mercredi 5 décembre 2012

Just Doing Business or Doing Just Business


Texte de Zhen Xia Xing

Dann, G. Elijah and Neil Haddow.  “Just Doing Business or Doing Just Business: Google, Microsoft, Yahoo! And the Business of Censoring China's Internet.”  Journal of Business Ethics, Vol. 79, No. 3 (May, 2008), pp. 219-234.

G. Elijah dann possède un doctorat en philosophie de l’Université de Waterloo ainsi qu’un doctorat en théologie de l’Université de Strasbourg. Il a enseigné et enseigne toujours la philosophie et la religion dans divers université canadienne. Son collègue Neil Haddow a un doctorat en philosophie de l’Université de Waterloo. Il enseigne dans le département des sciences politiques à l’Université du Manitoba.
Leur texte critique les compagnies d’internet occidentales qui ont choisi de faire affaire avec la Chine. Ces compagnies doivent se plier aux exigences des autorités chinoises en censurant les informations jugées inappropriées. Les auteurs expliquent comment ces compagnies violent les droits des citoyens chinois en empêchant la libre diffusion d’information. Ils analysent ensuite les justifications et excuses de ces compagnies qui s’avèrent insuffisantes. Le fait de commercer avec la Chine leur oblige tout de même à avoir une responsabilité morale. 

Les géants de l’internet (Google, Microsoft et Yahoo!) ont tous participé à vendre leur technologie d’internet à la Chine. Ils ont contribué à la censure d’une manière ou d’une autre. En théorie, le respect des droits de l’homme est inscrit dans la constitution chinoise, mais peu appliqué dans la réalité. En Chine, l’information non-reliée à la politique est libre de censure. Avec ses centaines de milliers d’internautes, les autorités n’avaient pas assez de ressources humaines pour filtrer tout ce les internautes lisaient, partageaient ou commentaient. Ils ont dû faire à appel à la technologie étrangère.
Les auteurs définissent quelques termes utiles pour la suite du texte. Ils définissent la responsabilité d’une corporation comme étant la responsabilité de ses dirigeants. Un acte réprimandable doit comporter les 3 éléments suivants : savoir qu’il y a erreur, agir de façon intentionnelle et agir en toute liberté ou volontairement. Si un des éléments est absent, alors on ne peut pas tenir quelqu’un responsable de l’acte. Les trois types d’excuses acceptables sont l’ignorance, l’action non-intentionnelle et un manque d’opportunité d’agir autrement. Pour ce qui est de l’ignorance, les auteurs donnent l’exemple d’un éboueur qui jette dans le camion à ordure un sac contenant un bébé qui s’y était caché. En aucun cas, l’éboueur ne pouvait savoir qu’il y avait un bébé et donc il n’est pas responsable de cette action répréhensible. Pour l’action non-intentionnelle, on donne l’exemple d’un joueur de baseball qui frappe une balle qui frappe un spectateur causant un décès. Pour le manque d’opportunité d’agir autrement, l’auteur donne l’exemple d’un policier qui tire sur un homme menaçant qui pointait son arme en sa direction.
Les auteurs critiquent Google, Microsoft et Yahoo! pour avoir aidé les autorités chinois à censurer internet uniquement pour pouvoir gagner des parts de marchés de la censure en Chine. Les trois compagnies étaient conscientes de leur action. Lorsque le Congrès américain a convoqué les 3 géants, ils ont produits des excuses et justifications non-acceptables dont le seul but était économique. Google a créé une version chinoise (et censurée) de son moteur de recherche (Google.cn) afin de ne pas se retrouver sur la liste noire des chinois. Microsoft a participé aux programmes de censure du gouvernement chinois. Yahoo! a également produit une version chinoise et censurée de son moteur de recherche, mais a aussi contribué à dénoncer des internautes qui critiquaient le Parti Communiste. L’argument de Yahoo! était qu’il n’avait pas le choix de se conformer aux exigences chinois sans quoi il devait quitter le pays qui ne peut être une justification ou une excuse. Les auteurs  ne vont pas jusqu’à accuser les 3 géants d’avoir eu une intention criminelle de nuire aux internautes chinois, mais ils sont au banc des accusés quant aux violations des droits de l’homme.
Quant aux solutions possibles pour éviter la censure sur internet, les auteurs recommandent la désobéissance passive et la formation d’une coalition des 3 géants afin de mettre de la pression sur le gouvernement pour qu’il change ses politiques de censure, deux solutions qui ont fonctionné dans le passé.
Le contrôle qu’a le gouvernement chinois n’est pas du tout loin de s’effriter. Cependant, la voix des citoyens chinois passent de plus en plus par l’internet. Il serait intéressant de voir comment les grands réseaux sociaux américains tel que Facebook et Twitter agiraient s’ils voulaient s’implanter en Chine.

Aucun commentaire: