lundi 29 octobre 2012

« Intellectual Effervescence in China »


Texte de Ambre Combe

« Intellectual Effervescence in China », The Great Learning, chap. 42 of the Book of Rites. For a standard translation, seeWing-tsit Chan, trans, and comp., A Source Book in Chinese Philosophy (Princeton: Princeton University Press, 1973), 86-87.

Considéré comme l’un des piliers du néoconfucianisme contemporain, Tu Wei Ming est un philosophe et historien. Né en Chine, il poursuit ses études à Taïwan et plus tard aux Etats-Unis où il a été entre autre directeur de l’institut d’Harvard Yenching (fondation qui prône la communication au sein de la communauté universitaire et encourage la recherche dans le domaine des études est asiatiques. Il a rédigé de nombreux livres et articles dont le thème reste le confucianisme. Cet article est dans la lignée de ses travaux dans la mesure où il analyse comment la Chine a traversé une période de crise intellectuelle et de transition pour se redéfinir par rapport à elle même et à la tradition et modernité occidentale. Pour ce faire, l’auteur s’appuie sur des livres et articles mais aussi sur des théories philosophiques démontrées et des faits historiques. 
Ainsi, il introduit son sujet par l’admission de la réussite du modèle américain, à la suite de la guerre froide, alors que la Chine vie une crise profonde remettant en question l’identité national du pays ; le gouvernement a conscience de ne plus répondre aux besoins de la société et pour retrouver un quelconque leadership se doit de se reconstruire.
L’auteur enchaine par le fait que les Etats-Unis ont un soft power qui lui permettent de véhiculer ses valeurs facilement. Il ajoute que les valeurs capitalistes ne sont pas les seules et que les notions de liberté et de droits humains sont primordiales. La chute du bloc soviétique pousse la Chine à une remise en question de son système ébranlé par la disparition de l’URSS.

De fait, il utilise l’analyse de Parsons pour qui le modernisme rime avec capitalisme et font des Etats-Unis l’idéal type à atteindre par les autres sociétés. Si son approche est quelque peu réductrice, d’autres lui reconnaissent « les prémisses de l’universalité et de l’égalité ». La chute de l’URSS semble confirmer sa théorie et justifier la transposition d’un système à un autre. Toutefois, l’auteur nuance cela car le modèle américain n’est pas a condition sine qua non pour rassembler ces deux concept et, seul les Etats-Unis ont été capable de construire une société civile viable. L’ouverture de la Chine entraine un débat s’articulant autour du choix idéologique permettant une application politique et économique concrète. Ceci découle sur l’admission publique que ni le marxisme ni le léninisme n’apportent touts les réponses et conforte la communauté internationale dans le fait que la Chine renonce au socialisme. L’idée émerge u niveau interne que la Chine peut profiter d’une économie de marché sans pour autant adopter le modèle démocratique occidental, il s’agit donc pour la Chine de créer son propre modèle.
L’une des raisons expliquant les difficultés des théoriciens à trouver une solution est le fait que le socialisme a été un choix conscient obligeant les intellectuels à respecter les directives du parti sous peine d’être marginalisés. L’expérience du socialisme a porté un grand coup à la communauté intellectuel chinoise. Celle dernière n’a, en effet, pas pu remplir son rôle et offrir de nouvelles perspectives au pouvoir en place pendant des années, du fait de l’organisation même du système ou absolument tout est contrôlé par l’état. Ainsi, le parti étant à l’origine de cette effervescence intellectuelle devenant un pouvoir à la fois politique et moral donc critiquer le parti revient à remettre en cause la marche vers la modernité. A partir des années 80, les réformes économiques se font au détriment des intellectuels faisant perdre au parti de sa crédibilité. Les intellectuels prennent la décision de réagir subtilement (n’oublions pas Tiananmen). Toutefois pour pouvoir remplir leur rôle, les intellectuels doivent construire une réelle société civile qui aiderait à la création d’un nouvel ordre politique. L’après Tiananmen prouve que rien de tout cela ne se mettra en place et, l’idée d’allier une politique d’ouverture à un système de contrôle centralisé semble utopique.
L’auteur ne donne pas de solution. Il s’interroge juste sur l’avenir de la Chine car il est certain que le parti est amené à plus ou moins long terme à une restructuration politique. Cette dernière pourrait prendre plusieurs formes tant qu’elle répond aux besoins de la population et s’insère dans un monde de plus en plus interdépendant.
Cet article est une analyse critique assez objective de l’évolution du rôle des intellectuels dans l’idéologie politique de la Chine. On y perçoit toutes les difficultés rencontrées par les intellectuels depuis les années 80, et on comprend mieux pourquoi aujourd’hui la Chine à toujours autant de mal à construire son identité et par ricochet pourquoi les occidentaux ont donc du mal à la cerner.

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