mercredi 31 octobre 2012

Regimenting the Public Mind


Texte de Vanie-Ève Aubertin

BRADY, Anne-Marie. «Regimenting the Public Mind: The Modernization of Propaganda in the PRC», International Journal, Vol. 57, No 4, Automne 2002, pp.563-578.

Anne-Marie Brady est une Sinologue qui s’intéresse particulièrement  à la politique et aux médias chinois. Elle est professeure associée à l’université de Canterbury en Nouvelle-Zélande. 

Sur un point de vue méthodologique, l’auteur considère que l’attitude du parti avec la propagande aide à comprendre ses intentions face aux changements éprouvés dans le pays depuis la mort de Mao et la chute de l’URSS. Elle définit la propagande comme étant la publicisation des activités du gouvernement et l’éducation du peuple. Elle analyse le contexte historique et politique par le contenu des messages de propagande, elle réalise une étude comparative de la définition de «Relations Publiques» entre l’occident et la Chine. Elle analyse des messages de propagande diffusés par le biais des nouveaux médias pour déceler l’attitude du PCC devant ces médias ainsi que le contrôle qu’ils en font. 



Dans le contexte de la discussion sur la légitimité du parti et sur la cohabitation entre renouveau spirituel et marxisme, Brady nous donne une vue d’ensemble assez spectaculaire. Elle explique comme la propagande sert à maintenir le PCC en place suite à la chute des idées marxistes-léninistes au sein du parti grâce à la promotion d’un monopartisme comme étant le seul système valable et disponible en Chine. Ce système se voit attribuer les valeurs nationalistes typiquement chinoises et une mentalité antioccidentale par la publicité du Parti. L’auteur affirme qu’une transformation profonde s’est opérée au sein du parti sur le point de vue des mentalités et que cela influence les messages de propagande du PCC. Brady aborde également le sujet des nouveaux médias, la télévision et internet et de l’utilisation qu’en fait le Parti et l’influence de l’apparition de ces nouvelles sphères de communication sur la politique chinoise. 

Tout d’abord, l’auteur aborde l’unité de la mentalité qui est visée par le PCC dans ses multiples campagnes de propagande. Le Parti tente de reconstruire une culture chinoise sur les bases des valeurs du Parti comme la civilisation spirituelle. Il suggère ainsi un nouveau type de comportement récupérant ainsi l’image du héros révolutionnaire des années 1960. On rejette également la culture occidentale considérant que celle est chinois est nettement supérieur tout en accordant aux techniques occidentales une certaine valeur puisqu’elles sont utilisées au sein du parti entre autres, nous le verrons, dans les processus de propagande. 
Face à la chute du communisme en URSS, le Parti réagit en faisant comprendre au public que le monopartisme est l’unique système valable et en démontrant comment la Chine communiste est supérieure à la Russie postcommuniste. 

Ensuite, Brady soulève que, depuis la fin du régime maoïste, le PCC s’est tourné vers des méthodes occidentales de publicité pour renouveler ses messages de propagande. Elle argumente son point en  soulignant les liens qui peuvent être faits entre les définitions que les spécialistes américains en Relations Publiques élaborent sur le sujet et la philosophie propagandiste des politiques du PCC. (pp. 571-572) De plus, elle retrace l’histoire géopolitique des théories en Relations Publiques. Apparemment, celles-ci datent du début du 20e siècle et auraient été élaborées aux États-Unis pour ensuite avoir été empruntées par les Allemands pour servir à la propagande nazie pour voyager en URSS et finir en Chine. Brady remarque l’importation en Chine des ouvrages écrits par les théoriciens américains des Relations Publiques au cours des années 80. Enfin, Hu Ningsheng produit un ouvrage qui suit la philosophie de ces grands théoriciens. Il dresse une liste d’actions concrètes qui résume l’attitude que devraient adopter les leaders politiques chinois pour obtenir l’approbation populaire. (Au bas de la p. 573)  On remarque que ces gestes sont courants chez nos leaders politiques ici en Occident. 

Enfin, l’auteur adresse la question de l’apparition des nouvelles sphères de communication avec la télévision et l’internet. Des campagnes publicitaires sont lancées  pour promouvoir la nouvelle «nouvelle Chine» du PCC. L’auteur explique qu’il y a deux écoles de pensée en ce qui a trait à l’apparition d’internet en Chine. La première suggère que l’internet mènera à éducation du peuple par des sources extérieures et cela entrainera la fin du Parti. La deuxième affirme qu’elle est utilisée comme un instrument de propagande supplémentaire par le Parti. 
Avec l’apparition du capitalisme en Chine, on voit aussi apparaître des médias «alternatifs» et autofinancés qui touchent surtout les jeunes comme la radio et les journaux. L’État trouverait tout de même les moyens de contrôler le contenu par son influence. 

Finalement, l’auteur défend que, grâce à sa capacité d’adaptation, le PCC fût capable de maintenir la direction en Chine malgré la chute des idées communistes. 


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