lundi 22 octobre 2012

Confucian Traditions in East Asian Modernity


Billet de Thierry Léger-Parizeault

Tu Wei-ming, Confucian Traditions in East Asian Modernity: Exploring Moral Authority and Economic Power in Japan and the Four Mini-Dragons, Bulletin of the American Academy of Arts and Sciences, Vol. 46, No. 8 (May, 1993), pp. 5-19.

Weiming est depuis fort longtemps professeur de philosophie et d’histoire et a enseigné dans de nombreuses universités, principalement en Chine et aux États-Unis. Doyen fondateur de l’Institute for Advanced Humanistic Studies à l’université de Beijing ainsi que directeur de la Harvard-Yenching Institute de 1996 à 2008, Tu est une sommité mondiale dans le domaine de la philosophie, lui qui participe à de nombreux forums internationaux de discussion dans le but d’élargir la compréhension mutuelle entre les différentes civilisations. Ces recherches et publications mettent l’accent sur la transformation moderne du confucianisme et son impact sur le développement de la région asiatique qui cherche une approche différente de ladite modernité. 

Le livre Confucian Traditions in East Asian Modernity est le résultat de discussions menées en 1991 par plusieurs spécialistes et financées par la fondation Henry Luce. Le texte de Weiming est une version abrégée du chapitre d’introduction du livre susmentionné où celui-ci obtient la contribution d’une quinzaine de chercheurs renommés afin de comprendre dans quelle mesure la dimension confucéenne influence le parcours industriel des sociétés asiatiques. 



Au cours des dernières décennies, l’Asie est véritablement devenue le nouveau centre de développement économique et industriel de la planète. Depuis les années 70 et 80, les chercheurs s’intéressent à la transformation de la région et dans quelle mesure celle-ci prend appuie sur le «modèle à suivre» des sociétés industrialisées. Ce modèle, bien qu’il soit à la base des changements survenus en Asie, s’est vu transformé du fait de la spécificité de la région sur divers aspects, notamment socioculturels. L’élément qui est mis de l’avant par Weiming et ses collègues est la dimension confucéenne de ces transformations, entre autres celles des dynamiques économiques. Bien que ces discussions regroupent une grande variété de domaines (chercheurs de tout horizon), c’est ce qui, selon Tu Weiming, permet d’approcher la dimension du confucianisme dans sa totalité et d’avoir plusieurs points de vue et opinions afin de saisir toute la portée de celle-ci. Leurs réflexions les amènent à se poser plusieurs questions, dont celle de la tradition dans la modernité. On constate clairement son influence, principalement dans les relations interpersonnelles en Asie de l’Est, mais il est encore difficile de bien cerner et définir précisément son fonctionnement au sein des différentes sphères de la société. Cela les amène aussi à se demander si la modernisation doit nécessairement se faire par l’occidentalisation et qu’il serait alors impossible d’y parvenir sans avoir certains éléments considérés comme essentiels telle l’économie de marché, la démocratie, etc.

Weiming affirme que ces discussions n’ont pas amené de véritable réponse aux diverses interrogations qui sont survenues au cours de celle-ci, mais cet exercice a permis de comprendre certains aspects et dynamiques de la modernité à «l’asiatique» dans le sens où, bien qu’elle soit substantiellement occidentale, à cause du défi que représentait l’arrivé des puissances étrangères dans la région et des réponses qu’elle devait trouvées chez elles, mais aussi en son sein pour y faire face, son développement prend une forme différente et change l’idée que l’on se fait du passe à la modernité et on peut sans contredit affirmer que la dimension confucéenne y est pour quelque chose.

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