lundi 26 novembre 2012

Les frontières chinoises de l’Internet

Texte de Marc-André Pagé


Les frontières chinoises de l’Internet
Douzet, Frédérick. Hérodote, 2007/2 no 125 p. 127-142. DOI: 10.3917/her.125.0127


Frédérick Douzet est Maître de conférences à l’Institut français de géopolitique et membre de l’Institut universitaire de France. Elle est également membre du comité de rédaction de la revue « Hérodote ». Ses recherches portent sur les questions de géopolitique urbaine et les évolutions géopolitiques contemporaines de la Californie et des États-Unis. Elle s’intéresse aussi aux enjeux géopolitiques du cyberespace et des médias. Elle se base sur des recherches pour démontrer le fonctionnement de l’Internet en Chine.
L’auteure débute son texte avec un court historique de l’avènement de l’Internet en Chine. En 1995, 5000 utilisateurs eurent la possibilité de naviguer sur le net.  Le gouvernement chinois réalisa rapidement que l’internet devait être contrôlé. Si au début les utilisateurs se butaient à de nombreuses procédures administratives pour avoir accès à une ligne, le processus fût largement facilité par la suite, devant les multitudes avantages que l’Internet offrait pour le développement technologique et économique de la Chine. Par contre, le gouvernement depuis 1995 contrôle et surveille tout ce qui se passe,  sur la toile. Le gouvernement craint toujours de voir afficher en ligne des nouvelles idées libérales, des manifestations et des critiques qui pourraient menacer la légitimité du Parti Communiste.
Le gouvernement a toujours réussi à contrôler, censurer et filtrer tout ce qui est « sensible » sur internet. En utilisant une technologie avancée et une main-d'œuvre abondante, le niveau de censure d’internet en Chine est presque aussi efficace que celui des médias traditionnels. L’auteure nous démontre ensuite comment l’État s’y prend pour physiquement contrôler l’Internet. L’aide des compagnies étrangères y est pour beaucoup dans l’efficacité du contrôle d’Internet. Une liste de lois et règlements nous est fournie par l’auteure. À ses dires, ces lois sont la plus part du temps appliquées très arbitrairement, ce qui ne fait que semer encore plus de confusion dans un système déjà complexe. Dans une autre partie du texte, l’auteure nous décrit comment la Chine se sert de l’Internet pour véhiculer sa propagande et faire l’éloge du Parti. D’ailleurs, l’auteure résume bien cette partie en disant : « Le gouvernement chinois a ainsi démontré que l’Internet peut être « développé et stérilisé en même temps ».
Cependant, même si la Chine semble en parfait contrôle de la situation, l’auteure nous démontre le contraire. De nombreuses techniques nous sont présentées pour contourner la « Grande muraille du net ». L’auteure donne l’exemple de serveurs dont l’adresse change à tous les jours et qui restent indétectables. Nous pouvons par contre nous douter que la Chine, encore avec l’aide de compagnies informatiques étrangères, trouvera un moyen de les détecter. Même si le nombre d’internautes ne cesse d’augmenter, le gouvernement préfère toujours contrôler l’internet que d’améliorer la qualité de l’accès et du contenu.
Ce texte rejoint parfaitement ce que nous avons vu en classe. La Chine ne peut ignorer le phénomène qu’est devenu Internet. L’ouverture de la Chine sur le monde a été réalisée en partie grâce à l’internet et une bonne partie de la population est en mesure d’en bénéficier. Beaucoup de questions peuvent se poser à la suite de cette lecture. Le Parti Communiste sera-t-il qu’un simple spectateur et laissera la « police de l’internet » faire la sale besogne à sa place ou se servira-t-il de l’internet comme médiateur entre lui et sa population? Qu’arrivera-t-il si la Chine dérèglemente l’Internet? Se créera-t-il un nouvel ordre ou un désordre dans la vie politique du Parti?

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