lundi 22 octobre 2012

La Chine face au défi des Jeux olympiques


Texte de Ambre Combe

Niquet-Cabestan Valérie, « La Chine face au défi des Jeux olympiques », Politique étrangère, 2008/2 Eté, p. 253-266. DOI : 10.3917/pe.082.0253

Docteur en science politique, Valérie Niquet-Cabastan, spécialiste de la politique internationale est une japonologue et sinologue reconnue. Directrice du centre Asie de l'Institut Français des Relations Internationales depuis 2005, elle est l’auteur de nombreux ouvrages et articles de références sur les questions stratégiques en Asie, et surtout concernant la Chine. 
Dans cet article publié juste avant les Jeux Olympiques (JO) de Pékin en 2008, l’auteur s’interroge sur l’instrumentalisation de cet événement par le gouvernement chinois, qui s’en servirait pour légitimer son pouvoir et montrer à la communauté internationale que la Chine est un acteur avec lequel il faut compter à nouveau. De fait, elle démontre que dès le départ la volonté de Pékin est de politiser les Jeux afin de diffuser la notion de « grandeur »  chinoise retrouvée et unifiée et pour ce faire, s’appuie sur les propos de membres du gouvernement et autre articles pour étayer ses propos. 
Les JO sont l’occasion pour le pays organisateur de procéder à de nombreux, et coûteux investissements dont le but premier est de véhiculer une image positive du pays. Le gouvernement chinois est alors face à un dilemme auquel il n’a jamais fait face jusque là. En effet, il s’agit d’un événement dont la portée planétaire exige la présence de nombreuses personnalités publiques et politiques étrangères, mais également les médias étrangers. Il s’agit alors de gérer les relations entre les différents acteurs qui ont des objectifs et des attentes très différentes voir complètement opposés : la Chine veut réaffirmer sa puissance et le monde qui attend son ouverture.

Malgré une volonté de tout contrôler, le parti au pouvoir réalise bien vite que l’information est peu maitrisable et qu’ils doivent faire des concessions afin de répondre aux normes et exigences internationales. Cependant, la gestion de ces deux points n’est pas aisée et la Chine est dans une situation critique car la marche à suive est incertaine du fait de sa nouveauté. L’organisation des JO est faite en parallèle d’une crise politique (tensions avec le Tibet), d’une gestion de catastrophe naturelle (séisme) et donc mise en avant de la question environnementale, mais aussi et surtout de tensions internes liées à l’ouverture du pays sur le monde. 
Niquet-Cabestan démontre également que si la Chine a usé des JO à des fins politiques, le reste du monde n’a pas été en reste. La communauté internationale a effectivement eu les yeux braqués sur la Chine en attente de réforme à tous les niveaux : politiques, économiques et sociaux mais aussi en terme de politique étrangère. Des pressions exercées tout au long de l’organisation des Jeux et pas seulement par les organisateurs internationaux, ont poussés le gouvernement à quelques réajustements bien que l’on puisse s’interroger sur la validité de certains d’entre eux. 
Pour finir, elle conclue son analyse par le fait que le choix d’utiliser les JO comme moyen de reconnaissance internationale remet en question la légitimité même du parti alors même qu’il s’agissait de démontrer sa puissance à a scène internationale.



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