. Elle publia plusieurs travaux de recherches sur la propagande en Chine et ses relations à l’étranger tel que ‹‹Propaganda and Thought Work in Contemporary China›› en 2005 et l’article auquel nous allons immédiatement nous consacrer. En 1970 la Chine amorce  une politique de réformes très différente de celles de l’époque maoïste, une d’ouverture et de sensibilisation aux influences étrangères. On emploie le terme waishi pour référer aux politiques et affaires étrangères mises en place par le PCC depuis les années 1920 jusqu’à aujourd’hui. L’auteure se penche sur la question de la vision que les Chinois ont des étrangers et des relations internationales et le rôle du waishi dans la gestion de l’influence extérieure par le parti communiste. Pour faire son analyse, Anne-Marie Brady s’est basée sur des archives et documents dont l’accès est limité au personnel autorisé par le ministère des affaires étrangères. Elle s’est également inspirée d’une abondante quantité de monographies d’autres auteurs consacrées à la même problématique et auxquels elle reproche d’avoir sous-estimé l’influence du waishi dans la gestion étrangère en Chine. 

Le monde vu de Chine


Texte de David Imbeault

Léon Vandermeerch, "Le monde vu de Chine."  La Découverte 2003.1 (108) 43-68.

Léon Vandermeerch est un sinologue français qui a notamment été directeur de l’école pratique des hautes études. Chevalier de l’ordre des palmes académiques, il a tout d’abord appris le vietnamien et le chinois avant de poursuivre ses études en philosophie et en droit. Ses recherches concernent l’histoire des institutions et des idées politiques en Chine.  Dans son texte, « le monde vu de Chine », il tente d’initier le lecteur à un autre point de vue, celui des Chinois, il se questionne donc sur le jugement que posent les Chinois sur le reste du monde. Cet article ne s’inscrit pas tout à fait dans le champ de spécialisation de l’auteur puisqu’il y traite de relations internationales. Cependant, il y aborde aussi les différentes institutions qui existent en Chine et la possibilité d’y voir développée une démocratie à l’occidental, deux enjeux plus en lien avec ses recherches.

Dans son texte, l’auteur commence par une analyse des relations de la Chine avec les autres pays du monde pour ensuite faire un portrait de la politique dans le pays lui-même mais en gardant toujours le point de vue chinois. Ses conclusions sont que la Chine a conscience de son nouveau statut de puissance et a l’intention d’en profiter pleinement et que si on semble noter que la Chine se dirige vers un modèle plus démocratique de régime politique, celui-ci sera différent de la démocratie occidentale parce que celle-ci ne correspond pas aux valeurs communautaires de chinois.

“Chinese Middle Class Attitudes Towards International Affairs: Nascent Liberalization?”


Alastair Iain Johnston, “Chinese Middle Class Attitudes Towards International Affairs: Nascent Liberalization?”, The China Quarterly, No. 170 (Septembre 2004), pages 603-628.

Texte par Catherine Gauthier

Alastair Iain Johntson est professeur dans le département de sciences politiques à Harvard, présentement enseignant de la Chine dans les affaires internationales. Détenteur d’un baccalauréat en relations internationales et histoire à Toronto ainsi que d’une maitrise en études est-asiatiques d’Harvard et d’un doctorat en sciences politique à l’université du Michigan, il est auteur de multiples articles, chapitres et livres sur ses champs d’expertise. Dans l’article Chinese Middle Class Attitudes Towards International Affairs: Nascent Liberalization?, l’auteur s’appuie sur une étude menée par la Beijing Area Studies (BAS) entre 1998 et 2002 pour démontrer que la classe moyenne chinoise tend vers plus de libéralisme que la classe plus pauvre. Les répondants à l’étude étaient questionnés sur leur attitude entre autre envers le libre marché, les institutions internationales, les dépenses militaires, le nationalisme et les États-Unis.

Il explique d’abord que définir le terme ‘classe moyenne’ est plutôt difficile, étant donné que chaque pays est différent. Certains se basent sur le revenu moyen, d’autres sur le niveau d’éducation ou encore le travail, ou un mélange des trois, pour définir le rang social d’un individu. L’auteur choisi de placer dans la classe moyenne les chinois dont le revenu mensuel familial est supérieur à 3 000 yuans, et dans la classe moyenne potentielle, soit les gens entre la classe moyenne et les pauvres, les familles ayant un revenu mensuel se situant entre 800 et 2 999 yuans. 

La télévision chinoise


Daphné Richet-Cooper, La télévision chinoise, entre contrôle de l’État et forces du marché.

Texte de Jonathan Gaudreau

Daphné Richet-Cooper détient une maîtrise en études chinoises à l’Université de Londres, une maîtrise en histoire contemporaine à l’Université de Paris et un baccalauréat en mandarin à l’Institut national des langues et cultures de l’orient. Elle parle couramment le mandarin, le français et l’anglais. Ses recherches portent sur l’histoire du trafic d’opium entre le Yunnan et l’Indochine et sur les minorités ethniques transnationales sino-birmanes. Dans cet article, l’auteure cherche à expliquer l’évolution récente de la télévision chinoise comme outil à la fois de divertissement et de propagande de l’idéologie du parti communiste chinois. L’article traite aussi des transformations dans le milieu médiatique qui ont été réalisées suite à l’ouverture de la Chine en 1978 par Deng Xiaoping. L’auteure utilise comme source des articles scientifiques.

Selon l’auteur, alors qu’auparavant la télévision était complètement sous contrôle et financement étatiques, elle est maintenant tiraillée par, d’un côté, le privé, et de l’autre, l’État. Les stations de télévision doivent désormais se lancer dans une course aux dons et aux subventions. Alors que les médias comptent désormais sur le financement privé, le contenu reste strictement contrôlé par le parti communiste. Le journal quotidien d’informations doit « agi[r] de façon positive à l’égard de la société, expliquer les politiques initiées par le Parti et le gouvernement tout en poussant le peuple à travailler durement, afin d’atteindre certains buts économiques et sociaux ». On offre donc un contenu aseptisé qui se résume à des nouvelles « positives ». L’auteure mentionne aussi l’apparition récente de réseaux payants, puisque le financement issu de la publicité est insuffisant, ouvrant ainsi la porte aux dons privés et à la corruption. Un autre phénomène récent est l’apparition de journalistes incarnant le capitalisme « à la chinoise », c’est-à-dire « jeune[s], intelligent[s] et […] profondément nationaliste[s] ».

« To Screw Foreigners is Patriotic: China's Avant-Garde Nationalist »


R.BARME, Geremie. « To Screw Foreigners is Patriotic: China's Avant-Garde Nationalist », Sydney, Contemporary China center, ANU, The China Journal, No. 34 (Jul., 1995), p. 209-23.  

Texte de Deschenes-Boutin Jeremie

Ayant travaillé comme journaliste, auteur et traducteur en Chine, Geremie R.Barme est aujourd’hui directeur de l’Australian Centre on China in the World (ANU) situé à Canberra. Historien, auteur, documentariste et critique, il se spécialise dans l’analyse socio-politique des courants culturels chinois. Détenteur d’un doctorat de l’Université Nationale d’Australie, ses études l’amenèrent au Japon en Chine ainsi qu’aux États-Unis. Référence dans son domaine, R.Barme perçoit le rapport entre les médias, la politique et la population selon une optique de vases communicants. Cette vision globale de l’évolution sociétale combinant culture populaire  et grandes tangentes idéologiques nous permet d’associer l’essentiel de son oeuvre au courant historiographique souvent qualifié « d’histoire des idées ».   

L’article étudié date de 1995, mais semble cependant rejoindre une grande quantité de domaines de recherches contemporains. Utilisant des sources extrêmement éclectiques (1), ce texte d’une densité déconcertante combine histoire, psychologie, philosophie et sociologie ( et peut-être plus encore...) afin de démontrer l’évolution du nationalisme chinois, voire même de l’identité chinoise, dans une ère de transformations politico-économiques intense. L’auteur tente de mettre à jour les différentes bornes idéologiques utilisées afin de légitimer le pouvoir d’un PCC toujours omnipotent, mais en proie à une crise existentielle sans-précédent. R.Barne démontre la transformation (post-Tianamnen) du rôle des intellectuels en Chine; en se basant sur l’idée que les opinions exprimées dans les médias sont partagées par plusieurs pans de la société, il s’efforce de dresser un tableau général des opinions populaires et des oppositions idéologiques. Ces nouveaux courants ne sont majoritairement pas destinés à la négation des spécificités culturelles et politiques chinoises, mais suivent plutôt une logique entérinant le statu quo. En s’efforçant de démontrer la continuité des traits culturels traditionnels dans les justifications apportées par les érudits chinois contemporains, l’auteur expose l’influence accrue de l’histoire comme source de « renouveau identitaire ».  

« Intellectual Effervescence in China »


Texte de Ambre Combe

« Intellectual Effervescence in China », The Great Learning, chap. 42 of the Book of Rites. For a standard translation, seeWing-tsit Chan, trans, and comp., A Source Book in Chinese Philosophy (Princeton: Princeton University Press, 1973), 86-87.

Considéré comme l’un des piliers du néoconfucianisme contemporain, Tu Wei Ming est un philosophe et historien. Né en Chine, il poursuit ses études à Taïwan et plus tard aux Etats-Unis où il a été entre autre directeur de l’institut d’Harvard Yenching (fondation qui prône la communication au sein de la communauté universitaire et encourage la recherche dans le domaine des études est asiatiques. Il a rédigé de nombreux livres et articles dont le thème reste le confucianisme. Cet article est dans la lignée de ses travaux dans la mesure où il analyse comment la Chine a traversé une période de crise intellectuelle et de transition pour se redéfinir par rapport à elle même et à la tradition et modernité occidentale. Pour ce faire, l’auteur s’appuie sur des livres et articles mais aussi sur des théories philosophiques démontrées et des faits historiques. 
Ainsi, il introduit son sujet par l’admission de la réussite du modèle américain, à la suite de la guerre froide, alors que la Chine vie une crise profonde remettant en question l’identité national du pays ; le gouvernement a conscience de ne plus répondre aux besoins de la société et pour retrouver un quelconque leadership se doit de se reconstruire.
L’auteur enchaine par le fait que les Etats-Unis ont un soft power qui lui permettent de véhiculer ses valeurs facilement. Il ajoute que les valeurs capitalistes ne sont pas les seules et que les notions de liberté et de droits humains sont primordiales. La chute du bloc soviétique pousse la Chine à une remise en question de son système ébranlé par la disparition de l’URSS.

A quoi sert le Parti Communiste Chinois ?


Texte de Grégoire Chevillat


Vermander Benoît, « A quoi sert le Parti Communiste Chinois ? », in Etudes 2005/4, Tome 402, pp. 461-470.


Benoît Vermander est un sinologue et politologue français, directeur de l’Institut Ricci de Taipei – un organisme qui travaille sur la langue et les religions chinoises – depuis 1996. Il est également consultant auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Ses travaux ont pour objet les religions chinoises, la minorité Yi dans le Sichuan, et la place de la Chine dans la mondialisation. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et notamment La Chine ou le temps retrouvé, les figures de la mondialisation et l’ascension chinoise paru en 2008.

Dans cet article, l’auteur nous présente les difficultés auxquelles fait face le parti communiste chinois à l’heure actuelle, il nous en explique les causes et montre les issues possibles à cette crise.

Bien que le parti apparaisse légitime aux yeux de nombreux Chinois de par le chemin qu’il est parvenu à faire parcourir à l’ensemble de la société chinoise depuis 30 ans – indépendance nationale, progrès économique, reconnaissance internationale, hausse du niveau de vie moyen, stabilité politique…etc. – l’auteur insiste sur le fait que les manifestations populaires de mécontentement se font de plus en plus nombreuses. Ainsi, il y a eu, en 2003, huit fois plus d’évènements de ce type que dix ans auparavant ; c’est dire si depuis le début des années 2000, une tendance d’insatisfaction est sous-jacente à la société chinoise.

À QUOI SERT LE PARTI COMMUNISTE CHINOIS?

Par David Bilodeau Gonthier

Vermander, Benoît. « À quoi sert le Parti communiste chinois? », Études, 2005/4, Tome 402, p. 461-470.

Benoît Vermander est un jésuite français vivant présentement en Chine. Docteur en science politique, il est chercheur et professeur associé à la faculté de philosophie de l’université Fudan à Shanghai. Il a rédigé de nombreux travaux depuis 1996, et la majorité de ceux-ci portent généralement sur le thème des religions chinoises dans le monde d’aujourd’hui et sur la place de la Chine dans la mondialisation.
Dans son article paru en 2005, À quoi sert le Parti communiste chinois, il se pose la question à savoir si le PCC, compte tenu de ses forces et de ses faiblesses, est encore capable de contrôler la Chine moderne. Peut-il encore maintenir l’ordre et la mobilisation nationale? Est-il devenu un frein au développement de la Chine? Quel est l’avenir du Parti?
  D’après l’auteur, la force du Parti repose largement sur 3 points importants. Premièrement, le PCC est légitime, car c’est ce dernier qui a relevé la Chine et qui lui donné tout ce qu’elle a aujourd’hui. Il a assuré l’indépendance nationale, la reconnaissance internationale, et favorisé les progrès économiques actuels, notamment sous la gouvernance de Deng Xiaoping. Deuxièmement, le PCC est fort, car le Parti est fortement intégré à l’appareil étatique. Nous pourrions même dire que le Parti est l’État, alors que le secrétaire général du PCC est presque qu’automatiquement le chef de l’État. Enfin, la troisième force du Parti est sa relative stabilité interne, puisque ce dernier semble avoir réussi à organiser un système de passation des pouvoirs qui permet une transition politique fluide et sans violence.

« A quoi sert le Parti communiste chinois ? »

Texte de Arnaud CHEN YUAN CHI AH LONE
 
Benoît VERMANDER, SER-SA, Études 2005/4 - Tome 402, pages 461 à 470.

Benoît Vermander, né en 1960, de nationalité française, est chercheur et professeur associé à la Faculté de philosophie de l'Université Fudan à Shanghai, sinologue et politologue, directeur de l’Institut Ricci de Taipei depuis 1996. Il est aussi directeur de rédaction de la revue en langue chinoise Renlai et du magazine électronique eRenlai.com. Il est consultant auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
L’article de Benoît Vermander se penche sur le rôle que pourrait avoir le Parti communiste chinois (PCC) actuellement (cf. voir la problématique de l’article). L’auteur commence par présentait  quelles statistiques sur les mouvements de manifestations, les causes des ces manifestations, par qui sont conduites ces manifestations.
Ensuite il y fait un bref historique du PCC, en énumérant un « haut fait » (Victoire face au Guomindang) ainsi que ces forces (sa bureaucratie hiérarchisées et son contrôle sur la Chine).
Mais aussi des ces faiblesses, un développement  économique trop rapide au détriment d’un développement  social et  des « affaires » de corruption à la chinoise.
Benoît Vermander continue de présenter les rôles du PCC sur le plan spirituel, idéologique et de guide à la réussite (système de méritocratie). Ceci démontre une volonté de changement dans la politique chinoise. Bien qu’il mentionne  des changements avec beaucoup de « lenteur » et de « prudence ». Cependant, ces changement ne s’appliquent qu’aux niveaux des villages et n’interfèrent en rien avec les « hautes sphères » du PCC.

À quoi sert le Parti communiste chinois ?

VERMANDER, Benoît. À quoi sert le Parti communiste chinois ?, SER-SA / Étude, 2005 : avril, Tome 402, p.461 à 470

Texte d’Alexandre Ferland

L’auteur, Benoit Vermander, est un jésuite, politicologue et sinologue français. Il se spécialise sur plusieurs sujets : les religions chinoises, la religion catholique en Chine et la place de la Chine dans la mondialisation. Depuis 1996, il est directeur de l’institue Ricci de Tapei qui publie le dictionnaire franco-chinois Ricci. De plus, Vermander est consultant pour le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Le texte analysé dans ce billet s’inscrit dans un contexte général.
Vermander ne répond pas à la question générale qui lui sert de titre. Il répond plutôt à trois grandes questions : « Jusqu’à quel point le Parti communiste contrôle-t-il encore la Chine ? Quelles sont les forces et les faiblesses présentes ? La Chine est-elle aujourd’hui concevable sans le système de pouvoir forgé par le Parti-État ? » (P.461). Notons que Vermander n’utilise que deux notes de bas de page pour l’ensemble de son texte n’amenant pas d’information pertinente.
Plusieurs contestations sociales ont fait leur apparition de 1997 à 1999 et de 2003 à 2004 après que des réformes économiques et sociales soient annoncées. Toutes ces manifestions ont été réprimées efficacement. D’après l’auteur, aucune de ces manifestations ont cherché à attaquer le régime politique en Chine. Il cherchait plutôt à dénoncer la corruption ainsi que les griefs économiques. Nous pouvons donc comprendre que le Parti communiste a toujours un certain contrôle sur la Chine mais que celui-ci semble être fragile.

Xu Jilin : « Shanghai Culture Lost »

Par Adrien LACROIX

Eminent historien de la pensée moderne chinoise, Xu Jilin est l'auteur de nombreux essais et livres sur les tendances intellectuelles et des individus dans la Chine du XXe siècle. Depuis le milieu des années 1990, il est également devenu un commentateur critique influent sur les préoccupations intellectuelles chinoises de la période contemporaine d’après 1978.
Xu est professeur d'histoire à l'East China Normal University, où il dirige l’institut de recherche sur la pensée et la culture contemporaine chinoise. Il a été conseiller de l'Académie d'Histoire de Chine (RPC) depuis 1998. Xu est communément considéré par ses pairs intellectuels en tant que défenseur du libéralisme modéré par rapport au débat entre libéralisme et nouvelle gauche qui s'en est suivie depuis les années 1990.

L’auteur dans cet article analyse les raisons pour lesquelles la culture de Shanghai commence à se perdre depuis de nombreuses années et si il existe encore un espoir que celle-ci renaisse des ses cendres. Auparavant, au début du XXème siècle, Shanghai était une ville à la culture resplendissante, elle était l’endroit des médias nationaux, de l’édition, du cinéma et du divertissement tandis que Beijing quant à elle était le centre académique. Toutefois, la fondation de la nouvelle Chine en 1949 et la délocalisation de la capitale à Beijing a changer la donne. En effet, la densité culturelle fut déplacée au nord. Alors que Shanghai était une ville qui avait su développer sa propre culture pendant une période d’ouverture sur le monde, l’économie planifiée des années 1950 à 1980, stoppa court à toute culture propre à Shanghai. C’était une période de monopole, une période conservatrice refermée sur elle-même avec une dépendance de l’état et une peur de la compétition.