mardi 30 octobre 2012

« Le régime chinois face aux inégalités »

Texte de Fabrice Tô

Hélène Le Bail, « Le régime chinois face aux inégalités ».  Politique étrangère 2008/2 – Eté. pages 281 à 294.

Hélène Le Bail est chercheur à l’Institut de recherche de la Maison franco-japonaise de Tokyo où elle mène des recherches sur les migrations chinoises au Japon et sur les associations de soutien aux résidents étrangers. Elle est diplômée en doctorat de l’IEP de Paris en science politique et du département de chinois de l’INALCO.

L’auteur commence tout d’abord par souligner l’écart des inégalités en Chine et le mécontentement de la population face au gouvernement chinois. L’arrivée de Hu Jintao au pouvoir en tant que Président de la Chine et secrétaire du Parti, en duo avec Wen Jiabao, son Premier Ministre, va donner un espoir aux gens d’améliorer leurs conditions de travail et, par le fait même, leurs conditions de vie. Les travailleurs ruraux, dont la charge fiscales était la plus lourde, vont voir leur fardeau s’alléger avec l’arrivée de Hu Jintao. Celui-ci va aussi annoncer la suppression graduelle des taxes agricoles.

L’auteur affirme aussi que, bien qu’il ait proclamé l’importance de se moderniser par l’entremise des citoyens, le gouvernement ne va pas écouter les demandes de ceux-ci. Les citoyens vont souvent subir de l’intimidation et des menaces s’ils envoient une plainte au gouvernement. Par plusieurs exemples, Hélène Le Bail démontre la répression des autorités face aux activistes. Cependant, elle prend bien la peine de noter que le gouvernement hésite souvent, même qu’il ne semble pas savoir gérer les différentes revendications de la population. En effet, le gouvernement semble surtout mettre l’accent sur l’importance du développement économique, plutôt que sur la paix sociale et le besoin de faire régner l’ordre.

Les inégalités sont fortes pour les travailleurs ruraux qui doivent quitter les campagnes pour aller travailler dans les villes. Ils sont limités dans leurs déplacements, sont considérés par le gouvernement comme des résidents temporaires et non permanent et ils doivent envoyer leurs enfants étudier dans les campagnes pendant qu’eux-mêmes travaillent en ville. Il est plus difficile aussi pour les travailleurs migrants d’avoir accès à des soins de santé et des conditions de travail décentes.

L’auteur affirme, statistiques à l’appui, qu’avec l’arrivée au pouvoir des nouveaux dirigeants de la République populaire, les conditions des travailleurs migrants semblent s’améliorer peu à peu. Les travailleurs migrants vont même commencer à avoir un poids politique et voir leurs revendications donner des résultats, même si on sent que la répression n’est jamais bien loin.

On voit clairement que, selon la pensée de l’auteur, la fixation du gouvernement chinois laisse en plan les problèmes sociaux au profit des problèmes économiques, semblent être préoccupante et, selon ses dires, pourrait remettre en question la stabilité politique du Parti Communiste Chinois.

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