mardi 6 décembre 2011

Guerilla Workfare:



Texte de Nicolas Proulx


Guerilla Workfare:  Migrant Renovators, State Power, and Informal Work in Urban China
L'article Guerilla Workfare:  Migrant Renovators, State Power, and Informal Work in Urban China, traite de la situation d'une forme de travailleurs migrants en Chine qui ne sont pas intégré dans le système de migration étatique et sont donc souvent négligés par les études sur la force de travail chinois. L'auteur, Lei Wang, est un politicologue de l'université de San Diego principalement spécialisé sur la politique des citoyens normaux, avec une spécialisation sur la Chine. Pour réaliser cette recherche, il a interrogé certains de ces travailleurs à plusieurs reprises au fil des années pour évaluer l'évolution de leur situation et la façon dont ils vivent.

L'article s'intéresse à quatre questions principales concernant cette force de travail, dans une perspective où ils ne sont pas considéré comme part officielle de la main-d'oeuvre chinoise : comment localiser ces travailleurs, quel est leur position dans la Chine d'aujourd'hui, comment la migration vers la ville les affecte et comment leurs expériences rurales et exclusions par le gouvernement affecte leur vision de la Chine.
Les travailleurs qu'il vise sont souvent définis par la forme de d'emploi qu'ils occupent. En effet, ceux-ci sont souvent des travailleurs autonomes qui ne sont pas réellement employé et qui ne profite donc pas de tous les avantages que l'État procure aux travailleurs, dont le salaire minimum. Leur domaine de prédilection est la rénovation et construction de bâtiments, où leur nombre s'élevait à plus de 100 000 individus dans le milieu des années 1990 à Beijing.
La façon de distinguer et de repérer ces travailleurs « guerrilla » est d'abord caractérisé par l'absence de lieu de travail fixe. Puisqu'ils ne déclarent pas leur statut de migrants, ils sont souvent considérés comme des travailleurs illégaux et maltraités par l'État, mais ils ne rencontrent jamais les autorités lors de leur travail, seulement à l'extérieur. Finalement, puisqu'ils sont exclus de la société socialiste chinoise régulière et qu'ils viennent de la région rurale, l'ensemble de valeurs qui les caractérisent est extrêmement différent de l'ensemble des valeurs de l'État et leur façon de voir et de critiquer l'État en découle.
En ce qui concerne le réseau de contacte qui existe entre ces travailleurs, il peut être vu a priori comme un ensemble uni, mais l'auteur affirme qu'il est distingué par plusieurs facteurs qui sont dirigés par le désir de compétitivité entre ces travailleurs oeuvrant généralement dans le même domaine.
Comme précisé auparavant, l'État les traite comme des gens engagés dans des activités illégales, mais les périodes où ils étaient réellement maltraités est passé. Néanmoins, le fait qu'ils ne possèdent que des résidences temporaires, qu'ils doivent trouver du travail par eux-mêmes et que leur statut de migrants illégaux les place en situation de danger face aux forces de l'autorité les gardent dans une situation quotidienne différentes de celle des travailleurs réguliers.
Finalement, l'auteur s'intéresse à la façon dont la provenance rurale et le type d'emploi affecte la situation éthique du travail pour ces migrants. Il défini cette éthique en trois points : compétitivité, attendre peu (que ce soit en tant que salaire ou condition) et prendre soin de la famille.
L'auteur arrive à trois conclusions à la fin de ses études. D'abord, que le réseau de contact de communication entre ces travailleurs est à la fois défini par ce qui les uni, mais aussi par la compétitivité que les sépare. Deuxièmement, que la « vie politique » entre l'État et ces travailleurs est localisée non pas au travail, mais dans la vie de tous les jours. Finalement, que la perspective de ces travailleurs est différents des travailleurs urbains normaux de la Chine. Bref, c'est un article très intéressant sur la situation de ces travailleur qui mérite l'attention ne serait-ce que par son analyse particulièrement compréhensive de leur situation.

Aucun commentaire: