mercredi 7 décembre 2011

Social Unrest in China


Texte de Maxime Brunet


Thomas Lum. « Social Unrest in China », Congressional Research Service (CRS) Reports and Issue Briefs, 2006, Paper 19, p.1-16


Thomas Lum est diplômé de l’université de Berkeley et un spécialiste des affaires asiatiques. Il travaille présentement pour le Congressional Research Service (CRS), une agence fédérale pour laquelle il produit des études consultatives sur les affaires étrangères, la défense et le commerce. C’est sous cette charge et pour le Congrès américain qu’il publie cet article sur la question des troubles sociaux en Chine à l’heure actuelle.  


Poursuivant la tâche requise par le CRS, Lum fournit ici une étude sur l’accroissement considérable des troubles sociaux qui ont accompagné la croissance économique de la Chine dans les années 80. Ainsi, l’auteur se questionne sur les causes de ce phénomène, sur les réponses apportées par le gouvernement chinois, sur les implications pour le PCC et il propose des politiques applicables pour le Congrès américain. Pour ce faire, l’auteur se base sur plusieurs études et utilise de nombreux exemples récents de troubles sociaux. 



Lum s’attarde tout d’abord à décrire les manifestations de ces troubles en les rassemblant sous des vecteurs communs. Ainsi, les ruraux sont particulièrement touchés avec la multiplication des confiscations des terres se faisant sans rétributions justes. Des propriétaires immobiliers subissent également ce traitement dans des zones urbaines. Aussi, les travailleurs mis au chômage par les entreprises d’État prennent activement part aux manifestations tout comme les travailleurs mal traités, spécialement dans les zones économiques spéciales. Pour répondre à ces manifestations, le gouvernement s’est appliqué à apaiser les manifestants en implantant des mesures sociales et en punissant les organisateurs. 


Lum en vient cependant à la conclusion que le PCC ne fait qu’acheter la stabilité puisqu’il ne s’attaque pas aux sources fondamentales des troubles sociaux. En effet, l’accroissement des inégalités économiques, l’institutionnalisation de la corruption et le manque d’institutions démocratiques sont les éléments constituant le vrai nœud du problème. En contrepartie, bien qu’il s’agisse souvent de la dernière option envisageable pour les manifestants, ceux-ci ne sont pas assez organisés et liés à des groupes influents tels les intellectuels et les étudiants. C'est pourquoi Lum croit que le PCC va probablement réussir à contenir ces instabilités par des mesures qui jumèlent répression et politiques favorables aux plus démunis, ceci tout en promouvant la croissance économique. Finalement, face à cette situation, l’auteur fait des recommandations au Congrès dans l’optique de sauvegarder les investissements américains et de promouvoir les droits de l’homme. Par exemple, accroître l’assistance à démocratie locale, la société civile, les droits des manifestants, etc.


Il faut bien remettre cet article en contexte, il s’agit d’une analyse dédiée au Congrès américain. Malgré cela, ce texte fournit une analyse de la situation qui, bien que ce soit une vulgarisation, présente un résumé organisé et compréhensible du phénomène. Ainsi, dans l’optique de notre thématique, il s’agit d’une présentation des conséquences de la croissance économique sur les inégalités sociales et sur les malaises profonds de la société chinoise postcommuniste. 





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