lundi 5 décembre 2011

Les 'visites' collectives des paysans auprès des autorités supérieures


Texte de Renaud Morin-Gagnon


Ying Xing, « Les 'visites' collectives des paysans auprès des autorités supérieures. » Etudes rurales, 2007/1 - n° 179, p 155-168


L’auteur est un sociologue qui enseigne à l’école de sociologie de l’Université chinoise des sciences politiques et du droit de Pékin. Très peu d’informations sont disponibles sur l’auteur, cependant le texte à l’étude traite du même thème que l’article qu’il  a publié un an plus tôt sur l’école rurale ainsi que sa recherche sur le cas des sinistrés de Dahe écrit en 2001. Il semble donc se spécialiser dans l’étude du monde rural chinois. L’auteur veut démontrer dans son article que, contrairement à ce que pensent plusieurs spécialistes sur le sujet, le «gouvernement à deux voies» n’a pas disparu avec la fin du gouvernement traditionnel de la Chine. Pour prouver son point, il utilise des sources érudites écrites par des spécialistes, mais aussi de son expérience personnel dans un poste administratif local en 1997-1998 et de l’enquête qu’il a menée sur les sinistrés. Ce texte s’adresse principalement à un public universitaire ayant au moins des connaissances de base sur le système politique de la Chine au cours du dernier siècle.

L’auteur développe une idée intéressante sur le gouvernement chinois. Alors que certains pensent que depuis l’époque maoïste, les rapports du pouvoir ne se font que du haut vers le bas, il développe l’idée qu’au contraire il existe un système permettant des rapports du bas vers le haut. Il s’agit du système des «lettres et visites» qui a été instauré avec le PCC et qui donne un recourt aux citoyens afin qu’ils puissent porter plaintes ou exercer leur droit de réclamer de l’assistance en cas de difficultés. Il démontre l’importance de ce système dans une Chine où le pouvoir central donne beaucoup de libertés aux autorités locales. Puisque celles-ci ont une certaine liberté d’action, le gouvernement central s’attend à ce qu’elles règlent elles-mêmes leurs problèmes, et les rapports officiels qu’elles lui font ne doivent donc comporter que des éléments positifs. Avec ce système, les citoyens peuvent, après un long processus de visites aux autorités locales coutant temps et argent, avoir gain de cause et se voir octroyer des dédommagements. Dans le cas des paysans sinistrés de Dahe, ils réussiront même à contourner et blâmer leur gouvernement local corrompu et d’avoir, après un long processus impliquant certaines tactiques musclées, un dédommagement de 100 000 yuan pour les dommages causés par la centrale à leur terre.
Donc, cet article est très pertinent pour le cours puisqu’il explique un recourt instauré par le gouvernement central, auquel ont droit les citoyens afin de faire valoir leurs droits. Il nous montre aussi comment fonctionne le monde politique de la Chine dans les différents niveaux locaux et comment le pouvoir central garde un contrôle sur eux.




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