jeudi 6 décembre 2012

Géographie des lieux d'accès à Internet


Par Fabrice Tô
Puel Gilles, « Géographie des lieux d'accès à Internet. Les conditions de l'accès public et les modèles d'usages dans les grandes villes de Chine », L'Espace géographique, 2009/1 Vol. 38, p. 17-29.

Gilles Puel est un géographe au Département de Sciences économiques & Gestion de l’Université de Toulouse le Mirail.

Tout d’abord, l’auteur commence par expliquer le fonctionnement des distributeurs Internet en Chine, qui sont tous des entreprises privées. Il explique que le gouvernement va essayer de prendre contrôle d’Internet en règlementant les cybercafés et les entreprises liées au cyberespace, mais qu’il doit avant tout faire face aux propres règlementations locales qui priment. L’auteur affirme que son texte explique comment les acteurs locaux façonnent le marché de l’Internet café et modèlent les formes de l’accès et les dynamiques urbaines. L’auteur tente d’expliquer comment ces changements vont affecter les villes, créant une nouvelle géographie des lieux d’accès à Internet qui va changer le monde urbain tel qu’on le connait. 



L’auteur explique aussi comment les cybercafés vont se développer dans les centres urbains, grâce entre autre à la fonction récréatif d’internet et à la faible possibilité en Chine d’avoir accès à de une connexion illimitée contrairement à ce que les cybercafés offrent. En effet, Internet est surtout utilisé par les jeunes pour jouer à des jeux vidéo et créer des blogs, ce qui fait des cybercafés des lieux d’interactions sociales. Dû à la faible application lois dans les cybercafés par les autorités locales, le gouvernement chinois va commencer à créer des chaînes nationales de cybercafés pour faire appliquer les règlements. Il va aussi avoir les cafés plus chics qui vont offrir des services d’Internet sans-fil et qui ne seront pas soumis à la règlementation puisqu’ils ne sont pas considérés comme des cybercafés. L’auteur semble indiquer que la proximité de ces cafés permet de développer le quartier puisqu’ils attirent une clientèle constante, donc des consommateurs pour les environs des cafés. Cette industrie permet ainsi l’apparition d’une nouvelle marchandisation de l’Internet dans des restaurants qui fournissent confort, nourriture, connexion Internet et contacts sociaux. 

À cause de la règlementation gouvernementale qui coûte très cher à appliquer, les propriétaires locaux de cybercafés n’ont d’autres choix que de rejoindre les chaînes nationales ou entrer dans l’illégalité comme beaucoup de cybercafés. D’ailleurs, cette branche clandestine d’Internet se spécialise dans le jeu. Une économie souterraine va se développer grâce à des jeunes qui vont collecter des objets dans des jeux en ligne et les revendre sur des sites spécialisés à des occidentaux contre de l’argent. Évidemment, ces endroits secrets sont situés en périphérique des centres urbains pour s’éloigner de l’autorité gouvernementale et de la police chinoise, ce qui démontre encore une fois l’importance d’Internet sur le développement géographique des villes chinoises.

L’auteur tient cependant à affirmer que son étude ne porte que sur 5 grandes villes et qu’il lui reste à évaluer l’effet de l’Internet sur le reste de la population chinoise, mais il reste que son étude semble apporter des points communs comme la rapide croissance d’Internet et de sa popularité, le développement d’un marché clandestin du jeu et des licences de cybercafés, ainsi que l’augmentation et la radicalisation des règlementations gouvernementales.

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