lundi 29 octobre 2012

"Treat Insiders and Outsiders Differently"


Texte de Gabrielle Maisonneuve

Anne-Marie Brady, "Treat Insiders and Outsiders Differently": The Use and Control of Foreigners in the PRC, The China Quarterly, no. 164 (Dec. 2000), pp. 943-964

Anne-Marie Brady est professeure à l’université de Canterbury et se spécialise dans le domaine de la politique chinoise communiste et post-communiste et ses relations internationales. Elle publia plusieurs travaux de recherches sur la propagande en Chine et ses relations à l’étranger tel que ‹‹Propaganda and Thought Work in Contemporary China›› en 2005 et l’article auquel nous allons immédiatement nous consacrer. En 1970 la Chine amorce  une politique de réformes très différente de celles de l’époque maoïste, une d’ouverture et de sensibilisation aux influences étrangères. On emploie le terme waishi pour référer aux politiques et affaires étrangères mises en place par le PCC depuis les années 1920 jusqu’à aujourd’hui. L’auteure se penche sur la question de la vision que les Chinois ont des étrangers et des relations internationales et le rôle du waishi dans la gestion de l’influence extérieure par le parti communiste. Pour faire son analyse, Anne-Marie Brady s’est basée sur des archives et documents dont l’accès est limité au personnel autorisé par le ministère des affaires étrangères. Elle s’est également inspirée d’une abondante quantité de monographies d’autres auteurs consacrées à la même problématique et auxquels elle reproche d’avoir sous-estimé l’influence du waishi dans la gestion étrangère en Chine. 



Lors de l’arrivée au pouvoir du PCC en 1949, la présence étrangère au pays fut très sévèrement contrôlée et elle fut forcée ou fortement encourager à quitter le territoire. Après les réformes de 1970 on se met à encourager le tourisme et à tisser des liens avec les puissances économiques extérieures. Entre 1980 et 1990, le nombre d’étrangers en Chine est si élevé que le waishi doit modifier ou créer de nouvelles mesures pour accommoder la minorité toujours grandissante tout en s’assurant que le message soit clair pour les habitants chinois : les étrangers et les locaux sont différents. Le paradoxe est fascinant. Le waishi se démena pour favoriser le tourisme et sensibiliser les Chinois aux avantages d’avoir des bonnes relations avec l’extérieur et dans un second temps, il dépeint l’étranger comme un aliène duquel il faut profiter et se méfier.

L’auteure en conclut que le slogan chinois ‹‹we have friends from all over the world›› doit être prit avec un grain de sel. Elle prône que le PCC maintient une façade de bienveillance envers les puissances économiques extérieures pour en fait contrôler et gérer les activités étrangères en Chine. Le waishi occupe deux rôles fondamentaux pour le PCC : maintenir l’image de la menace étrangère pour les habitants chinois et encourager l’augmentation des investissements à l’international. L’ouverture du pays est à la fois une menace et une opportunité pour la Chine de s’élever au-dessus des puissances économiques qui l’ont humiliée par le passé.

Cet article est très pertinent en ce qui concerne les relations entre la Chine et ses compétiteurs étrangers et soulève des questions sur lesquelles peu de chercheurs osent se pencher. Je crois par contre que l’auteure être très hâtive à dénoncer la Chine de faire preuve de mauvaise foi et ne se consacre pas assez aux bons côté de son ouverture aux marchés étrangers.

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