lundi 26 novembre 2012

Tracing the Route of China’s Internet Censorship

Texte de Gabrielle Maisonneuve

Feng, Guangchao Charles et Steve ZhongshiGuo, Tracing the Route of China’s Internet Censorship: An Empirical Study, www.elsevier.com/locate/tele, publié le 12 septembre 2012, 11p.

    Guangchao Charles Feng est professeur au Hong Kong BaptistUniversity et a rédigé plusieurs articles consacrés aux nouveaux médias en Chine et à la censure que celle-ci lui impose. Steve Zhongshi Guo est également affilié au Hong Kong BaptistUniversity mais en tant que directeur associé pour l’Institut de Journalisme et Société. Il a travaillé comme journaliste durant 7 ans avant d’obtenir un doctorat en communication politique. Il a rédigé depuis et encore aujourd’hui énormément d’articles concernant l’émergence des nouveaux médias et leur impact sur la communauté.

    Cet article est consacré à l’aspect plus technique de la censure de l’Internet en Chine. Comment le système de censure fonctionne-t-il là-bas? Les auteurs, à l’aide de programmes électroniques, de testeurs et en se fiant aux travaux de recherche d’experts en informatique, au travail de recherchistes et à l’opinion du public et institutions chinoises, ont tenté de cerner le processus derrière la censure de blog et sites web, le niveau d’implication du gouvernement et la réaction des internautes. Pour ce faire, ils ont testé 23 sites web bloqués en Chine provenant de l’étranger, de Hong Kong en plus de sites domestiques. Ils ont identifié 5 méthodes de censure : le contrôle des ACL (Access Control List), le blocage des URL (Unique Ressource Locator) et des DNS (Domain Name Servers), le recodage des BGP (Border Gateway Protocol) et, le plus connus, le filtrage de mots clés. Les résultats de cette censure varient selon la méthode employée : le filtrage de mots clés, par exemple, si l’on entre ‹‹4 juin›› ou ‹‹Falun Gong›› dans un moteur de recherche comme Baidu, cela peut entrainer une coupure avec la connexion au serveur ou afficher un message indiquant que la recherche n’a donné aucun résultat et suggérer d’autres mots clés approuvés par le parti.


    Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le système de censure en Chine n’est pas aléatoire ni chaotique, c’est un procédé très structuré et hiérarchisé. Des milliers d’employés au service du gouvernement ont comme devoir de filtrer le web à la recherche de sujets ‹‹tabous›› et effacer le message ou la page problématique. Énormément de sites provenant de l’étranger comme Youtube, Facebook ou Twitter sont tout simplement bloqués en Chine qui procure à la cybercommunauté des copies chinoises du produit confisqué tel que Baidu et Youku. Cela permet au PCC de réduire l’accès à l’information et de bénéficier monétairement de la censure de la compétition.La Chine ne peut nier qu’Internet est un outil puissant de contrôle de la population locale, mais qu’il s’agit d’un phénomène beaucoup trop complexe et vaste pour qu’elle est pleine emprise dessus. Grâce aux proxys, aux hackers ou tout simplement par inattention des censeurs, une partie de la population chinoise peut encore avoir accès aux informations classifiées par le gouvernement et contester.

    Les auteurs sont satisfaits des résultats de leur recherche. Ils ont réussi à dresser des graphiques avec les données récoltées et en tirer comme conclusions que le système de censure en Chine est redoutable mais pas infaillible et que le gouvernement travaille chaque jour plus fort pour remédier à cette situation. Cet article est enrichissant sur les méthodes et processus derrière la censure du web, mais il est plutôt aride et difficile à suivre pour une personne qui est nouvelle au langage informatique. Guangchao Charles Feng et Steve Zhongshi Guo espèrent que cette étude mènera à d’autres plus poussées et plus concluantes et, le problème suscitant chaque jour un débat plus enflammé, autant en Chine qu’à l’international, les probabilités d’un tel cas sont très fortes.

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