mardi 6 décembre 2011

Le sens du juste en Chine


Texte de Julien Parenteau


"Le sens du juste en Chine:  En quête d’un nouveau droit de travail"


Ce texte a été écrit par Isabelle Thireau et Linshan Hua. Isabelle Théreau est directrice du Centre d’Études sur la Chine moderne et contemporaine à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (l’EHESS). Elle est une spécialiste en sociologie des normes et de la justice, de la migration interne et des milieux ruraux. Elle est également spécialiste du travail et des nouvelles relations salariales.


Linshan Hua est, quant à elle, professeure au Centre d’Études sur la Chine moderne et contemporaine. Son champ de spécialité touche sensiblement le même que celui d’Isabelle Thireau. En fait, il s’agit de deux spécialistes de la révolution culturelle.



« Le sens du juste en Chine » débute par une mise en contexte de ce qui s’est produit à la fin des années 1970. Les deux auteures soulignent qu’à la fin des années 1970 la Chine entre dans un changement profond, puisque le gouvernement chinois délaisse le totalitarisme. Par ce fait, il abandonne « […] sa prétention à contrôler tous les aspects de la société et toutes les sphères d’existence des individus ». Malgré la fin du totalitarisme, le gouvernement chinois reste un gouvernement autoritaire qui a tout de même conduit la Chine vers une société de plus en plus hétérogène. Le concept d’hétérogénéité réfère au fait qu’il y a une certaine place au débat dans la vie politique chinoise. C’est l’éveil de la diversité de la Chine. Cet éveil, pour les auteures, est présent dans le monde du travail où l’on assiste à l’éveil du sens du juste, qui est une analyse des plaintes répertoriées dans le monde du travail à Shenzhen. Il est important de souligner que seul 29,6% des habitants de la ZES de Shenzhen et que seul 21% des citadins des alentours de la ZES disposent d’un permis de séjour permanent. Les autres travailleurs, soit les 70 à 80%, ne disposent que d’un permis de travail provisoire renouvelable tous les ans avec une preuve d’embauche. Souvent, les travailleurs qui occupent un emploi provisoire ne travaillent pas durant toute une année. Ils sont alors remplacés par de nouveaux travailleurs provisoires. Ce sont les injustices vécues par les deux ensembles de travailleurs que les auteures analysent.


Afin d’analyser la vie en milieu de travail, les auteures étudient les différentes structures d’entreprise présentent en Chine dans le secteur commercial et industriel. Elles y ont analysé des entreprises d’État, des usines collectives dans la municipalité de Shenzhen, des entreprises privées chinoises et des entreprises étrangères situées à Taiwan et Hong-Kong. Le bureau des plaintes a été utilisé pour obtenir de la documentation sur le sujet. Cet outil avait été créé par le parti communiste pour recueillir des commentaires et des plaintes des travailleurs, mais il était peu utilisé. Aujourd’hui, ce bureau est connu sous le nom de «brigade d’inspection du travail». Selon les deux auteures, cette nouvelle appellation illustre une prétention à vouloir légiférer le monde du travail. Cependant pour elles, tant que les entreprises étatiques prédominent le monde industriel, les conflits de travail ne sont pas vus à leur juste valeur, puisque ceux-ci sont perçus comme des conflits au sein du peuple où l’État n’a pas besoin d’intervenir. La « brigade d’inspection du travail » a obtenu plus de pouvoir au début des années 1990, suite à de profonds changements dans le monde du travail chinois. Ces changements sont dus à l’éveil d’un mouvement de contestation ouvrier à la fin des années 1980.


Également, « la brigade de l’inspection du travail » ressemble un peu à la CSST. Elle analyse les plaintes, lorsqu’elles sont formulées. S’il y a quelque chose à corriger pour l’entreprise, la brigade donne des directives à la compagnie pour qu’elle apporte les correctifs dans un délai donné. Ces recommandations sont également suivies d’une amende. Le texte s’attarde sur le processus d’acheminement des plaintes, le traitement des plaintes et le verdict de la brigade.


Le texte illustre le monde compliqué des plaintes reliées au monde du travail. Ce texte est long et extrêmement complexe à vulgariser. Le texte s’adresse à des experts du monde du travail chinois. 


Outre sa complexité, ce qu’il faut retenir c’est que le monde du travail chinois est en pleine construction. Les nouvelles légiférassions se mettent en place grâce au système de plaintes. La « brigade de l’inspection du travail » est donc nécessaire pour améliorer les conditions de travail des Chinois. Elle a pour but lutter contre l’injustice en milieu de travail. 







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