lundi 3 décembre 2012

Moral et affaires en Chine : un mariage difficile

Moral et affaires en Chine : un mariage difficile

Par David Imbeault

Analyse du texte «Dann, G. Elijah and Neil Haddow.  “Just Doing Business or Doing Just Business: Google, Microsoft, Yahoo! And the Business of Censoring China's Internet.”  Journal of Business Ethics, Vol. 79, No. 3 (May, 2008), pp. 219-234»

Les deux auteurs de cet article travaillent tout les deux dans le domaine de la philosophie. Au moment de rédiger l’article, Neil Haddow finissait un Ph.D. à l’université de Waterloo et se spécialisait à la philosophie morale et politique. G. Elijah Dann a étudié en théologie et a obtenue un Ph.D. de l’université de Waterloo en philosophie. L’article se situe précisément dans le champ de recherche de Neil Haddow puisqu’il y est presqu’exclusivement question de moral et de politique.

Les deux auteurs cherchent, dans l’article, à déterminer si les compagnies qui ont travaillés de concert avec le gouvernement chinois pour limiter le droit à l’information de la population chinoise ont moralement quelque chose à se reprocher et si oui, ce qu’elles auraient pu ou pourraient faire pour tenter de faire des affaires avec le gouvernement chinois tout en restant morales. Pour ce faire, les auteurs se basent avant tout sur des livres concernant le lien entre la moralité en elle-même et son lien avec les affaires. Ils font aussi appel à des ouvrages faisant le portrait de la Chine moderne et à des articles qui traite de la question de l’engagement des compagnies étrangères dans le système de censure de la Chine.


Les auteurs commencent en faisant le portrait du développement de l’internet, et de son contrôle par les autorités, au cours des vingt dernières années, en prenant soin de mentionner sur quels points des compagnies ont pliées pour collaborer avec le gouvernement. Les auteurs démontrent ensuite que les compagnies ont la responsabilité morale de ne pas contribuer à la violation de droits, dans ce cas, le droit à l’information et qu’elles ont la possibilité de partir si elles ne sont pas à l’aise avec les conditions du gouvernement chinois. Ils poursuivent en expliquant pourquoi, selon eux, les compagnies en Chine peuvent être considérées «responsables» au même titre qu’un individu. Ils distinguent ensuite la justification de l’excuse, l’une cherchant à montrer que la décision était bonne, l’autre à simplement défendre la décision. 

ils distinguent ensuite 3 types d’excuses : l’ignorance, l’absence d’intention, et la coercition ou l’absence de possibilité de faire autrement. Après avoir définie chacune d’entre elles, ils cherchent à déterminer si la défense des compagnies peut convenir à celles-ci mais dans les trois cas à l’étude (Google, Yahoo! Et Microsoft), les auteurs en viennent à la conclusion que la compagnie a nui à la population chinoise. 

Les auteurs concluent en ouvrant la porte à une solution qui serait tout à fait envisageable selon eux : les compagnies formeraient une coalition pour imposer leurs valeurs à Pékin. 

Ce texte sert donc principalement à offrir un jugement strictement moral des agissements des grandes compagnies en Chine. À défaut de faire avancer les connaissances en tant que tel, il fait avancer la réflexion sur ce sujet. Ce texte vise aussi probablement une clientèle non-universitaire qui chercherait à s’informer sur l’engagement des compagnies étrangères dans le contrôle de l’information en Chine. Dans le cadre de notre problématique, ce texte peut servir à mieux comprendre le système qu’a mis en place le gouvernement chinois, dont font parties les compagnies étrangères, en Chine pour Controller l’information, et peut-être à en déceler les faiblesses, justement du coté de ces compagnies occidentales.

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