lundi 22 octobre 2012

Redéfinir la Démocratie et les Droits de l'Homme?


Texte de  David Bilodeau Gonthier

Wang, Alex. « Redéfinir la démocratie et les droits de l’homme? », Revue internationale et stratégique, Armand Colin, 2011/1, no81, p. 95-102.

L’auteur du texte, Alex Wang, est un docteur français en philosophie, ainsi qu’un membre du club XXIe siècle. Ce club est en fait un réseau en France qui cherche à valoriser la diversité française et l’idée d’égalité des chances. Le club XXIe siècle lutte aussi contre les préjugés, et veut démontrer, à l’aide d’exemples positifs français, que la diversité est un atout pour un pays. Son article paru en 2011, « redéfinir la démocratie », est son seul ouvrage disponible en ligne à ce jour. 
Dans ce texte, l’auteur s’interroge principalement sur la définition de la démocratie moderne en se basant sur l’observation des transformations qui ont lieu au sein du gouvernement chinois. Selon Wang, le système politique chinois actuel, caractérisé par un monopartisme (le Parti communiste chinois) géré par un comité exécutif, a très bien fonctionné au courant des 30 dernières années. Durant cette période, la Chine a connue un important développement économique qui lui a permis de se hisser au deuxième échelon mondial en termes de PIB en 2010, de maintenir sa croissance même lors de crises mondiales, et aussi de faire reculer drastiquement la pauvreté sur son territoire entre 1981 et 2004 (passant de 652 millions de chinois vivant sous le seuil de pauvreté à 135 millions). 

Toutefois, ce système serait en cours d’évolution vers ce que l’on pourrait qualifier de démocratie à la chinoise. Pour venir répondre à certains dysfonctionnements économiques, à la corruption, et à la grogne populaire qui grandit, le PCC affiche aujourd’hui des signes de flexibilités et d’ouverture vis-à-vis de l’idée de démocratie afin de conserver sa légitimité.  Derrière l’illusion du parti unique se cache la naissance d’une participation populaire à la vie politique, comme le démontre l’apparition des élections directes locales et des comités villageois. Il y aurait donc une notion d’équilibre entre les intérêts du parti, qui veut rester au pouvoir, et ceux de la société chinoise, qui recherche une plus grande participation dans le système étatique. Alex Wang qualifie même ce nouveau système propre à la Chine de « démocratie fondée sur le monopartisme ». 
D’ailleurs, ce début de démocratie pourrait éventuellement prendre de la vitesse et s’étendre à toutes les couches administratives. D’après l’auteur, les puissances occidentales menant présentement des croisades mondiales en faveur de la démocratie et des droits de l’homme n’ont pas à essayer d’influencer le cas de la Chine. Ces deux éléments proviennent d’un contexte et d’une histoire qui est propre à une nation; ils proviendront alors de l’intérieur lorsque le système chinois actuel connaîtra un ralentissement, ou ne fonctionnera tout simplement plus. 
Wang termine son article en citant l’exemple d’un groupe de réflexion du Parti communiste à Pékin qui souhaiterait adopter « un plan global de réforme du système politique ». Ce plan global cherche à imposer une liberté de vote, une diminution de la censure, et une limitation du pouvoir du PCC d’ici 2020, puisqu’ils sont convaincus qu’un tournant démocratique est nécessaire pour enrayer les divers problèmes auxquels fait face le pays. L’importance que l’auteur porte à ce mouvement, et plus globalement à la démocratie tout au long de son texte, démontre ainsi un point important du contexte chinois actuel : celui qu’un recyclage du confucianisme, en tant qu’idéologie politique, n’est pas la seule option envisagée par le gouvernement pour renouveler son système.

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