lundi 29 octobre 2012

A quoi sert le Parti Communiste Chinois ?


Texte de Grégoire Chevillat


Vermander Benoît, « A quoi sert le Parti Communiste Chinois ? », in Etudes 2005/4, Tome 402, pp. 461-470.


Benoît Vermander est un sinologue et politologue français, directeur de l’Institut Ricci de Taipei – un organisme qui travaille sur la langue et les religions chinoises – depuis 1996. Il est également consultant auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Ses travaux ont pour objet les religions chinoises, la minorité Yi dans le Sichuan, et la place de la Chine dans la mondialisation. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et notamment La Chine ou le temps retrouvé, les figures de la mondialisation et l’ascension chinoise paru en 2008.

Dans cet article, l’auteur nous présente les difficultés auxquelles fait face le parti communiste chinois à l’heure actuelle, il nous en explique les causes et montre les issues possibles à cette crise.

Bien que le parti apparaisse légitime aux yeux de nombreux Chinois de par le chemin qu’il est parvenu à faire parcourir à l’ensemble de la société chinoise depuis 30 ans – indépendance nationale, progrès économique, reconnaissance internationale, hausse du niveau de vie moyen, stabilité politique…etc. – l’auteur insiste sur le fait que les manifestations populaires de mécontentement se font de plus en plus nombreuses. Ainsi, il y a eu, en 2003, huit fois plus d’évènements de ce type que dix ans auparavant ; c’est dire si depuis le début des années 2000, une tendance d’insatisfaction est sous-jacente à la société chinoise.



Dès lors, l’auteur se demande quelles sont les causes de ce phénomène. La première est de nature économique : les flux d’informations libres et la pluralité de la société civile sont nécessaires au développement de toute économie, ainsi le parti peut apparaître comme un frein au développement et à la modernisation. La seconde cause concerne la corruption : la part de celle-ci dans le PIB est évaluée à au moins 5%, au pire à 15 % !

Benoît Vermander poursuit en exposant les tentatives de réponses à ces accusations qu’a fournies le parti au cours des dernières années. La principale a été pour le régime de tenter de trouver un nouveau souffle de légitimité en « étendant le rayonnement de la civilisation chinoise » ; cela s’est concrétisé par l’organisation des Jeux Olympiques en 2008, la mise en place de nouveaux programmes en terme de conquête spatiale, la volonté d’avancer dans le projet du rattachement de Taiwan à la « mère-patrie »…etc. D’autres pistes ont été explorées par le parti mais aucune n’a donné satisfaction et le régime cherche toujours la bonne voie pour se réformer condition sine qua non afin de pérenniser son pouvoir.

L’auteur termine son exposé en nous faisant part d’une hypothèse de Jean-Pierre Cabestan, sinologue français, qui estime que, pour se maintenir, le parti va sans nul doute se tourner vers un « autoritarisme assoupli » dans lequel il garderait son monopole politique tout en accordant plus de libertés aux « élites nouvelles » en gérant les conflits par une refonte modernisatrice du système judiciaire.
L’auteur met cependant en garde le régime chinois, les marges de manœuvre ne sont pas larges : il s’agit de trouver un équilibre entre trop de réformes – et dans ce cas il perdrait son « essence et sa cohérence » – et trop peu – et il perdrait ainsi tout soutien populaire à moyen terme...


Cet article apparaît essentiel pour notre cours car il décrit bien en quoi la transformation du parti est nécessaire pour la survie du régime actuel en Chine. Du parti dépend l’Etat chinois tout entier, d’où l’obligation de réformer ! Par ailleurs l’analyse des causes de la crise politique actuelle est étayée et intéressante, et les pistes proposées par Benoît Vermander pour sortir de cette impasse le sont tout autant. On peut cependant dire que le titre de l’article semble un peu « aguicheur » car l’auteur ne répond pas pleinement à la question qu’il pose…

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