lundi 22 octobre 2012

Confucian Traditions in East Asian Modernity


Par Gabrielle Maisonneuve
Tu Wei-ming, ‹‹Confucian Traditions in East Asian Modernity: Exploring Moral Authority and Economic Power in Japan and the Four Mini-Dragons›› Bulletin of the American Academy of Arts and Sciences, vol. 46, n.8 (Mai 1993), pp. 5-19

L’auteur est professeur de philosophie et d’histoire de la Chine à l’université de Harvard. Adepte du néoconfucianisme,  il a déjà rédigé plus d’une dizaine d’ouvrages sur la doctrine confucéenne et sa place dans la modernité asiatique.  L’extrait traité ici est un résumé du chapitre introductif de son livre ‹‹Confucian Traditions in East Asian Modernity: Exploring Moral Authority and Economic Power in Japan and the Four Mini-Dragons›› qui est une œuvre collective de plus d’une quinzaine d’intellectuels de nationalités et de spécialités professionnelles différentes s’étant consacré à la question : Comment la tradition confucéenne continue-t-elle d’influencer la transformation subie en Asie de l’est à travers les croyances, l’attitude et les pratiques communautaires et comment se fait-il qu’elle se voit rejetée, revigorée puis fondamentalement restructurée? Ce n’est pas tant la montée phénoménale depuis les années 50 de l’industrie de l’Asie de l’est qui intéresse l’auteur, mais l’émergence d’un nouveau style de vie qui accompagna cette montée.
L’innovation industrielle doit certainement entrer en conflit avec les valeurs morales d’une société, son autorité politique, la solidarité communautaire et leurs croyances religieuses. Ce livre est le fruit d’un débat de trois jours regroupant des érudits venus du Japon, de Corée du sud, de Hong Kong, de Singapour, d’Israël et d’Amérique du nord dirigé par Tu Wei-ming. Ce chapitre explique d’abord la démarche que Tu Wei-ming a prise pour lancer son analyse et trouver des réponses à sa question. Il compare sa démarche avec celles de d’autres auteurs, notamment celle de Max Weber qu’il juge trop généraliste et qui ne prend pas en considération les différences marquantes entre les sociétés asiatiques et européennes.  En effet, bien que la sphère est-asiatique ne peut être étiquetée comme étant à 100% confucianiste, sa doctrine a certainement une influence visible sur les mœurs et les coutumes qui la différencie des Occidentaux (l’importance de la piété filiale, la primauté du groupe sur l’individu, etc.). Autant qu’il soit aisé de constater les traces tangibles de la doctrine sur ces sociétés, autant il est difficile d’analyser précisément son rôle dans l’économie et l’industrialisation. Weber défend que le modèle confucéen est incompatible avec le capitalisme par sa nature ‹‹familiale›› et l’importance de la majorité sur l’individu, mais Tu Wei-ming prône qu’au contraire, ce système économique se marie bien avec la méritocratie et la quête d’amélioration personnelle de la doctrine ancestrale. Tu Wei-ming en conclut avec sagesse qu’il est impossible de saisir de manière précise la nature de la modernité est-asiatique confucéenne mais que son travail de recherche et l’apport de ses collègues intellectuels a réussi à pousser un peu plus loin l’analyse de cette question qui est encore d’actualité aujourd’hui et que son étude n’est que l’introduction de plusieurs autres  à venir. Je crois que l’apport de Tu Wei-ming au champ de recherche sur l’influence du confucianisme sur la société est immense et, qu’en effet, cette étude modeste et pertinente a déjà influencée et influencera encore les experts sur la question.

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