lundi 22 octobre 2012

Kang Xiaoguang et le projet d’une religion confucéenne


Texte de Tian Jiang

David Ownby, “Kang Xiaoguang et le projet d’une religion confucéenne:  itinéraire d’un intellectual engagé.”  Perspectives chinoises 2009/4.  Studium (Ownby KXG). 

L’auteur, David Ownby, notre Master, Professeur agrégé du département d'histoire de l’Université de Montréal
. Sa domaine de spécialisation est de l’histoire de la Chine. Dans cet article, l’auteur annalyse le parcours académique et intellectuel de Kang Xiaoguang, éminent défenseur du confucianisme et de son instauration comme religion d’État en Chine. Il démontre que le plaidoyer de Kang est ancré dans une vision utilitaire de la religion, et dans un désir pragmatique d’encourager le développement de relations saines entre l’État et la société dans la Chine du XXIe siècle.
Article nous fait comprendre que le plus grand défi de la Chine est l’absence d’idéologie convaincante, il n’existe plus aujourd’hui aucun système d’idées qui puisse apporter une légitimité. Il faut reconstruire de toute urgence la patrie spirituelle du peuple chinois. Et les autorités devraient créer leur propre religion en s’appuyant sur l’enthousiasme populaire pour les différents aspects de la pratique confucéenne.
Qui est Kang?

Kang est membre de groupes de recherche et de réflexion importants, et publie dans des revues réputées. Il a été conseiller du Premier ministre Zhu Rongji et jouit d’une cer- taine influence dans les cercles d’élite. 
Suite a l’annalyse le cas de Falungong, un mouvement spirituel chinois, fondé par Li HongZhi en 1992, ce qigong particulier comptait en 1999 environ 70 millions de pratiquants. Depuis 1999, concurrençant le Parti communiste chinois (PCC) comme organisation sociale, il fait l'objet d'une répression en République populaire de Chine, qui procède à des arrestations et des emprisonnements accompagnés de torture. Kang pense que les chinois ont besoin un soutient religieux, donc il a proposer le confucianisme pour développer la relation entre l’État et la société.
La proposition de Kang Xiaoguang reflète une évaluation pragmatique de l’influence de la religion sur les relations entre l’État et la société, une vision que l’on trouve rarement dans les commentaires sur la religion publiés en Chine, et qui est largement fondée sur une fine analyse des origines et des conséquences de l’affaire du Falungong. Kang propose que le gouvernement chinois modifie sa position d’antagonisme envers la religion. Les autorités devraient créer leur propre religion en s’appuyant sur l’enthousiasme populaire pour les différents aspects de la pratique confucéenne. Et cette pratique devrait être structurée en un mouvement conscient et organisé. Si le projet est utopique, il n’est certainement pas sans logique, même s’il pose implicitement la question du degré réel de sécularisation atteint par la société chinoise.



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