mardi 6 décembre 2011

L’école rurale


Texte de Simon-Félix Pageau


Ying Xing , « « L'école rurale » et les études chinoises sur la gestion autonome villageoise » , Cahiers internationaux de sociologie, 2007/1 n° 122, p. 105-121. DOI : 10.3917/cis.122.0105


Ying Xing est professeur est professeur à l’École chinoise de Science politique et de Droit ainsi qu’à l’École de Sociologie à Péquin. Les quelques articles disponibles à son nom traitent tous de sociologie et, comme l’école rurale, ils apparaissent dans des publications orientées vers le même domaine. 
Si une première critique peut être faite de cet article, c’est que son écriture n’est pas toujours claire et certains passages sont confus. La raison n’est peut-être pas seulement que le texte soit académique, mais possiblement aussi que la traduction ne soit pas très bonne.

L’école rurale est un texte dense. Il traite d’une école de la sociologie chinoise du même nom donc Ying Xing veut tracer le portrait et en faire la critique dans son article. Comme son nom l’indique, les sociologues faisant partie de l’école rurale s’intéressent et étudient le milieu des campagnes et des villages de la Chine, mais plus particulièrement l’étude de la « gestion autonome », une sorte d’initiative de démocratisation des milieux ruraux. La gestion autonome est née de la crise de Tiananmen. Après le dur coup que ces événements ont porté à l’image de la Chine, le PCC a voulu montrer au monde qu’il se souciait des préoccupations de son peuple en instaurant des élections locales dans les campagnes chinoises. Les sociologues de l’école rurale ont été appelés à étudier cette nouvelle politique. 
Ying Xing examine que la première particularité de l’école rurale est qu’elle n’étudie pas la gestion autonome en tant que phénomène de démocratisation de la Chine, mais réellement dans l’intention d’observer l’évolution du processus afin de le faire fonctionner. Elle favorise davantage le travail de terrain que celui théorique et ses membres se déplacent jusque dans les campagnes pour observer les jeux politiques lors des élections villageoises. 
L’auteur fait une démarcation entre deux « périodes » de l’école rurale. En effet, il y aurait eu un changement d’attitudes au sein de ses adhérents en 1999. Initialement, l’école rurale s’intéressait presque essentiellement à la gestion autonome et les jeux de pouvoir que les élections locales suscitent (ils ont même établi une classification des villages étudiés selon des types de jeux ou de partage du pouvoir). Toutefois, cette optique s’est montrée très limitée en ce fait qu’elle oublie d’étudier comment la gestion autonome influence positivement ou négativement la réalité des Chinois des communautés rurales. En 1999, les chercheurs de l’école rurale ont opéré un changement de cap vers l’étude des impacts de la gestion autonome pour justement régler cette lacune.
Xing Ying adresse toutefois une critique par rapport à l’attitude générale de l’école rurale par rapport à la sociologie occidentale. Selon lui, déjà que les chercheurs de l’école rurale survalorisent le travail empirique par rapport au travail théorique, mais aussi ils souffrent d’un manque de connaissance des théories des chercheurs d’occident. Ils croient que la pensée occidentale ne peut s’appliquer à la réalité des Chinois. Selon Xing Ying, cette attitude les handicape et ils pourraient grandement gagner à la changer. En refusant les connaissances de l’extérieur, ils ralentiraient le développement des leurs.
L’article de Xing Ying n’est pas sans intérêt, mais il a un apport limité à la thématique de notre cours. Il nous enseigne peu à propos des réalités des Chinois de la campagne, simplement qu’on en fait l’étude et pourquoi. Il est tout de même intéressant d’en apprendre sur la sociologie chinoise. 



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