jeudi 6 décembre 2012

Historicizing Online Politics


Texte de Vanie-Ève Aubertin

Zixue Tai, « Review of Historicizing Online Politics : Telegraphy, the Internet, and the Political Participation in China de Zhou Yongming», The Journal of Asian Sutdies, Volume 67, numéro 1, février 2008, pp. 293-294. 

Aux dernières nouvelles, Zhou Yongming est professeur au département d’anthropologie à l’Université du Wisconsin. Il s’intéresse particulièrement à la mondialisation, au changement culturel, aux politiques économiques, médiatiques et écologiques. Il étudie le nationalisme, le tourisme, les drogues, le cyberespace en Chine. 

Le livre de Zhou Yongming est une étude comparative sur l’attitude du gouvernement chinois face à l’avènement des nouvelles technologies de la communication, c’est-à-dire l’arrivée de la télégraphie qui précède la chute de l’Empire dynastique des Qing et l’arrivée d’internet qui suit la politique d’ouverture de la Chine peu après la mort de Mao. Tout comme Christopher R. Hughes, Zhou affirme l’importance du contexte dans lequel de telles technologies sont introduites à une société. Il démontre également l’effet « mobilisant » de ces technologies. 



Toutefois, Zixue Tai, l’auteur de la revue argumente que la mobilisation engendrée par l’arrivée d’internet ne peut être comparable à un certain niveau puisque, dans le cas du télégramme, seulement une élite largement minoritaire y avait accès alors que le gouvernement chinois travaille à rendre Internet de plus en plus accessible au peuple chinois. Malgré tout, l’auteur arrive quand même à la conclusion que le télégramme eut une plus grande influence sur la sphère sociale que l’Internet pourrait le faire dû au contexte politique dans lequel ces deux technologies sont introduites. En effet, la dynastie des Qing était déjà dans une crise politique avant l’arrivée du télégramme et ce dernier n’a servi qu’à rependre cette crise au sein de l’élite intellectuelle. 

Il me semble que ce point de vue donne une profondeur historique à la problématique d’Internet en Chine en la situant dans un contexte d’histoire des communications. En effet, nous avons ainsi la possibilité de nous positionner sur une base chronologique par rapport au thème des technologies occidentales des communications et de leur influence sur la politique chinoise. Bien que l’idéologie chinoise ait beaucoup évolué depuis l’époque impériale, il n’est pas peu pertinent de faire ce parallèle surtout dans un contexte où, comme nous l’avons vu, la Chine se retourne en quelque sorte vers ses traditions qui ont précédé le courant républicain du début du siècle. 




Guobin Yang, « Online Activism », Journal of Democraty, Volume 20, numéro 3, juillet 2009, pp. 33-36.

Guobin Yang est professeur associé au département des Cultures asiatiques et du Moyen-Orient au Collège Barnard rattaché à l’Université de Montréal. Son article résume l’idéologie de l’activisme virtuel qui est au centre de son livre The Power of the Internet in China : Citizen Activism Online. 

L’activisme virtuel est la dernière forme de manifestation utilisée par le peuple. Elle se présente, sur le web, sous plusieurs formes. Selon l’auteur, il existe quatre formes d’activisme. 
1. L’activisme culturel adresse les inquiétudes de la population chinoise par rapport aux valeurs, à la moralité, à la vie quotidienne et à l’identité. 
2. L’activisme social concerne la corruption, l’environnement et l’acquisition des droits pour les minorités. 
3. L’activisme politique peut très bien englober les deux premières formes puisqu’elles adressent les tensions entrainées par le leadership en place. Il se concentre entre autres sur les droits de l’homme et les réformes politiques.
4. L’activisme nationaliste fait appel aux activistes les plus radicaux. Il dépasse les trois autres formes en terme d’intensité des causes qu’il défend, mais aussi par la fréquence dont le sujet est abordé sur le net.

Comme Hughes et Zhou Yongming, l’auteur affirme que l’utilisation d’internet dépendra du contexte dans lequel il est introduit à la société. Yang ajoute toutefois qu’elle dépend également de certaines conditions. 
1. La communauté d’internautes a un impact direct sur le rôle joué par l’activisme virtuel tant par son nombre que par ses fonctions. Cette communauté est devenue une arène de débat qui permet le fleurissement de la société et de du consensus idéologique de la résistance.
2. L’effet de la résistance des internautes dépend aussi de son ressort économique. Si la population réalisait que les activités des activistes nuisaient à l’économie nationale, le consensus serait beaucoup plus difficile à obtenir. Or, ce n’est pas le cas en Chine. 
3. L’activisme virtuel demande à ce que la communauté soit pourvue d’individus créatifs capables de réagir aux diverses attaques technologiques utilisées par l’État pour nuire aux actions du mouvement. Ainsi, une résistance technologique créative est de mise pour protéger le mouvement.

Yang affirme que les activistes virtuels ont un impact direct sur l’attitude et les politiques du Parti autant en faisant ses preuves en tant que communauté, mais également en tant que résistance technologique. Je trouve intéressant se texte parce qu’il théorise bien les concepts de l’activisme virtuel et qu’il donne un portrait positif de la capacité du peuple chinois à influencer le Parti.

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