vendredi 7 décembre 2012

Comparing Online Activities in China and South Korea


CHUNG, Jongpil, Comparing Online Activities in China and South Korea, Asian Survey, vol. 48, no.5, Univerity of California Press, Septembre/Octobre 2008, pp. 727-751

Chung Jongpil est professeur assistant au département de Sciences politiques de l’université Kyung Hee à Séoul, en Corée. Ses recherches traitent principalement de la relation entre les technologies de l’information et les régimes politiques de la Chine et de la Corée du Sud. 
Le but de cet article est de comparer la façon dont l’Internet est utilisé par les dirigeants des pays autoritaires et démocratiques. 

Pour composer son article, Chung Jongpil se base sur des évènements d’activisme survenus grâce à l’Internet en Chine et en Corée du Sud et sur son analyse de ces évènements. Il fait également appel à certains spécialistes pour appuyer ses théories et son texte. 

The Power of Internet in China


Billet de Camille Dufour-Blain

Evgeny Morozov a écrit le livre The Net Delusion : The Dark Side of Internet Freedom en 2011. Il a été un spécialiste invité à l’université Stanford aux États-Unis de 2010 à 2012. Il a écrit pour plusieurs magazines et journaux donc le New York Times, The Economist, The Wall Street Journal, Financial Times et London Review of Books .

L’article The Power of Internet in China : Looking Beyong People’s Power est une critique du livre The Power of the Internet in China de Guobin Yang et de sa pensée. Guobin Yang a publié sur plusieurs sujets sociaux en Chine dont l’Internet, la société civile et le mouvement étudiant de 1989. Il a un doctorat en littératures anglaises avec une spécialisation en traduction littéraire de l’université d’études étrangères de Beijing et un doctorat en sociologie de l’université de New York . Dans le texte, l’auteur fait part de ses réflexions par rapport audit livre de Guobin Yang et il ne se sert d’aucune autre source; tout vient de lui. 
Tout d’abord, il commence l’article en expliquant ce qu’est le livre de Yang et les théories qui y sont avancées, notamment sur la e-civil society qui est le monde des activistes, des ONG, etc Alors que les spécialistes font habituellement plus attention aux images de contrôle et de divertissement qu’a l’Internet en Chine, Yang met le monde des activistes comme étant une des images et des caractéristiques de base. Or, pour Yang, l’État peut seulement s’adapter à  cet activisme sur Internet ou le contraindre et, selon Mrozov, c’est là que Yang sous-estime la façon dont le gouvernement s’est adapté à l’Internet. Yang devrait donc ajouter une quatrième image de l’Internet en Chine : celle de l’Internet en tant qu’outil de propagande et de source d’information (sur les citoyens, par exemple) du gouvernement. 

jeudi 6 décembre 2012

Géographie des lieux d'accès à Internet


Par Fabrice Tô
Puel Gilles, « Géographie des lieux d'accès à Internet. Les conditions de l'accès public et les modèles d'usages dans les grandes villes de Chine », L'Espace géographique, 2009/1 Vol. 38, p. 17-29.

Gilles Puel est un géographe au Département de Sciences économiques & Gestion de l’Université de Toulouse le Mirail.

Tout d’abord, l’auteur commence par expliquer le fonctionnement des distributeurs Internet en Chine, qui sont tous des entreprises privées. Il explique que le gouvernement va essayer de prendre contrôle d’Internet en règlementant les cybercafés et les entreprises liées au cyberespace, mais qu’il doit avant tout faire face aux propres règlementations locales qui priment. L’auteur affirme que son texte explique comment les acteurs locaux façonnent le marché de l’Internet café et modèlent les formes de l’accès et les dynamiques urbaines. L’auteur tente d’expliquer comment ces changements vont affecter les villes, créant une nouvelle géographie des lieux d’accès à Internet qui va changer le monde urbain tel qu’on le connait. 

Géographie des lieux d’accès à Internet


Gilles Puel, « Géographie des lieux d’accès à Internet, les conditions de l’accès public et les modèles d’usages dans les grandes villes de Chine », Belin, L’espace géographie, 2009/1, Vol. 38. 
Texte de Véronique Forest-Marchand.

Gilles Puel est géographe au Département de Sciences économiques et de Gestion, à l’Université de Toulouse le Mirail. Il travaille également au sein du Groupement de Recherche Économique et Sociales (GRES) ainsi qu’au Laboratoire d’Études et de Recherches sur l’Économie, les Politiques et les Systèmes Sociaux (LEREPS). 

Dans son article, Gilles Puel se base sur plusieurs études concernant le développement et la gestion des cybercafés chinois, afin de mieux comprendre l’impact social, politique et économique des cafés internet en Chine. En Chine, pays qui compte le plus grand nombre d’internautes au monde depuis fin 2007, mais où la censure gouvernementale de la «toile» est encore très vive, les cafés internet sont des lieux de prédilection pour naviguer sur le web. Puel explique que cela est du en grande partie au fait qu’assez peu de chinois possèdent l’équipement nécessaire pour se connecter efficacement à la maison. En effet, environ un chinois sur cinq possède un ordinateur tandis que les cafés internet investissent beaucoup dans la qualité et la nouveauté de leur matériel informatique, afin d’attirer et de conserver leur clientèle. 

Historicizing Online Politics


Texte de Vanie-Ève Aubertin

Zixue Tai, « Review of Historicizing Online Politics : Telegraphy, the Internet, and the Political Participation in China de Zhou Yongming», The Journal of Asian Sutdies, Volume 67, numéro 1, février 2008, pp. 293-294. 

Aux dernières nouvelles, Zhou Yongming est professeur au département d’anthropologie à l’Université du Wisconsin. Il s’intéresse particulièrement à la mondialisation, au changement culturel, aux politiques économiques, médiatiques et écologiques. Il étudie le nationalisme, le tourisme, les drogues, le cyberespace en Chine. 

Le livre de Zhou Yongming est une étude comparative sur l’attitude du gouvernement chinois face à l’avènement des nouvelles technologies de la communication, c’est-à-dire l’arrivée de la télégraphie qui précède la chute de l’Empire dynastique des Qing et l’arrivée d’internet qui suit la politique d’ouverture de la Chine peu après la mort de Mao. Tout comme Christopher R. Hughes, Zhou affirme l’importance du contexte dans lequel de telles technologies sont introduites à une société. Il démontre également l’effet « mobilisant » de ces technologies. 

mercredi 5 décembre 2012

Han Supremacism on the Chinese Internet


Jonathan Gaudreau

James Leibold – More than a Category: Han Supremacism on the Chinese Internet
 The China Quarterly, 203, septembre 2010, pp.539-559.

James Leibold est un historien politique spécialisé sur la Chine moderne avec comme principal champ de recherche l’ethnicité, l’identité raciale et nationale en Chine moderne et les connexions entre la mémoire collective et l’identité ethnique dans la Chine contemporaine. Il détient un baccalauréat en Études est-asiatiques de l’Université Wittenberg, une maîtrise en Études est asiatiques de l’Université Washington, puis un PhD en histoire chinoise de l’Université de Californie du Sud. Il travaille maintenant sur l’analyse critique de l’identité « Han » en Chine, le cybernationalisme Han et il s’intéresse à savoir comment l’internet, en Chine, façonne l’identité politique.
Dans ce texte, Leibold tente de contextualiser et examiner la forme que prend le nationalisme chinois sur internet. Il démontre comment un groupe de jeunes chinois « urbains » se réapproprie les vieux clichés Han pour remettre en question les politiques multiculturelles du PCC, tout en mettant la « race Han » sur un piédestal, attaquant toutes les autres minorités chinoises. Son étude prend un exemple majeur : le cas de Yan Chongnian, historien de 74 ans. Celui-ci, lors d’une dédicace de livre, s’est fait gifler au visage à deux reprises par un homme (Huang Haiqing) qui, alors que la sécurité l’emmenait, criait « Han traitor, Han traitor! ».

Géographie des lieux d’accès à Internet


Gilles Puel, « Géographie des lieux d’accès à Internet, les conditions de l’accès public et les modèles d’usages dans les grandes villes de Chine », Belin, L’espace géographie, 2009/1, Vol. 38. 
Texte de Véronique Forest-Marchand.

Gilles Puel est géographe au Département de Sciences économiques et de Gestion, à l’Université de Toulouse le Mirail. Il travaille également au sein du Groupement de Recherche Économique et Sociales (GRES) ainsi qu’au Laboratoire d’Études et de Recherches sur l’Économie, les Politiques et les Systèmes Sociaux (LEREPS). 

Dans son article, Gilles Puel se base sur plusieurs études concernant le développement et la gestion des cybercafés chinois, afin de mieux comprendre l’impact social, politique et économique des cafés internet en Chine. En Chine, pays qui compte le plus grand nombre d’internautes au monde depuis fin 2007, mais où la censure gouvernementale de la «toile» est encore très vive, les cafés internet sont des lieux de prédilection pour naviguer sur le web. Puel explique que cela est du en grande partie au fait qu’assez peu de chinois possèdent l’équipement nécessaire pour se connecter efficacement à la maison. En effet, environ un chinois sur cinq possède un ordinateur tandis que les cafés internet investissent beaucoup dans la qualité et la nouveauté de leur matériel informatique, afin d’attirer et de conserver leur clientèle. 

More Than a Category: Han Supremacism on the Chinese Internet


Texte de Tian Jiang

James Leibold, « More Than a Category: Han Supremacism on the Chinese Internet. »  The China Quarterly 2010.

James Leibold est un politicien, et historien de la Chine moderne, il a obtenu son phD en histoire de la Chine à l’Université de Californie du Sud (en anglais, University of Southern California, USC). Il est un spécialiste sur l’éthnicité, la race et les identités nationales de la Chine moderne. Ses projets de recherche actuels consistent une analyse critique de  l’éthnicité "Han" et l’influence de l'Internet  dans le domaine politique dans la société chinoise contemporaine.

Cet article nous montre que l’Internet a un grand influence sur nationalisme chinois moderne. Dans son étude, il a démontré que la relation entre des Hans et des autres éthnicités monoritaires est difficile à maintenir.  Cela remonte au dynastie de Qing, la confrontation entre des manchus et des Hans est très important, comme le ‘’Loi de la queue” (剃发令). Dans le temps de Guomintang, sous la règne de Jiang Jieshi, la situation s’empire, les traites chinois sont nommés Hanjian (汉奸),soit les traites des Han, alors Han est présenté comme le seul nation en Chine. Avec arrivée du PCC, il crée des  régions autonomes pour calmer la situation, en accordant des avantages sociaux et économiques aux nations minoritaires (少数民族). 

Just Doing Business or Doing Just Business


Texte de Zhen Xia Xing

Dann, G. Elijah and Neil Haddow.  “Just Doing Business or Doing Just Business: Google, Microsoft, Yahoo! And the Business of Censoring China's Internet.”  Journal of Business Ethics, Vol. 79, No. 3 (May, 2008), pp. 219-234.

G. Elijah dann possède un doctorat en philosophie de l’Université de Waterloo ainsi qu’un doctorat en théologie de l’Université de Strasbourg. Il a enseigné et enseigne toujours la philosophie et la religion dans divers université canadienne. Son collègue Neil Haddow a un doctorat en philosophie de l’Université de Waterloo. Il enseigne dans le département des sciences politiques à l’Université du Manitoba.
Leur texte critique les compagnies d’internet occidentales qui ont choisi de faire affaire avec la Chine. Ces compagnies doivent se plier aux exigences des autorités chinoises en censurant les informations jugées inappropriées. Les auteurs expliquent comment ces compagnies violent les droits des citoyens chinois en empêchant la libre diffusion d’information. Ils analysent ensuite les justifications et excuses de ces compagnies qui s’avèrent insuffisantes. Le fait de commercer avec la Chine leur oblige tout de même à avoir une responsabilité morale. 

mardi 4 décembre 2012

Shaping the Internet in China


« Shaping the Internet in China »

Texte par Trinh Phan

HARWIT, Eric and Duncan Clark. “Shaping the Internet in China: Evolution of Political Control over Network Infrastructure and Content”, Asian Survey, Vol. 41, No. 3, May-June 2001, pp. 377-408.

Eric Harwit est un professeur associé des études asiatiques d’University of Hawaii. Duncan Clark est le fondateur et directeur administratif de BDA China Ltd. à Beijing. Cet article est l’objet d’un sondage sur l’usage d’Internet, qui a eu lieu à Shanghai pendant l’été 2000, et où trente personnes (Chinois, étrangers, officiels et universitaires) y ont répondu. Les auteurs ont tiré quelques hypothèses sur le développement d’Internet en Chine de cette enquête. 

Selon eux, la question des profits est un incitatif important pour le gouvernement de faire développer le réseau dans tout le pays. Le gouvernement chinois vise à exploiter le réseau international pour accéder aux avantages éducationnels et commerciaux étrangers. Cependant, ce but entre en conflit avec le désir de contrôler l’information. 

« China’s ‘Networked Authoritarism’ »


Rebecca MacKinnon, « China’s ‘Networked Authoritarism’ », Journal of Democracy, vol. 22, no. 2, Avril 2011, pages 32-46.

Texte de Pascale Couturier
Rebecca MacKinnon est une ancienne journaliste pour CNN à Beijing et à Tokyo. Elle est co-fondatrice de Global Voices Online et occupe un poste au Global Network Initiative, ainsi qu’au Committee to Protect Journalists. Elle a gradué de Harvard en études gouvernementales. Depuis, la majorité de ses ouvrages portent sur les enjeux reliés à internet et les nouveaux networks dans le monde contemporain.
L’article de MacKinnon tente de démontrer en quoi Internet ne démocratisera pas rapidement la Chine puisqu’il y a de nombreux problèmes à résoudre dans sa gestion avant d’en arriver-là. D’après elle, la Chine subit un «network autoritarism »  puisque le même parti reste au pouvoir malgré les nombreuses discussions sur les problèmes du pays publiées sur des sites web et médias sociaux. Certes, ces discussions peuvent parfois avoir un impact sur la politique, mais elles ne garantissent ni une plus grande liberté, ni de meilleurs droits à l’utilisateur. 

Géographie des lieux d'accès à Internet


Texte de Sumaya Flores-Bonin
Puel Gilles, « Géographie des lieux d'accès à Internet. Les conditions de l'accès public et les modèles d'usages dans les grandes villes de Chine », L'Espace géographique, 2009/1 Vol. 38, p. 17-29.

Gilles Puel est géographe au département de Sciences économiques et Gestion de l’Université de Toulouse II-Le Mirail. Il se penche particulièrement sur les questions liant la technologie et les territoires. Cette question est au cœur de l’article « Géographie des lieux d'accès à Internet. Les conditions de l'accès public et les modèles d'usages dans les grandes villes de Chine ». En effet, dans son texte, Puel fait d’abord une mise en contexte de l’utilisation d’internet en Chine, dirige ensuite le lecteur vers le phénomène des cybercafés puis en explique la réglementation à laquelle les propriétaires doivent se plier, toujours en gardant en tête qu’à cause de la grande superficie du pays, les réglementations sont plus ou moins respectées ou renforcées selon les régions. 

China’s « Networked Authoritarianism »


China’s « Networked Authoritarianism »

Billet de Jérémie Deschênes

MACKINNON, Rebecca. « China’s « Networked Authoritarianism »», Baltimore, Johns Hopkins University Press, Journal of Démocracy, vol 22., 2011, pp.32-46 

Activement impliquée dans plusieurs mouvements prônant la liberté de presse dans le monde, Rebecca MacKinnon est co-fondatrice du projet à but non lucratif Global Voices Online destiné à faciliter l’échange d’informations entre les « blogueurs » et les sources médiatiques traditionnelles. Ayant travaillé comme chef du bureau de CNN à Beijing et Tokyo, elle maîtrise parfaitement le dossier des problématiques liées à la censure et à la manipulation de l’information en Chine. Le texte China’s « Networked Authoritarianism » est la version écrite d’un exposé offert devant le U.S. Congressional Executive Comission on China en mars 2010. 

Ce texte revêt un rôle principalement iconoclaste puisqu’il tend à contredire la croyance commune corrélant démocratisation politique et démocratisation des moyens technologiques de communications ( internet, mobiles...). Tout en entérinant les facettes émancipatrices de l’internet, MacKinnon tente de démontrer que la Chine participe actuellement à l’élaboration d’un archétype de contrôle social via l’élargissement populaire de ses plates-formes technologiques. En effet, le PCC ainsi que d’autres gouvernements autoritaires instaureraient en ce moment des techniques avancées de censures, surveillances et législations afin d’encadrer l’utilisation du web à leur propre avantage. Au-delà des simples préoccupations liées à la censure du contenu, l’auteur place les législations encadrant le marché des télécommunications et des services internet comme la clé de voûte du développement démocratique des médias de masse.

Géographie des lieux d'accès à Internet


Géographie des lieux d'accès à internet. les conditions de l'accès public et les modèles d'usages dans les grandes villes de Chine

Texte d’Alexandre Ferland

Puel Gilles, « Géographie des lieux d'accès à Internet. Les conditions de l'accès public et les modèles d'usages dans les grandes villes de Chine », L'Espace géographique, 2009/1 Vol. 38, p. 17-29.

Gilles Puel est maître de conférence HDR (habilitation à diriger des recherches) en géographie et aménagement à l’Université de Toulouse 2 – Le Mirail. De plus, il est chercheur pour le Laboratoire d'Études et de Recherches sur l'Économie, les Politiques et les Systèmes Sociaux (LEREPS). Ses recherches portent sur les relations entre la filière technologies de l'information et de la communication et le développement durable, la question des mobilités et des services géolocalisés dans l’espace urbain, le développement des téléservices à la « campagne » et les interactions entre les dispositifs sociotechniques et le développement des métropoles. Ses travaux visent les grandes métropoles chinoises ainsi que les villes et l’urbanisation des campagnes européennes. Le texte de Puel analysé dans ce billet a pour sujet les cybercafés en Chine.

lundi 3 décembre 2012

Blogging alone: China, the Internet, and the Democratic Illusion?


Blogging alone: China, the Internet, and the Democratic Illusion?

Par David Bilodeau Gonthier

    James Leibold, titulaire d’un doctorat en histoire chinoise, est un maitre de conférences à la « Faculty of Humanities and Social Sciences » de l’université La Trobe en Australie, ainsi qu’un historien politique de la Chine moderne. M. Leibold se spécialise notamment sur le rôle que joue l’ethnicité, la race, et l’identité nationale dans la société chinoise contemporaine. Dans son article paru dans la revue « The Journal of Asian Studies », il cherche à démontrer l’influence de la blogosphère chinoise sur la vie sociale et politique de la société en analysant les comportements et les habitudes des internautes chinois.
Pour réaliser son étude, l’auteur a analysé des sondages sur les habitudes d’utilisation d’Internet, des recherches comparatives, et sa propre expérience avec l’Internet chinois. Il en vient à la conclusion que l’utilisation massive de blogues en Chine ne permettra pas nécessairement de révolutionner drastiquement le pays, car ces blogues, plutôt que de pousser vers une libéralisation du régime, servent surtout au divertissement et produisent de la désinformation.
    M. Leibold ne nie pas le fait que l’Internet a potentiellement le pouvoir de mener à une révolution. Toutefois, il s’est rendu compte que la majorité des Chinois utilisaient le cyber-espace pour des activités ludiques, que ce soit pour télécharger de la musique, jouer à de jeux vidéos, chercher des informations sur ses vedettes préférées, ou tenir un blogue. Il caractérise d’ailleurs ce dernier d’infotainment, un lieu où l’on donne de l’information, souvent inutile d’après l’auteur, dans l’unique but de [se] divertir. M. Leibold admet néanmoins que certains blogues peuvent avoir leur utilité dans le développement de la société chinoise, et que plusieurs discussions portent effectivement sur des questions d’ordre politiques ou sociales, ou critiquent le parti. Mais ces blogues sont rares et sont la plupart du temps noyés dans une marée de divertissement. L’auteur croit ainsi qu’Internet, au lieu de donner du pouvoir au peuple, tend à renforcer le pouvoir gouvernement qui profite alors d’une population qui se dépolitise.

The Power of the Internet in China

The Power of the Internet in China: Looking Beyond People’s Power

Texte de Grégoire Chevillat

Morozov, Evgeny, « The Power of the Internet in China : Looking Beyond People’s Power », Asia Policy, n°10, 2010, pp. 171-175.

    Evgeny Morozov est un chercheur biélorusse, il est spécialiste de l’impact social et politique des nouvelles technologies. Il contribue régulièrement au magazine américain Foreign Policy pour lequel il tient un blog intitulé Net effect. Son ouvrage phare, The Net Delusion : the Dark Side of Internet Freedom, est paru en 2011 et s’inscrit dans la lignée du présent article.

L’auteur commence à présenter la thèse d’un autre chercheur, Guobin Yang, pour ensuite mieux montrer en quoi cette thèse est erronée selon lui et nous apporter sa vision du rôle d’Internet en Chine. Guobin Yang est professeur à l’Université de Pennsylvanie et la thèse dont il est question dans l’article de Evgeny Morozov est issue de son dernier ouvrage : The Power of the Internet in China : Citizen Activism Online.

Pour Yang le plus grand avantage d’Internet en Chine est le fait qu’il crée un semblant de monde démocratique virtuel et qu’à terme, ce monde virtuel deviendra réalité et s’imposera de fait en Chine. En effet, grâce à l’activisme contestataire qu’il génère, Internet pousserait petit à petit la Chine vers la démocratie.

More than a category : Han supremacism on the Internet.

Billet par Marc-André Pagé

More than a category : Han supremacism on the Internet.
James Leibold. The China Quarterly, 203, septembre 2010. P. 539-559

    James Leibold possède un doctorat en histoire de la Chine. Son expertise est l’étude du rôle que l’identité nationale, la race et l’ethnicité ont joué dans l’histoire de la Chine. Il a écrit trois livres et au moins sept articles sur la Chine. Son dernier livre porte sur les frontières et les limites de l’identité chinoise moderne. L’auteur se fie à des recherches et de sa propre expérience pour communiquer ses arguments.

    Le thème de l’auteur est le nationalisme chinois. Il nous démontre à quel point les idées sur le thème se radicalisent avec l’Internet. Son texte débute avec un type qui, en public, gifle l’auteur d’un livre sur l’apport de la dynastie Qing dans l’histoire chinoise. Son  geste fut publiquement décrié par les intellectuels, mais nous apprenons que sur Internet et sur des blogues, le geste est applaudi et que des fonds ont même été ramassés pour venir en aide à l’agresseur.  Les internautes ont par la suite décrié la politique officielle du PCC sur le multiculturalisme chinois. Selon ces radicaux, les « Han » (l’ethnie majoritaire) sont discriminés et désavantagés par rapport aux autres minorités du pays. Selon ces internautes, les politiques du multiculturalisme sont revenues hanter le pays au complet et ils font porter le chapeau au PCC pour les évènements violents avec les Tibétains et les Ouighours. De plus, les disparités économiques entre les Han et les minorités se sont accentuées et non diminués. 

Sms, Communication, And Citizenship in China’s Information Society

Texte de Raymond Léa
Sms, Communication, And Citizenship in China’s Information Society

Kevin Latham (2007): Sms, Communication, And Citizenship in China’s Information Society, Critical Asian Studies, 39:2, 295-314

Je n’ai malheureusement pas trouvé d’information sur l’auteur.
Ce texte se concentre sur les relations entre les média chinois, le pouvoir, les subjectivités politiques et la citoyenneté via le SMS (Short Messaging Service) diffusé en Chine. En effet, le SMS constitue une importante nouvelle façon de communiquer en Chine. Il est d’ailleurs largement plus utilisé que l’internet et ce, par une plus grande population. Tout d’abord, l’auteur se questionne l’impact qu’on les sms en Chine sur les relations de la société.

En 2003, le nombre de sms a plus que doublé à 220 bilions, et ainsi le nombre n’a cessé de grandir d’année en année. Le sms a aussi transformé les interactions quotidiennes et même les célébrations traditionnelles. Par exemple, au cours de la semaine du jour du nouvel an chinois en 2005, plus de 11 billions de sms sont envoyés en Chine. En effet, la fête du nouvel an est devenu un point culminant dans le calendrier des sms, au moins 100 millions de chinois s’envoient des sms de souhait. D’ailleurs, comme la population chinoise communique de plus en plus avec leurs mobiles, le sms leurs a aussi donné une nouvelle façon de se tenir à jour de l’actualité, des nouvelles financières, des sports, des divertissements et bien d’autre genre d’information. Latham démontre alors un sondage effectué par le People Daily, en avril 2004 sur le service des sms. 45.9% ont répondu pour qu’ils utilisent le sms pour de nouvelles dispositions, 30.7% pour des informations pratiques, 28.3% pour des salutations ou des souhaits, 28% pour les photos, images et les sonneries, 27.2% pour des plaisanterie, 17.3% pour du divertissement et 9.2% pour du bavardage. Cependant, le sondage a trouvé une nette tendance à l’écart des nouvelles traditionnelles, du service d’information vers le divertissement et les interactions sociales.

Moral et affaires en Chine : un mariage difficile

Moral et affaires en Chine : un mariage difficile

Par David Imbeault

Analyse du texte «Dann, G. Elijah and Neil Haddow.  “Just Doing Business or Doing Just Business: Google, Microsoft, Yahoo! And the Business of Censoring China's Internet.”  Journal of Business Ethics, Vol. 79, No. 3 (May, 2008), pp. 219-234»

Les deux auteurs de cet article travaillent tout les deux dans le domaine de la philosophie. Au moment de rédiger l’article, Neil Haddow finissait un Ph.D. à l’université de Waterloo et se spécialisait à la philosophie morale et politique. G. Elijah Dann a étudié en théologie et a obtenue un Ph.D. de l’université de Waterloo en philosophie. L’article se situe précisément dans le champ de recherche de Neil Haddow puisqu’il y est presqu’exclusivement question de moral et de politique.

Les deux auteurs cherchent, dans l’article, à déterminer si les compagnies qui ont travaillés de concert avec le gouvernement chinois pour limiter le droit à l’information de la population chinoise ont moralement quelque chose à se reprocher et si oui, ce qu’elles auraient pu ou pourraient faire pour tenter de faire des affaires avec le gouvernement chinois tout en restant morales. Pour ce faire, les auteurs se basent avant tout sur des livres concernant le lien entre la moralité en elle-même et son lien avec les affaires. Ils font aussi appel à des ouvrages faisant le portrait de la Chine moderne et à des articles qui traite de la question de l’engagement des compagnies étrangères dans le système de censure de la Chine.

Blogging Alone : China, the Internet, and the Democratic Illusion?

Texte de Arnaud CHEN YUAN CHI AH LONE

Blogging Alone : China, the Internet, and the Democratic Illusion?

JAMES LEIBOLD
The Journal of Asian Studies page 1 of 19, 2011.
The Association for Asian Studies, Inc., 2011    à

James Leibold est un historien politique de la Chine moderne avec une spécialisation dans l'ethnicité et l'identité nationale dans l'histoire moderne de la Chine. Ses projets de recherche actuels comprennent une analyse critique de la catégorie des « Han » dans la Chine moderne, il analyse le cyber nationalisme « Han », et l’exploration de la façon dont l'Internet chinois influence le remodelage politique de l'identité, de la pratique et du discours dans la société chinoise contemporaine. Il est actuellement le coordonnateur du programme d'études asiatiques à La Trobe (Melbourne, Australie) et enseignants sur l'histoire et la politique contemporaine de la Chine moderne.

            L’article de James Leibold cherche à démontrer que se passe-t-il une fois les limites de l’état franchi (ou contourner). Il cherche à observer ces nouveaux espaces sociaux et  ces flux d’informations dans la vie public et privée de la Chine contemporaine. Il étudie le comportement et l’opinion de l’internaute chinois. Selon Daniel Drezner et Henry Farrell (l’un est un professeur en politique international et l’autre est un politologue) et leur définition du terme « blog », le blog représente le moyen le plus répandu et le plus dynamique pour communiquer sur internet. Pour les internautes chinois, le blog permet de participer à des débats (ou des discussions) au niveau national ou simplement se cantonner dans leur petit « monde » à eux. Les internautes qui souhaitent participer à ces pseudo- débats nationaux visitent les blogs, ces blogs constituent le meilleur moyen de présenter un sujet (ou débat), de promouvoir une ouverture politique, de lutter contre l’idéologie du parti (PCC) et de s’opposer (ou s’affirmer) face à cette autorité dominante. Le prix Pulitzer Nicholas Kristof déclare en 2006 qu’ « un simple blogue peut démarrer un feu de prairie » qu’avec par la « liberté d’expression » dans la blogosphère chinoise, il est possible de menacer l’autorité du PCC. Bien qu’internet puisse servir d’outil à une amélioration de la société chinoise, l’internet reste un instrument neutre et socialement malléable. 

Géographie des lieux d’accès à Internet

Texte de Vincent Dubuc-Valentine

Gilles Puel, « Géographie des lieux d’accès à Internet, les conditions de l’accès public et les modèles d’usages dans les grandes villes de Chine », Belin, L’espace géographie, 2009/1, Vol. 38, pages 17 à 29.

Gilles Puel est géographe à l’Université de Toulouse II-Le mirail ; laboratoire d’études et de recherches sur l’économie, les politiques et les systèmes sociaux. Ses études et travaux se situent à l’interface techniques/territoires/politiques publiques.

L’article de Gilles Puel nous informe sur la construction de cybercafés et ses dynamiques sociales en Chine. L’auteur se base sur trois études de types empiriques sur cinq métropoles (Pékin, Tianjin, Shanghai, Dalian et Chongqing). Ces trois études, comme nous allons le voir, portent sur comment se fait l’articulation des politiques de régulation des cybercafés par le gouvernement chinois par rapport au « jeu » des acteurs locaux, qui eux modèlent le marché des cybercafés. Les différentes manières de gérer l’espace des cybercafés par des acteurs locaux créent un espace « socio-spatial » qui forge et met en place une géographie urbaine de cybercafés. De plus, cette étude nous montre comment les usagers de ces cafés forment la construction de cet « écosystème ». De nouveaux quartiers formés de cybercafés font donc leur apparition. Pour ce faire, l’auteur va, entre autres, utiliser des revues scientifiques et des travaux qui ont été faits sur le sujet ainsi que des rapports de la CNNIC. Cette dernière est une agence gouvernementale qui dépend du ministère de l’Information qui,  tous les six mois, sort un rapport statistique sur l’Internet en Chine. Depuis 1998, le gouvernement central tente donc de stabiliser la jeune industrie de cybercafés en cherchant à  réglementant l’établissement de cafés Internet. Cette politique rencontre d’ailleurs de vives résistances.

Internet, nouveau territoire de lutte pour les opposants politiques en exil

Billet rédigé par Gabrielle Maisonneuve

Égré, Pascale, Internet,  nouveau territoire de lutte pour les opposants politiques en exil, Migrants.com, N°1240,  septembre-octobre 2002

      Pascale Égré est reporter pour le journal Le Parisien et se spécialise dans les questions sur la société et les migrations. Cet article fut sélectionné dans le cadre du dossier Lettres d’exil regroupant plusieurs autres témoignages d’exilés politiques. Celui-ci n’est qu’un aperçu des vécus des militants dans les pays où le peuple est réprimé. Nous faire partager leurs opinions et leurs expériences nous permet d’humaniser ce débat chaque jour plus enflammé. 

    L’Internet s’avéra être un outil inestimable de coordination et de diffusion de l’informationdans la  lutte contre les abus du pouvoir de l’élite dirigeante, mais s’agit-il en fait d’un cadeau empoisonné pour les militants? Cet article tiré du journal Le Parisien consiste en les témoignages de trois exilés politiques de nationalités et d’opinions différentes sur l’utilisation de l’Internet dans la lutte contre les violations des droits de l’homme commis par leur pays respectif. Une Tunisienne, un Mauritanien et un Chinois partagent leur passé et leur opinion sur la contribution de cette arme à double tranchant dans leur combat pour la justice. 

« Sms, Communication, And Citizenship In China's Information Society. »


Par Mélissande Poupart-Soucy

 Kevin Latham (2007). « Sms, Communication, And Citizenship In China's Information Society. »  Critical Asian Studies, 39:2, 295-314.

Kevin Latham est professeur invité à l’université de Beijing. Il se concentre sur l’anthropologie des médias, l’étude des médias, l’étude culturelle ainsi que sur la théorie postmoderne et poststructuraliste. Ses recherches ont porté récemment sur les médias chinois, et plus particulièrement sur les journalistes qui travaillent dans les journaux et à la télévision à Guangzhou.

Dans cet article, l’auteur veut offrir des exemples moins connus de types de médias et qui sont aussi considérés comme étant de la télécommunication. Il veut en plus faire ressortir la popularité grandissante des SMS et il désire montrer comment le développement récent de la télécommunication a influencé les relations médiatiques entre le citoyen et l’État. Pour le démontrer, il se sert surtout comme références des articles d’auteurs chinois.

Selon l’auteur, les médias servent à modeler un bon citoyen chinois et ils jouent un rôle important dans la mobilisation de la population pour des campagnes politiques et sociales.

« Blogging Alone: China, The Internet, and the Democratic Illusion? »

Texte de Thierry Parizeault

Leibold, James. (2011). « Blogging Alone:  China, The Internet, and the Democratic Illusion?», Journal of Asian Studies, pp. 1023-1041.

James Leibold est professeur à la « Faculty of Humanities and Social Sciences » de l’université de Melbourne en Australie. Il détient un baccalauréat en étude est-asiatique (université Witterberg), une maîtrise dans le même domaine (université de Washington) ainsi qu’un doctorat en histoire chinoise de l’université de Californie du Sud. Son champ de recherche s’oriente essentiellement sur les rôles de l’ethnicité, la race ainsi que l’identité nationale à travers l’histoire de la Chine, mais aussi au sein de la société chinoise contemporaine. Cet article de Leibold est un des rares où il traite de l’internet en Chine. Cette étude, où l’auteur s’appuie sur un grand nombre d’articles et de recherches de ses pairs, se penche sur les tendances et comportements des internautes chinois et dans quelle mesure le monde numérique met en place de nouvelles formes d’activisme et change la nature des rapports entre l’État et la population.

La communauté d’internautes en Chine est la plus grande qui existe à ce jour avec près de 500 millions d’utilisateurs. Lorsque nous parlons de l’internet en Chine, le débat entre le nouvel activisme chinois et les efforts du Parti pour contrôler cette nouvelle révolution numérique revient très souvent. Ce débat nous amène à nous demander en quoi cette dite révolution de l’information transforme l’identité de la société chinoise, mais aussi de quelle manière et dans quelle optique les différents acteurs qui la compose utilisent ce nouvel espace. Les nouveaux médias numériques permettent aux internautes d’interagir et de discuter sur un grand nombre de sujets. Les impacts qui en découlent diffèrent d’un auteur à l’autre. Alors que certains voient leur arrivée d’un oeil favorable et optimiste (révolution des communications, plateforme de débat publique et échange d’information de la base vers le sommet, etc.), Leibold trouve que ces conclusions peuvent être quelque peu prématurées. Avant de pouvoir dire que l’internet et les médias numériques transforment véritablement les relations entre l’État et la population, l’auteur croit qu’il faut d’abord prendre le temps d’explorer la façon dont ces nouvelles technologies regroupent et divisent à la fois les internautes et comment cela change la manière dont l’engagement social et politique se pratique au sein de la société.

"Networked Authoritarianism."

Texte de Gabrielle Renault

Rebecca MacKinnon, China's "Networked Authoritarianism." Journal of Democracy, Volume 22, Number 2, April 2011, pp. 32-46.

          Rebecca MacKinnon est une bloggeuse notoire en plus d’être Correspondante et Chef de bureau à Beijing pour la chaine télévisée CNN. Elle est aussi la co-fondatrice de Global Voices Online, un réseau international de blogueurs et de citoyens journalistes qui suivent et concentrent l'actualité de la blogosphère mondiale. Son article, «China's "Networked Authoritarianism», a été écrit à la suite du discours qu’elle a prononcé en mars 2010 pour le congrès américain sur la Chine. L’auteur y décrit les effets de «l’autoritarisme réseautique» sur le sentiment de légitimité du gouvernement chinois, ainsi que les différentes techniques déployées par ce même gouvernement pour gérer la façon dont les chinois discutent, apprennent et organisent en ligne.

          Selon elle, le sentiment de liberté que peuvent avoir les internautes chinois en parvenant à attirer l’attention du monde sur des problèmes ou des injustices qu’ils subissent, en sentant qu’ils ont la possibilité de parler et de se faire entendre, camouffle le fait que la censure opérée par le gouvernement n’a jamais été aussi sévère, et le contrôle et la manipulation des conversations aussi complets, que dans les dernières années. Cela est du en grande partie au fait que le gouvernement ne contrôle pas tout le monde, tout le temps, mais que la surveillance qu’il effectue est assez efficace et subtile pour que les chinois eux-mêmes ne soient pas conscients du niveau d’aveuglement et de manipulation auquel ils sont astreints. L’auteur explique aussi que le système de censure du gouvernement s’améliore et se renforce chaque année, si bien que la plupart des actions socialement « révolutionnaires » menées par des citoyens ordinaires ont un impact, oui, mais toujours à l’intérieur du «Grand Pare-feu Chinois», et qu’elles demeurent bloquées à l’intérieur du pays, hors de portée des médias internationaux. MacKinnon explique aussi que si certains mouvements activistes (ceux que l’on qualifie de mouvements de «coopération», i.e. qui proposent des solutions au lieu de simplement critiquer ouvertement les décisions du gouvernement) rencontrent plus de succès sur le net et ne sont pas aussi systématiquement étouffés que d’autres mouvements plus agressifs et revendicateurs, c’est que le Parti communiste chinois a adapté l’internet à sa convenance, de façon beaucoup plus réussie que ne peuvent le croire les observateurs occidentaux.

Internet Technologies in China

Kirsten E. Martin, “Internet Technologies in China: Insights on the Morally Important Influence of Managers”, Journal of Business Ethics, Vol. 83, No. 3 (Décembre 2008), pages 489-501

Texte par Catherine Gauthier

    Kirsten E. Martin est présentement assistante professeure de gestion stratégique et politique publique à The George Washington University School of Business. Elle a fait sa maitrise et son doctorat au Darden School of Business de l’Université de Virginie et se spécialise entre autre en éthique des affaires et s’intéresse aux technologies.

    Dans l’article Internet Technologies in China: Insights on the Morally Important Influence of Managers, elle analyse les questions de l’éthique et du pouvoir de la morale sur la technologie et l’influence que les gestionnaires et les développeurs ont sur son développement et son impact. Elle se base sur les recherches menées par d’autres spécialistes en Science and Technology Studies, à laquelle elle ajoute ses perspectives de spécialiste en éthique des affaires, pour développer son argumentation. Martin affirme que la technologie est sensible au temps, c'est-à-dire au processus de développement et aux phases du cycle de création d’une technologie, et au type, soit les attributs et la catégorie de technologie innovée. Ces deux facteurs influencent et sont influencés par les réalités humaines, soit d’ordre moral ou d’intérêts personnels, par l’idée de profit et les motivations à créer et distribuer une invention. 

« The Internet and the Framentation of Chinese Society. »


Jens Damm (2007).  « The Internet and the Framentation of Chinese Society. » Critical Asian Studies, 39:2, 273-294.

Texte de Samantha Gauvin

Jens Damm travaille sur plusieurs projets concernant plus particulièrement sur la technologie moderne et internet en Chine. Il a également travaillé sur la diaspora chinoise et taïwanaise ainsi que sur l’étude des genres. Il a fait sa maîtrise en sinologie et économie à l’Université de Trier en Allemagne et son doctorat en sinologie et études chinoises à l’Université de Berlin. Il est actuellement assistant professeur au «Graduate Institute of Taiwan Studies».

L’auteur de l’article étudié cherche à montrer dans quelle mesure les recherches réalisées depuis quelques années sur internet en Chine sont inadéquates: dans la majorité des recherches, internet conduit nécessairement à des développements politiques et sociaux. Ces développements seraient responsables d’une ligne directrice dépendante des innovations technologiques. Selon l’auteur, cette visée serait inappropriée pour deux raisons. Tout d’abord, elle donne aux internautes chinois un rôle différent de ceux en Occident. Ensuite, elle ignore la montée d’un mode de vie urbain et l’accentuation de la consommation depuis quelques décennies dans la nouvelle société chinoise. Ces déterminants auraient directement mené à une plus grande fragmentation et une accentuation sur l’identité politique. L’auteur utilise alors diverses recherches menées en Chine et en Occident et s’appui sur des évidences tirées du «Chine Bulletin Board Systems» (BBSs) à des fins d’argumentation.