mardi 23 octobre 2012

The East Asian Challenge to Human Rights


Texte de Pascale Couturier

Daniel A. Bell, «The East Asian Challenge to Human Rights : Reflections on an East West Dialogue», Human Rights Quaterly, The Johns Hopkins University Press, vol. 18, no. 3 (Août 1996), pages 641-667.

Daniel A. Bell est professeur à l’université Tsinghua à Beijing où il enseigne des cours d’éthique et de philosophie politique. Il est aussi le directeur du «Center for International and Comparative Political Philosophy » à cette même université. Par ailleurs, il enseigne des cours d’art et d’humanité à l’université Jiaotong de Shanghai. Originaire de Montréal, Bell fit ses études à McGill et Oxford et contribua à des études sur les valeurs humaines et les sciences comportementales à Princeton et Stanford. 

L’article de Bell tente de dévoiler le point de vue et les critiques est-asiatiques vis-à-vis l’approche occidentale des droits de l’homme qui se veut universelle. À l’aide de plusieurs exemples, notes de bas de page et références à des conférences sur le sujet, Bell démontre en quoi les droits de l’homme sont en constante évolution et pourquoi l’Occident devrait s’ouvrir à une contribution positive de l’Asie de l’est à ce processus plutôt que de tenter de la réfuter. Ainsi, l’objectif serait d’obtenir une tolérance et un respect des différentes cultures dans l’élaboration des droits de l’homme et dans leur application.



Tout d’abord, l’auteur démontre que dans certains cas, la restriction ou la révocation  de droits de l’homme dans les pays de l’Asie de l’est est faite à court-terme, dans certains contextes politiques et économiques particuliers, afin de sécuriser un droit plus important ou même afin de sécuriser ce même droit à long-terme. Ces violations des droits de l’homme répondent à des problèmes sociaux d’envergure qui n’ont que ces violations comme solution. Ceci dit, une fois ces problèmes sociaux résolus, le gouvernement se doit de remettre en place les mesures antérieures.

Secondement, Bell argumente que les valeurs morales occidentales ne sont pas les seules capables de fonder des valeurs et pratiques propres aux droits de l’homme (par exemple, le droit de l’homme qui protège l’individu du pouvoir étatique arbitraire) et que certaines de ces idées et pratiques occidentales ne sont pas compatibles aux traditions culturelles est-asiatiques. Ainsi, si l’objectif de la diplomatie des droits de l’homme est de convaincre que ceux-ci ont une valeur universelle quelconque, le meilleur moyen de le faire est de bâtir un modèle applicable à partir des cultures locales plutôt que de tenter de les défier ou de les contourner.  Étant bâties sur les traditions et justifications locales, les droits de l’homme dans les pays est-asiatiques seraient plus propices à être établis à long-terme, ils mettraient en lumière les groupes d’influence pouvant aider le changement sociopolitique, ils justifieraient mieux ce changement, ils permettraient de dévoiler l’attitude à employer pour celui-ci et permettraient la mise en place de mécanismes non-législatifs mieux adaptés à la culture asiatique. Ainsi, l’application des droits de l’homme serait grandement facilitée en Asie de l’Est mais exigerait une volonté d’adaptation et d’ouverture de la part des autorités de l’Occident faisant question aux droits de l’homme (par exemple, les Nations Unies ou l’UDHR). 

Finalement, Bell démontre en quoi les politiques d’application des droits de l’homme et les définitions établies des intérêts vitaux humains occidentaux sont soit trop restrictives ou expansives. Ainsi, l’auteur conclue qu’afin de trouver une solution finale et universelle au débat sur les droits de l’homme, il est primordial de prendre en considération l’ensemble des points de vue et des cultures qui englobent l’humanité. Conséquemment, l’article de Bell est pertinent dans le cadre de notre cours puisqu’il pousse le lecteur à regarder les deux côtés du débat, à prendre en considération la vision et la place potentielle que pourrait occuper l’Asie de l’est dans l’élaboration de droits de l’homme plus universels et/ou modernes.

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