jeudi 25 octobre 2012

Le Confucianisme en tant que connaissance


Texte de Gabrielle Renault

Xiangjun Li, Xin Yan. A Recontruction of Contemporary Confucianism as a Form of Knowledge. In: Frontiers of Philosophy in China, Vol. 1, No. 4 (Dec., 2006), pp. 561-571

          Li XiangJun est un ressortissant de l’université de Beijing qui consacre sa carrière à l’étude du confucianisme, et en particulier à ses implications dans la réalité moderne. Dans son texte A Reconstruction of Contemporary Confucianism as a Form of Knowledge, l’auteur tente de redéfinir ce qu’est le concept du confucianisme en tant que connaissance et propose des solutions afin de permettre à ce concept de se ré-enraciner dans la culture chinoise actuelle.
          Le confucianisme constituait autrefois le cœur de l’apprentissage dans la culture chinoise traditionnelle, et bien qu’il fut remplacé par le système d’éducation à l’occidentale en tant que méthode d’enseignement, il conserve aujourd’hui une certaine influence dans les domaines touchant aux aspects spirituels de la vie, comme la religion et la vertu. Les « Cinq Classiques » du confucianisme (le ciel, la terre, le roi, la famille, le professeur), constituaient les cinq notions qui régulaient l’harmonie dans l’univers et plus précisément dans le monde humain. Les néo-confucéens des dynasties ultérieures reprirent ces notions et leur ajoutèrent des idées bouddhistes et daoïstes, afin de faire du confucianisme comme savoir une discipline qui engloberait et influencerait aussi des sciences naturelles comme la médecine, l’astrologie et l’agriculture. L’étude du confucianisme traditionnel par les néo-confucéens permit également de grandes avancées dans des domaines tels que la philologie, la phonologie, la critique de texte, etc. En rappelant que le Confucianisme a su changer et s’adapter aux mœurs de la société au fil du temps, l’auteur cherche à démontrer que le confucianisme pourrait réintégrer la société moderne et le système académique.

The East Asian Challenge to Human Rights


Texte par Catherine Gauthier
Daniel A. Bell. «The East Asian Challenge to Human Rights: Reflections on an East West Dialogue », Human Rights Quarterly, Vol. 18, No. 3 (Aug., 1996), pp. 641-667
Professeur d’éthique et de philosophie politique ainsi que directeur du Centre de Philosophie Politique Internationale et Comparée à l’Université Tsinghua à Pékin, le montréalais d’origine Daniel A. Bell se décrit comme étant un spécialiste philosophe confucéen. Le diplômé de McGill et Oxford présente dans The East Asian Challenge to Human Rights : Reflections on an East West Dialogue une réflexion sur les droits de l’homme en y comparant la perception occidentale à celle de l’Asie de l’Est, comme le titre l’indique. L’auteur explique son point de vue sur les approches Asie-Occident des droits de l’homme à l’aide de trois arguments : (1) certaines situations justifient la violation d’un droit en particulier afin de pallier à un problème économique, politique ou culturel ; (2) les traditions de l’Asie de l’Est et de l’Occident sont différentes, mais la vision ‘internationale’ reconnue des droits de l’homme tient majoritairement compte de la tradition libérale occidentale; (3) les traditions et la culture est-asiatique étant différentes, les droits de l’homme tel qu’ils sont reconnus en Occident peuvent être perçus comme des violations des droits dans la mentalité asiatique, et vice-versa.

Lectures pour la semaine prochaine


Vanie-Eve, “Regimenting the Public Mind: The Modernization of Propaganda in the PRC.”
 Vanie-Eve, Johnston, "Chinese Middle-Class Attitudes toward International Affairs."
David BG, Benoît Vermander, « A quoi sert le Parti communiste chinois? » 
Grégoire, Benoît Vermander, « A quoi sert le Parti communiste chinois? » 
Ambre, Tu, « Intellectual Effervescene in China »
Jérémie, Barmé « To Screw Foreigners is Patriotic »
Trinh, Ye Ming "L'essor des grandes puissances: un documentaire-fleuve à la télévision chinoise"
Ambre, Tu "Intellectual Effervescence in China"
Mélissande, "Traditional Confucians in Modern China"
Jonathan, "La télévision chinoise"
Catherine, Johnston, "Chinese Middle-Class Attitudes toward International Affairs."
Thierry, "Anshen liming:  The Religious Dimensions of Confucianism"
Adrien, "Shanghai Culture Lost"
Pascale, "Kang Xiaoguang:  Confucian Future"
Alexandre,  Vermander, « A quoi sert le Parti communiste chinois? » 
David I., Vandermeesch, "Le monde vu de Chine"

L’essor des grandes puissances


Par Fabrice Tô

 Ye Ming, “L’essor des grandes puissances: un documentaire-fleuve à la télévision chinoise. »  Herodote 2007/2.
L’auteur, Ye Ming, est un docteur en géopolitique à l’université Paris-VIII qui a fait sa thèse de doctorat sur la question du nationalisme chinois.
Ye Ming va s’intéresser à un documentaire mis en ondes par une chaîne d’État chinoise. Ce documentaire diffusé en douze épisodes tente d’exposer chronologiquement les principaux facteurs qui ont favorisés l’ascension des neuf puissances depuis le XVe siècle : le Portugal, l’Espagne, la Hollande, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, le Japon, la Russie et les États-Unis. Ce documentaire, extrêmement populaire en Chine, va décrire l’ascension de certains comme le résultat des efforts de chefs politiques ambitieux  et opportunistes, tandis que d’autres vont profiter de l’essor économique de leur pays pour asseoir leur puissance. Toujours selon l’auteur, le documentaire décrit la prochaine puissance comme une nation forte ayant un rôle important  sur le plan international, impliquée dans la créativité technologique et l’innovation politique.

mardi 23 octobre 2012

Redéfinir la démocratie et les droits de l’Homme ?


Texte de Grégoire Chevillat

Wang Alex, “Redéfinir la démocratie et les droits de l'Homme ?”, in Revue internationale et stratégique, 2011/1 n°81, pp. 95-102.

Alex Wang est docteur en philosophie et professeur invité à la Berkeley Boalt Law School. Il a exercé la profession d'avocat pendant de nombreuses années pour Natural Resources Defense Council – un lobby environnementaliste – à Pékin. Il a travaillé à renforcer la mise en oeuvre de lois et de politiques publiques en Chine en matière de protection de l'environnement. Il a aussi étudié le rôle de l'opinion publique dans l'application de ces politiques. Pour autant, l'article qu'il nous propose ici n'est pas en rapport direct avec la question environnementale en Chine. 
Alex Wang débute son article par une mise au point en direction de son lecteur : il entend parler de la Chine et de son gouvernement de manière neutre, sans à priori. Il ne s'agit pas pour lui de s'inscrire dans la lignée de la critique récurrente adressée par les Occidentaux au gouvernement chinois : le caractère non-démocratique du régime. 

The East Asian Challenge to Human Rights


Texte de Pascale Couturier

Daniel A. Bell, «The East Asian Challenge to Human Rights : Reflections on an East West Dialogue», Human Rights Quaterly, The Johns Hopkins University Press, vol. 18, no. 3 (Août 1996), pages 641-667.

Daniel A. Bell est professeur à l’université Tsinghua à Beijing où il enseigne des cours d’éthique et de philosophie politique. Il est aussi le directeur du «Center for International and Comparative Political Philosophy » à cette même université. Par ailleurs, il enseigne des cours d’art et d’humanité à l’université Jiaotong de Shanghai. Originaire de Montréal, Bell fit ses études à McGill et Oxford et contribua à des études sur les valeurs humaines et les sciences comportementales à Princeton et Stanford. 

L’article de Bell tente de dévoiler le point de vue et les critiques est-asiatiques vis-à-vis l’approche occidentale des droits de l’homme qui se veut universelle. À l’aide de plusieurs exemples, notes de bas de page et références à des conférences sur le sujet, Bell démontre en quoi les droits de l’homme sont en constante évolution et pourquoi l’Occident devrait s’ouvrir à une contribution positive de l’Asie de l’est à ce processus plutôt que de tenter de la réfuter. Ainsi, l’objectif serait d’obtenir une tolérance et un respect des différentes cultures dans l’élaboration des droits de l’homme et dans leur application.

lundi 22 octobre 2012

Whatever happened to “Asian Values?”


Texte de Zhen Xia Xing

Mark R. Thompson, «Whatever happened to “Asian Values?” », Journal of Democracy Volume 12, Number 4, October 2001.

Mark R. Thompson est un professeur de science politique à l’Université de Erlangan-Nuremberg et un professeur invité à l’Université de Californie-Berkeley. Ses publications et écrits se concentrent surtout sur la dictature et la démocratie en Asie et en Europe de l’est.
L’article de Mark Thompson concerne la justification de l’utilisation des « valeurs asiatiques » par les régimes autoritaires de l’Asie au lieu d’établir une démocratie. Les valeurs asiatiques promeuvent le labeur, la discipline, la frugalité et le travail d’équipe. Les leaders de pays asiatiques ont donc privilégié la discipline avant la démocratie.
Les succès économique dans les années 80 pouvaient justifier en partie l’usage des « valeurs asiatiques ». Cependant, la crise économique asiatique de 1997-1998 remettra en question le rejet de la démocratie, surtout par les pays occidentaux. Suite à cette crise économique, il y a un débat sur le rôle de ces valeurs. Les pays asiatiques non-démocratique justifiaient leur statut grâce aux développements économique résultant de l’application de ces valeurs. Avec cette crise, les « valeurs asiatiques » ont perdu de leur prestige. Des pays comme l’Indonésie et la Birmanie connaîtront des bouleversements majeurs. D’autres pays comme Singapour et la Malaisie s’en tire mieux.

La Chine face au défi des Jeux olympiques


Texte de Jérémie Deschenes

NIQUET-CABESTAN, Valérie. « La Chine face au défi des Jeux olympiques », Paris, I.F.R.I.,
Politique étrangère, volume 2, 2008, p. 253-266.

Politicologue et sinologue de renommée mondiale, Valérie Niquet Cabestan est responsable duu « pôle asiatique » du FRS. Elle dirige le Centre Asie de l'Institut français des Relations
internationales depuis 2005 ainsi que l’Observatoire de l’Asie du Nord-Est. Auteur prolifique,
elle a publié au cours des dernières années une multitude d’ouvrages et articles portant sur les
politiques internes et externes de la Chine, ainsi que sur l’imbrication de ce modèle politique
marginal dans un système international dominé par les idéaux occidentaux.

L’article étudié analyse de façon critique les répercussions internes et externes liées à
l’organisation des Jeux olympiques de Pékin ainsi que les facteurs conditionnant leur bon
déroulement. À l’aide d’articles de journaux, d’ouvrages scientifiques ainsi que de communiqués officiels, l'auteur tente d’établir un portrait des enjeux liés au grand effort national déployé par le PCC afin d’être à la hauteur des attentes nationales et internationales. Cabestan se questionne sur la portée symbolique de cette attribution historique (du CIO) ainsi que sur les capacités du PartiÉtat à gérer l’immense pression médiatique inhérente à l’organisation cette tradition occidentale millénaire. Associant clairement la réussite des Jeux olympiques à l’avenir du PCC, l’auteur met en lumière les paradoxes liés à la gestion interne et externe des conflits au sein d’une société ayant comme blason civilisationnel le principe unificateur « d’harmonie sociale ».

École du parti et formation des élites dirigeantes en Chine


Texte rédigé par Félicia Legault 

Émilie Tran, « École du parti et formation des élites dirigeantes en Chine » , Cahiers internationaux de sociologie, 2007/1 n° 122, p. 123-144. 

Emilie Tran est doyenne à l’Université de Saint-Joseph à Macao.  Elle est également professeure et coordinatrice des programmes de maîrises, ainsi que coordinatrice au centre de recherche de l’Université.  Tel que le démontre ses publications, ses principaux champs d’intérêt concernent les problèmes politiques gérés par le Parti Communiste Chinois depuis sa fondation, et l’impact plus global des décisions politiques sur la société chinoise.  Le texte analysé s’inscrit dans cette thématique en abordant le fonctionnement de la transmission et de l’exercice du pouvoir contrôlé par le Parti Communiste Chinois sur les élites dirigeantes via les Écoles du Parti.  En analysant le fonctionnement de l’École des cadres du Parti de Shanghai, il est possible de cerner qui est l’élite dirigeante de demain, et comment cette élite est régularisée par le pouvoir malgré les tentatives de modernisation.  Le tout permet de comprendre la nature actuelle et future du régime politique chinois.

Cet article a été écrit suite à une enquête de terrain inédite jusqu’alors.  En effet, l’auteure a bénéficié d’un laissez-passer a titre de chercheur, chose jamais vue jusqu’alors, à l’École du Parti de Shanghai de septembre à décembre 2001.  L’auteure utilise donc la méthode de l’observation participante.  Le choix de l’École du Parti de Shanghai est tout à fait pertinent, car cette École du Parti apparaît dès 1982 comme le modèle à suivre.  L’auteure pense qu’en étudiant le fonctionnement relatif à la formation des élites, il est possible d’entrevoir la direction politique, économique et sociale qu’empruntera le pouvoir politique chinois.  Elle base alors cette affirmation en analysant l’histoire des Écoles du Parti depuis 1949, en démontrant que les Écoles de Parti ont toujours été le reflet des politiques mises de l’avant par le Parti Communisme Chinois, et donc son organe principal de contrôle et de continuité jusqu’à aujourd’hui.

Asian Values and Democracy in South Korea


Texte de Sumaya Flores-Bonin

Park, Chong-min et Doh Chull Shin. « Do Asian Values Deter Popular Support for Democracy in South Korea? », Asian Survey, Vol 46, No 3 (Mai-Juin 2006), pp.341-361.

Les auteurs de cet article sont tous deux natifs de la Corée du Sud. Park Chong-min y est professeur au département d’administration publique de l’Université de Corée, à Séoul; son collègue Doh Chull Shin est lui aussi professeur, enseignant la science politique à l’Université du Missouri, aux États-Unis. Ce dernier est notamment à la direction du programme "Korea Democracy Barometer" qui a pour but de surveiller les dynamiques des réformes économiques et démocratiques ainsi que leurs effets sur la qualité de vie des Coréens, et ce depuis les quinze dernières années.

Les deux professeurs se sont posé la question suivante : est-ce que l’attachement des Coréens pour les valeurs confucéennes, encore profondément ancrées dans la culture dans certains cas, contribue à les encourager à supporter ou non la démocratie libérale telle que la connaît le monde occidental? Les auteurs rappellent d’ailleurs au lecteur que le monde occidental et le monde oriental sont assez opposés de par leur culture. En Occident, la culture veut que tous sachent qu’ils sont uniques, que la diversité est une bonne chose, que l’indépendance de l’individu est souhaitable et même très encouragée. En Asie, cependant, l’héritage culturel y est totalement opposé. Le confucianisme, qui est encore assez présent dans la mentalité des Asiatiques, prône l’importance de la famille, l’unité, la prévalence du groupe sur l’individu; on met l’emphase sur le bien commun plutôt que sur les droits individuels. C’est pourquoi, devant de telles valeurs, il peut sembler un peu paradoxal d’y instaurer une démocratie libérale.

Confucian Traditions in East Asian Modernity


Billet de Thierry Léger-Parizeault

Tu Wei-ming, Confucian Traditions in East Asian Modernity: Exploring Moral Authority and Economic Power in Japan and the Four Mini-Dragons, Bulletin of the American Academy of Arts and Sciences, Vol. 46, No. 8 (May, 1993), pp. 5-19.

Weiming est depuis fort longtemps professeur de philosophie et d’histoire et a enseigné dans de nombreuses universités, principalement en Chine et aux États-Unis. Doyen fondateur de l’Institute for Advanced Humanistic Studies à l’université de Beijing ainsi que directeur de la Harvard-Yenching Institute de 1996 à 2008, Tu est une sommité mondiale dans le domaine de la philosophie, lui qui participe à de nombreux forums internationaux de discussion dans le but d’élargir la compréhension mutuelle entre les différentes civilisations. Ces recherches et publications mettent l’accent sur la transformation moderne du confucianisme et son impact sur le développement de la région asiatique qui cherche une approche différente de ladite modernité. 

Le livre Confucian Traditions in East Asian Modernity est le résultat de discussions menées en 1991 par plusieurs spécialistes et financées par la fondation Henry Luce. Le texte de Weiming est une version abrégée du chapitre d’introduction du livre susmentionné où celui-ci obtient la contribution d’une quinzaine de chercheurs renommés afin de comprendre dans quelle mesure la dimension confucéenne influence le parcours industriel des sociétés asiatiques. 

Anshen liming ou la dimension religieuse du confucianisme


Texte par Mélissande Poupart-Soucy

Sébastien Billioud et Joël Thoraval, « Anshen liming ou la dimension religieuse du confucianisme », Perspectives chinoises, numéro 3 (2008), p.96-116

Sébastien Billioud est maître de conférence en civilisation chinoise à l’Université Paris-Diderot, ainsi que chercheur associé au Centre français de recherche sur la Chine contemporaine à Hong Kong. Ses domaines de recherche sont l’anthropologie de la Chine contemporaine, l’histoire intellectuelle chinoise et la philosophie contemporaine chinoise. Il a fait beaucoup de recherches sur le confucianisme à notre époque et il a aussi publié de nombreux ouvrages sur ce sujet.

Joël Thoraval travaille présentement au Centre d’Étude sur la Chine moderne et contemporaine et est maître de conférence à l’École des hautes études en sciences sociales. Ses domaines de recherches sont l’anthropologie culturelle avec les dynamiques identitaires en Chine, l’étude des Hans et des non –Hans en Chine méridionale, l’évolution des cultures locales au Nord-Ouest de Hainan ainsi que l’histoire intellectuelle contemporaine, plus spécialement sur le devenir du confucianisme. Il a publié de nombreux ouvrages avec Sébastien Billioud sur le confucianisme moderne.

La télévision chinoise, entre contrôle de l’État et Forces du marché


Texte de Camille Dufour-Blain

Daphné Richet-Cooper « La télévision chinoise, entre contrôle de l’État et Forces du marché. »

Daphné Richet-Cooper est diplômée de l’université de Londres, School of Oriental and African Studies (MA in Chinese Studies), de l’université Paris-VII et de l’INALCO. Elle a appris le mandarin en Chine à Pékin et à Kunming. Elle est présentement chargée de mission à l’Ambassade de France en Chine. Elle s’est d’abord intéressée à l’histoire du trafic d’opium par rapport aux minorités sino-birmanes avant de s’intéresser à la représentation de ces minorités sur Internet et aux médias chinois . L’article La télévision chinoise, entre contrôle de l’état et forces du marché traite d’ailleurs des médias de masse (principalement de la télévision) et de leur fonctionnement en Chine. 
Dans l’article, l’auteure cherche à expliquer ce que la télévision est devenue en Chine et, parallèlement, à déterminer si, oui ou non, elle devient de plus en plus indépendante. Le texte semble également avoir pour but de déterminer si la télévision chinoise et la communication de masse s’est émancipée de la pression de l’État grâce à l’économie et l’idéologie de marché du pays. 

Whatever Happened to "Asian Values"


Texte de David Imbeault

Mark R. Thompson, "Whatever Happened to Asian Values," Journal of Democracy 12.4 (October 2001)

L’auteur, Mark R. Thompson, est un professeur de sciences politiques à l’université d’Erlangen-Nuremberg. Il se spécialise dans la recherche sur la démocratisation tardive de certains états de l’Asie du Pacifique. Plus particulièrement, il s’intéresse au lien entre le développement économique et le changement des institutions publiques. Ce texte s’inscrit donc logiquement dans le continuum de ses recherches puisqu’il y est aussi question de cette relation, en s’intéressant cette fois particulièrement au cas des « valeurs asiatiques ».
En effet, l’auteur tente d’y déterminer quel avenir ont les « valeurs asiatiques » après la crise financière de 1997 qui a gravement affecté leur légitimité? Comme l’explique l’auteur, la légitimité des « valeurs asiatiques », qui reposait principalement sur les éclatants exemples de réussites économiques, a été fortement attaquée par la crise de 1997 qui a durement frappé dans la région est-asiatique.
Pour ce faire, il utilise principalement des articles de revues, dont un nombre non négligeable de revues d’économie, et des monographies.

Harmonie optimale, enrichissement mutuel et étrangéisation


Texte par Trinh Phan

SHEN, Vincent et Daniel Arapu. « Harmonisation optimale, enrichissement mutuel et étrangéisation », Diogèse, France, Presses universitaires de France, 2007, vol 4, n° 220, pp. 122-137.

Vincent Shen est le directeur de International Society for Chinese Philosophy et professeur du département des études est-asiatiques de l’Université de Toronto. Il se spécialise dans les études philosophiques chinoises, en particulier le confucianisme et le daoïsme, et fait aussi des études comparatives sur les aspects philosophiques des problèmes de technologie, de culture et de religion. Cet article représente la réflexion de l’auteur sur le programme politique de « construire une société harmonieuse » proposé par le président chinois Hu Jindao.
Ce programme de société harmonieuse sert surtout à atténuer la peur irrationnelle d’une « menace de la Chine sur le monde » dans le processus de la globalisation. Shen explique que ce « programme confucéen aux teintes daoïstes » a pour but de renforcer la cohésion sociale des individus afin d’y établir une harmonie optimale dynamique plutôt qu’une harmonie statistique (sous-entendant une domination politique). 
Pour Shen, l’harmonie optimale commence avec la régulation rituelle, soit la médiation et la régulation, qui régit les relations entre le gouvernement et la population. L’établissement d’une juste mesure dans l’extension de ces relations se fait grâce au principe de réciprocité. Une reconnaissance réciproque des différences existant entre deux entités va conduire à l’enrichissement mutuel de chacun. Cette reconnaissance se fait grâce à la stratégie d’étrangéisation, qui est de « sortir de soi et aller vers une pluralité des autres », c’est-à-dire apprendre à connaître et à accepter les différences entre les différentes populations et les différents pays. C’est ce « mode dynamique de l’harmonie » qui contribue à établir un dialogue possible entre chacun pour les conduire vers un enrichissement mutuel. Un enrichissement mutuel sous-entend une politique de générosité, où une entité donne ou se donne à l’autre sans demander de retour. 

Que signifierait la sinisation du monde ?


Texte de Adrien Lacroix

Ly Lam Fung, « Que signifierait la sinisation du monde? »  Revue internationale et stratégique 2011/1 - n° 81 pages 79 à 86.

Fung Ly Lam est un ingénieur et haut fonctionnaire au ministère de la défense.

Depuis quelques années, la Chine fait son grand retour sur la scène mondiale. Sa puissance est de plus en plus reconnue et devient un modèle dans son genre. Cependant la Chine reste un pays où les pratiques culturelles, le système de gouvernance politique et économique, ainsi que les conditions naturelles, s’opposent à celle de l’occident. L’auteur expose toutes ces différences et se demande qui de l’occident ou de la Chine va imposer sa façon de penser et comment ceux-ci peuvent-ils s’inspirer mutuellement. Il construit son article sous la forme d’une comparaison sur tous ces points entre les deux parties et explique les apports que chacune de ces conceptions pourraient s’apporter afin de s’améliorer. 
Ly Lam Fung s’attarde premièrement sur le domaine moral. Le point le plus évident étant que la Chine se base sur le principe de collectivité tandis que l’occident se focalise sur l’individu, « Ainsi, la morale chinoise met en avant les notions de devoir et d’harmonie alors que la morale occidentale privilégie les notions de droit et d’équité. » De plus, la Chine ne croit pas aux vérités absolues, ses pratiques ne sont pas basées autour de doctrines exclusives, les chinois se réfèrent à différentes pensées selon le problème rencontré. Une vision totalement différente de celle de l’occident qui croit en des vérités et valeurs absolues, fondamentales et universelles.

Harmony in Contemporary New Confucianism


Texte de Samantha Gauvin

Solé-Farràs, Jésus. "Harmony in Contemporary New Confucianism and in Socialism with Chinese Characteristics," China Media Research, 4 (4), 2008, p.14-24. 

Jesús Solé-Farràs vient de Barcelone en Espagne. Il est conférencier sur la littérature chinoise et un enseignant universitaire. Il a fait ses études à l’Université de Barcelone ainsi qu’à l’Université Oberta de Catalunya. Il obtient un bac en psychologie et en études asiatiques. Il fait une maîtrise en recherche sur l’Asie de l’est contemporaine et entreprend son doctorat en traduction et études interculturelles. De plus, il fait parti de Association of Chinese and Comparative Literature. Cet article s’insère dans son domaine d’études, puisque le texte traite de la société chinoise contemporaine et des éléments interculturels asiatiques qui la composent. 
Le texte contient deux sujets centraux. Tout d’abord, il examine le mouvement du contemporary New Confucianism à titre de pensée philosophique et de force idéologique en Chine. Ce mouvement serait en compétition directe avec deux éléments: le socialisme et le libéralisme occidental. L’auteur s’appui sur l’évolution du confucianisme à travers différents types de générations jusqu’à aujourd’hui. Il fait référence à certains textes qui sont à la base du nouveau confucianisme comme le Manifesto. Le deuxième sujet central du texte est une analyse du projet entamé par le parti communiste chinois pour la construction d’une société socialiste harmonieuse dans le cadre du Socialism with Chinese characteristics. L’objectif principal du texte consiste à évaluer le concept d’harmonie comme étant un principe qui s’étend en Chine entre les valeurs traditionnelles confucéennes redécouvertes au XXIe siècle (représentent le contemporary New Confucianism) et les valeurs socialistes redessinées (correspondent au Socialism with Chinese characteristics). Dans cette partie, l’auteur approfondi les éléments idéologiques et les concepts clés du PCC dans les rapports gouvernementaux officiels. À travers son article, l’auteur situe également plusieurs historiens d’actualité et leur point de vue sur la question. Finalement, il en vient à la conclusion que le nouveau confucianisme est un moyen de communication polyvalent et utilisé aujourd’hui de la même façon que le socialisme chinois pour la construction d’une société axée sur le concept d’harmonie par le PCC.

La Chine face au défi des Jeux olympiques


Texte de Ambre Combe

Niquet-Cabestan Valérie, « La Chine face au défi des Jeux olympiques », Politique étrangère, 2008/2 Eté, p. 253-266. DOI : 10.3917/pe.082.0253

Docteur en science politique, Valérie Niquet-Cabastan, spécialiste de la politique internationale est une japonologue et sinologue reconnue. Directrice du centre Asie de l'Institut Français des Relations Internationales depuis 2005, elle est l’auteur de nombreux ouvrages et articles de références sur les questions stratégiques en Asie, et surtout concernant la Chine. 
Dans cet article publié juste avant les Jeux Olympiques (JO) de Pékin en 2008, l’auteur s’interroge sur l’instrumentalisation de cet événement par le gouvernement chinois, qui s’en servirait pour légitimer son pouvoir et montrer à la communauté internationale que la Chine est un acteur avec lequel il faut compter à nouveau. De fait, elle démontre que dès le départ la volonté de Pékin est de politiser les Jeux afin de diffuser la notion de « grandeur »  chinoise retrouvée et unifiée et pour ce faire, s’appuie sur les propos de membres du gouvernement et autre articles pour étayer ses propos. 
Les JO sont l’occasion pour le pays organisateur de procéder à de nombreux, et coûteux investissements dont le but premier est de véhiculer une image positive du pays. Le gouvernement chinois est alors face à un dilemme auquel il n’a jamais fait face jusque là. En effet, il s’agit d’un événement dont la portée planétaire exige la présence de nombreuses personnalités publiques et politiques étrangères, mais également les médias étrangers. Il s’agit alors de gérer les relations entre les différents acteurs qui ont des objectifs et des attentes très différentes voir complètement opposés : la Chine veut réaffirmer sa puissance et le monde qui attend son ouverture.

Tianxia, retour en force d’un concept oublié


Texte d’Alexandre Ferland

ZHE, Ji. Tianxia, retour en force d’un concept oublié : Portrait des nouveaux penseurs confucianistes, laviedesidées.fr, 2008, 14 p.

JI Zhe est docteur en sociologie de l'École des hautes études en sciences sociales de Paris. Actuellement, il est chercheur post-doctorant dans le groupe de recherche Sociétés, Religions, Laïcités au Centre national de recherche scientifique en France. De plus, Zhe est chercheur associé à l’Institut d’études religieuses de l’Université de Fudan ainsi qu’à l’Académie des cultures européennes de l’Université de Tongji en Chine. Il concentre ses travaux sur la religion et la société chinoises contemporaines. Ce texte s’insère dans ses deux domaines d’étude où il explique le retour d’un concept ancien dans le confucianisme moderne. Ce retour amène de nombreuses réflexions sur la politique et la société chinoise.  
Dans son texte, Zhe cherche à répondre à cette question : Comment le concept de Tianxia se trouve en réalité à être un puissant levier du nationalisme chinois ? Pour répondre à cette question, l’auteur utilise plusieurs œuvres modernes et quelques manuscrits anciens. Principalement, il base son argumentation à l’aide de trois théoriciens modernes de la Tianxia : Sheng Hong, Zhao Tingyang et Chen Yung. À cela, nous pouvons rajouter plusieurs études scientifiques chinoises sur la politique ou la société de la Chine. En ce qui concerne les œuvres anciennes, Zhe se réfère aux textes de Mencius qui fut un adepte de Confucius au 3ième  et 4ième siècle avant la période chrétienne. 

Confucius, les Libéraux et le Parti


Tetxe de Vincent Dubuc-Valentine

Ji Zhe, « Confucius, les libéraux et le Parti: Le renouveau du confucianisme politique." 

L’auteur de notre article d’aujourd’hui : « Confucius, les libéraux et le Parti: Le renouveau du confucianisme politique." Il est Ji Zhe. Ji Zhe est un docteur en sociologie à l’EHESS. Il est d’ailleurs actuellement chercheur post-doctorat du CNRS affecté au groupe Société, Religions et Laïcités. Il est également chercheur associé à l’Institut d’études religieuses de l’Université de Fudan en Chine et de l’Académie des cultures européennes de l’Université Tongi en Chine. Ji Zhe a aussi publié plusieurs articles sur différents sujets de la Chine moderne dans des revues scientifiques telles que « Perspectives chinoises », « Social Compass », « Cahiers internationaux », « Nova Religio », etc.

Le texte traite de la place et de l’impact que le confucianisme et le néo-confucianisme ont sur la société chinoise et dans les différentes sphères intellectuelles. Effectivement, le texte analysé étudie en fait le renouveau du confucianisme dans la politique chinoise et comment il s’insère dans la Chine moderne qui fait désormais face à une mondialisation. L’auteur tente donc de répondre à cette question par le biais de différents philosophes, historiens et intellectuels chinois. Il cherche à montrer la légitimité d’un confucianisme dans une Chine moderne. Par exemple, il nous montre par le biais d’un ancien professeur de droit, Jian Ging, qu’il y a deux courants au sein de la tradition confucéenne : un courant spirituel et un courant politique. En fait, il y a eu une tentative, entre autre par Mou Zongsan, de fonder une démocratie de style occidental sur des notions confucéennes. On remarque donc, qu’il y a une tentative de la part de certains intellectuels chinois de passer à un renouveau et de tenter d’inscrire un  néo-confucianisme dans la politique chinoise. 

Confucian Traditions in East Asian Modernity


Par Gabrielle Maisonneuve
Tu Wei-ming, ‹‹Confucian Traditions in East Asian Modernity: Exploring Moral Authority and Economic Power in Japan and the Four Mini-Dragons›› Bulletin of the American Academy of Arts and Sciences, vol. 46, n.8 (Mai 1993), pp. 5-19

L’auteur est professeur de philosophie et d’histoire de la Chine à l’université de Harvard. Adepte du néoconfucianisme,  il a déjà rédigé plus d’une dizaine d’ouvrages sur la doctrine confucéenne et sa place dans la modernité asiatique.  L’extrait traité ici est un résumé du chapitre introductif de son livre ‹‹Confucian Traditions in East Asian Modernity: Exploring Moral Authority and Economic Power in Japan and the Four Mini-Dragons›› qui est une œuvre collective de plus d’une quinzaine d’intellectuels de nationalités et de spécialités professionnelles différentes s’étant consacré à la question : Comment la tradition confucéenne continue-t-elle d’influencer la transformation subie en Asie de l’est à travers les croyances, l’attitude et les pratiques communautaires et comment se fait-il qu’elle se voit rejetée, revigorée puis fondamentalement restructurée? Ce n’est pas tant la montée phénoménale depuis les années 50 de l’industrie de l’Asie de l’est qui intéresse l’auteur, mais l’émergence d’un nouveau style de vie qui accompagna cette montée.

Kang Xiaoguang et le projet d’une religion confucéenne


Texte de Tian Jiang

David Ownby, “Kang Xiaoguang et le projet d’une religion confucéenne:  itinéraire d’un intellectual engagé.”  Perspectives chinoises 2009/4.  Studium (Ownby KXG). 

L’auteur, David Ownby, notre Master, Professeur agrégé du département d'histoire de l’Université de Montréal
. Sa domaine de spécialisation est de l’histoire de la Chine. Dans cet article, l’auteur annalyse le parcours académique et intellectuel de Kang Xiaoguang, éminent défenseur du confucianisme et de son instauration comme religion d’État en Chine. Il démontre que le plaidoyer de Kang est ancré dans une vision utilitaire de la religion, et dans un désir pragmatique d’encourager le développement de relations saines entre l’État et la société dans la Chine du XXIe siècle.
Article nous fait comprendre que le plus grand défi de la Chine est l’absence d’idéologie convaincante, il n’existe plus aujourd’hui aucun système d’idées qui puisse apporter une légitimité. Il faut reconstruire de toute urgence la patrie spirituelle du peuple chinois. Et les autorités devraient créer leur propre religion en s’appuyant sur l’enthousiasme populaire pour les différents aspects de la pratique confucéenne.
Qui est Kang?

Redéfinir la Démocratie et les Droits de l'Homme?


Texte de  David Bilodeau Gonthier

Wang, Alex. « Redéfinir la démocratie et les droits de l’homme? », Revue internationale et stratégique, Armand Colin, 2011/1, no81, p. 95-102.

L’auteur du texte, Alex Wang, est un docteur français en philosophie, ainsi qu’un membre du club XXIe siècle. Ce club est en fait un réseau en France qui cherche à valoriser la diversité française et l’idée d’égalité des chances. Le club XXIe siècle lutte aussi contre les préjugés, et veut démontrer, à l’aide d’exemples positifs français, que la diversité est un atout pour un pays. Son article paru en 2011, « redéfinir la démocratie », est son seul ouvrage disponible en ligne à ce jour. 
Dans ce texte, l’auteur s’interroge principalement sur la définition de la démocratie moderne en se basant sur l’observation des transformations qui ont lieu au sein du gouvernement chinois. Selon Wang, le système politique chinois actuel, caractérisé par un monopartisme (le Parti communiste chinois) géré par un comité exécutif, a très bien fonctionné au courant des 30 dernières années. Durant cette période, la Chine a connue un important développement économique qui lui a permis de se hisser au deuxième échelon mondial en termes de PIB en 2010, de maintenir sa croissance même lors de crises mondiales, et aussi de faire reculer drastiquement la pauvreté sur son territoire entre 1981 et 2004 (passant de 652 millions de chinois vivant sous le seuil de pauvreté à 135 millions). 

Universal and Local Aspects of Confucianism


Texte de Jonathan Gaudreau

Chen Lai, "On the universal and local aspects of Confucianism," Frontiers of Philosophy in China, Vol. 1, No. 1 (Jan., 2006), pp. 79-91 

Chen Lai est un professeur de philosophie à l'université Tsinghua. Il détient un baccalauréat en géologie, une maîtrise en philosophie et un doctorat en philosophie. Il préside l'association chinoise de philosophie et d'histoire, l'institut de recherche Zhu Xi, l'institut de recherche Feng You Lan, en plus d're professeur aux Universités de sciences et technologies de Hong Kong et de Wuhan. Le professeur Chen Lai se spécialise en histoire de la philosophie chinoise, plus particulièrement sur le confucianisme, le néo-confucianisme des dynasties Song et Ming  et sur le confucianisme moderne.

L'auteur cherche établir si le confucianisme et sa propagation en Chine est localisée ou si  celle-ci résulte davantage d'un universalisme. Chen Lai veut comparer les diverses localités et écoles de pensées pour constater plus tard qu'elles ont toutes eu la nécessite de recourir au confucianisme, ne serait-ce que pour régler les conflits internes dans les structures locales. Les données de l'auteur reposent essentiellement sur des monographies sur le sujet du confucianisme. Ses sources sont citées en bibliographie, comprenant un des livres de l'auteur lui-même (The Huijiang activities of the Wang Yangming School in Jiajing period of the Ming Dynasty in China). L'anthropologue Clifford Geertz est aussi cité à plusieurs reprises (The volume of elucidatory Anthropology discourse)

L’Histoire n’a pas de fin


Billet de  Marc-André Pagé

« L’Histoire n’a pas de fin » texte de Pierre-Étienne Will. P. 7-40, dans Delmas-Marty, Mireille et Will, Pierre-Étienne. « La Chine et la démocratie ». Collège de France et Centre National du livre. Édition Fayard 2007. 894 pages.

           
            Pierre Étienne Will est professeur au Collège de France depuis 1991 où il  enseigne l’histoire de la Chine moderne. Il a été directeur d'études à l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales de 1988 à 1991. Il est depuis 1992, le Directeur d’études cumulant à l’EHESS. Pierre-Étienne Will a publié cinq ouvrages sur la Chine et est l’auteur de plus de 40 articles sur le même sujet.
            Le texte traite des raisons pour lesquelles la Chine n’est toujours pas un État démocratique malgré le fait qu’elle soit ouverte sur le monde. Une des raisons avancées pour expliquer ce fait est la présence millénaire du confucianisme ancrée dans la mentalité des Chinois. Une autre partie du texte explique pourquoi les Chinois ne croient pas au « mythe » de la démocratie à l’Occidentale. En fait, ce n’est pas parce que les Chinois n’y croient pas, c’est plutôt dû au fait qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de la vivre. Depuis Shi Huangdi jusqu’à l’arrivée du Parti Communiste Chinois (PCC), ils ont toujours vécus sous une autorité qu’ils n’ont jamais choisie. Le confucianisme a été critiqué lors du Mouvement du 4 mai et du mouvement de libération des années 1980 qui, par leur nature, était opposé à l’idée du respect (ou de la soumission) de la hiérarchie que le confucianisme proposait. Le confucianisme a toujours résisté.